Uppercase & lowercase

Vu sur Twitter, cette image qui rappelle les origines des mots « Uppercase » et « Lowercase ».

Les origines des mots Uppercase et Lowercase

J’ai du mal à trouver une expression plus skeuomorphique que ça.

Refonte de Smashing Magazine par Sara Soueidan

Sara Soueidan a publié une étude de cas très intéressante sur le design l’intégration de la refonte (bientôt en ligne) de Smashing Magazine.

J’adore ce genre de détail :

Vitaly voulait pousser le caractère enjoué du chat encore plus loin. Et il a suggéré d’ajouter une sorte de jeu responsive dans le footer, où l’illustration change selon la taille du viewport. Ça commence avec l’oiseau qui chante joyeusement dans sa cage, et ça finit par le chat qui le mange. Ou vraiment ? Vous devrez le découvrir par vous-même !

Le footer de Smashing Magazine, version grands écrans Le footer de Smashing Magazine, version moyens écrans Le footer de Smashing Magazine, version petits écrans

J’ai hâte de voir ce que ça donne.

Kentuckiana Andy and The Last Download

Vu sur Reddit :

Et vu sur Twitter avec une légende différente :

Je pense qu’il est temps de commencer à utiliser une bibliothèque de modèles.

On perd une partie de la référence à Indiana Jones, mais ça m’a fait rire quand même.

Les Grandes Grandes Vacances

En ce début d’année, j’ai découvert via un tweet la série animée française « Les Grandes Grandes Vacances », diffusée en 2015 sur France 3.

Été 1939, Ernest, 11 ans, et Colette, 6 ans, deux petits parisiens, passent un weekend en Normandie chez leurs grands-parents. La France entre en guerre et décision est prise de les tenir éloignés de Paris, le temps de «voir venir». Ce séjour qui devait durer quelques semaines s’étendra sur les cinq années de la guerre, se transformant en «grandes grandes vacances»…

J’ai dévoré cette série, et j’ai vraiment adoré. C’est loin d’être cucul la praline. C’est parfois cru, parfois cruel. Ça donne une vision non manichéenne de la Guerre. J’ai aussi ressenti une véritable tension dans certains passages, avec une narration vraiment bien ficelée, et un véritable attachement pour certains personnages.

Sur la page officielle de la série, Delphine Maury, à l’initiative du projet, résume bien une partie de ce qui m’a plu :

J’ai découvert la place magnifique des femmes et des filles durant cette période, leur courage et la manière dont elles prenaient leur vie en main, ainsi que des récits bien plus nuancés que dans les livres d’histoire sur les relations avec l’occupant, entre les gens. Je me suis alors demandé comment rendre compte, le plus positivement possible, de ces témoignages.

Je recommande chaudement. C’est disponible sur Netflix (mais pas en France), sur iTunes, ou en DVD sur Amazon.

41 élections

En novembre dernier, je suis tombé sur cet historique des unes du New York Times après chacune des quarante et une élections américaines, de 1852 à 2012.

Parmi les choses qui m’ont marqué :

  • La première une avec autre chose que juste du texte date de 1896.
  • La première une avec une photographie date de 1932.
  • La première une avec une photographie en couleur date de 2000.

Ce dernier point m’a particulièrement marqué. Je n’avais vraiment pensé à l’arrivée de la couleur dans la presse papier, ayant toujours connu de ma vie d’adulte la presse en couleur. Et même si le New York Times a vu apparaître la couleur petit à petit dès 1993, ça reste incroyablement récent (pour un journal qui vit depuis plus de 150 ans).

Ça m’a fait pensé au Web. Je lis régulièrement des commentaires se plaignant que le Web n’a pas telle ou telle fonctionnalité nativement. L’idée du Web a été proposée en 1989. La balise <img> a été proposée en 1993. La balise <video> a été proposée en 2007. Alors oui, en 2017, il n’y a toujours pas de standard pour styler tous les éléments de formulaires. Mais le Web reste un bébé, et on n’en est qu’au début.

#nowwwel 2016

Noël, c’est terminé. Et #nowwwel aussi. Pour mon plus grand plaisir, l’appel lancé en novembre dernier pour palier à 24 jours de web a vraiment bien fonctionné. J’ai recensé 46 articles publiés pour l’occasion. C’est une belle preuve, s’il en fallait une, que la communauté francophone des gens qui travaillent dans le Web se porte bien.

Alors merci à toutes et à tous pour vos articles, commentaires, partages.

Voici la liste des articles de #nowwwel 2016. N’hésitez pas à me le signaler si j’en ai oublié.

En 2016, j’ai fait ça.

L’année 2016 se termine. Et en voyant d’autres rétrospectives, j’avais envie de faire la mienne. Alors en 2016, j’ai fait ça.

9 articles

J’ai écrit et publié trois articles sur ce blog ici présent :

Et six articles sur mon blog dédié à l’intégration d’e-mails :

Je suis assez content d’avoir pu partagé plus d’articles liés à mes recherches sur l’intégration d’e-mails, et moins d’articles subjectifs et polémiques. Je préfère me battre pour des sujets qui peuvent enrichir tout le monde plutôt que débattre sur des sujets où personne n’a rien à gagner.

10 articles en anglais

En 2016, j’ai commencé à traduire certains articles en anglais. J’ai commencé par une traduction de mon article sur Super Mail Forward, un e-mail transférable évolutif que j’ai fait en 2015, en me disant que ça pourrait amuser deux ou trois personnes. Et ça a cartonné. L’article s’est retrouvé en une de Hacker News et /r/webdev. À ce jour, il comptabilise 61 000 vues (pour 28 000 lectures selon Medium). Autant dire que ça a été un excellent moteur pour me motiver à traduire des articles tout au long de l’année.

J’ai choisi de publier mes articles en anglais sur Medium. C’est un peu par curiosité, mais surtout par satiété de gérer moi-même mon propre blog. Je préfère consacrer mon temps sur le fond (écrire des articles) plutôt que sur la forme (écrire et maintenir un thème WordPress). Alors autant dire que je déteste Medium. Je trouve son éditeur insupportable (surtout quand on veut mettre en forme du code), et je suis constamment frustré de ne pas pouvoir donner la mise en forme que je souhaite à mes articles. Pour autant, ces inconvénients ne surpassent pas la contrainte du temps nécessaire à la gestion de son propre blog sur son propre hébergement. Et donc pour l’instant ça me convient très bien comme ça. J’ai quand même fait en sorte d’avoir mon propre domaine associé à Medium, histoire de ne pas perdre mon référencement si je décide de partir.

L’article sur la technique des Fab Four a connu aussi un grand succès avec 61 000 vues (pour 20 000 lectures selon Medium). Mais surtout il a été partagé par Smashing Magazine, CSS Tricks, Sara Soueidan, Mike Riethmuller, et plein d’autres gens que j’admire et apprécie. Le contenu de mon article a même été repris dans des conférences, par exemple par Vitaly Friedman, un mec en Ukraine ou Kevin Mandeville à dotCSS. Et cet été, j’avais justement été contacté par ce dernier.

3 conférences

Je m’étais promis de mettre un peu le holà sur les conférences cette année. Et j’ai presque réussi jusqu’à ce que Kevin Mandeville m’invite à participer à l’Email Design Conference organisée par Litmus. C’est le genre d’invitation qui ne se refuse pas. Et si j’aurais rêvé de pouvoir voyager jusqu’aux conférences de Boston ou San Francisco, pour des raisons pratiques et logistiques, j’ai été sage et j’ai participé uniquement à celle de Londres.

C’était vraiment un chouette évènement, et c’était agréable de ne connaître (presque) personne. Les discussions et les rencontres n’en ont été que plus riches. Pour la première fois, je m’étais aussi entraîné un peu plus sérieusement en faisant une première présentation à CSS Paris sur ce qui devait être juste une partie de ma présentation à Londres. Ça m’a notamment permis de réaliser que je tenais trente minutes sur ce qui ne devait pas m’en prendre plus de quinze, et donc d’ajuster ma présentation en conséquence. J’ai eu le plaisir de redonner la même présentation à Lille en fin d’année.

4 formations

Cette année, je me suis aussi lancé dans la formation (toujours sur l’intégration d’e-mails), notamment via Alsacréations et Clever Institut. Si la première s’est faite un peu dans la douleur, je suis vraiment content du programme et des exercices que je propose maintenant. C’est vraiment intéressant de travailler sur une formation, de l’ajuster et l’enrichir en fonction des retours de chaque participant. C’est aussi intéressant de pouvoir y introduire des notions d’accessibilité à un public de professionnels parfois pas du tout averti.

Ce que je n’ai pas fait

Même si j’ai fait pas mal de choses en 2016, il y a aussi plein de choses que je n’ai pas faites. Par exemple :

  • Écrire un livre sur l’intégration d’e-mails.
  • Faire une chaîne Youtube pour parler du Web.
  • 24 jours de web. Même si je suis très content de la tournure qu’a pris #nowwwel, j’ai quand même un petit pincement au coeur de ne pas avoir réussi à mettre en place une nouvelle édition cette année.
  • Mettre à jour le site de ma boîte. Un site non responsive qui date de 2008 avec du texte en taille 11, ça fait tâche.

J’espère avoir un peu de temps pour démarrer ces projets en 2017. Bonne année à tous !

« La chose la plus méconnue à propos de mon travail »

La chose la plus méconnue à propos de mon travail, c’est que je travaille avec des gens, plein de gens, tout le temps. J’avais vraiment l’idée préconçue qu’un développeur c’était quelqu’un qui était anti-social, ce qui est clairement pas le cas.

Annie-Claude Côté, développeuse de logiciels principale chez Shopify, dans une vidéo de présentation de son métier « pour encourager les jeunes filles à aller dans le domaine des tech ».

Laissez mon sexe tranquille

Depuis un peu plus d’un an, je suis papa. Pendant la grossesse, on avait décidé avec madame de ne pas connaître le sexe du bébé. C’est un choix pas si courant qui nous convenait bien. Mais je me suis rendu compte à quel point la question du sexe d’un futur enfant semblait importante pour tout le monde. « C’est une fille ou un garçon ? » était la deuxième question que j’entendais le plus souvent, juste après « C’est prévu pour quand ? » et juste avant « Non mais vous êtes stupides pourquoi vous ne voulez pas savoir ? ». Souvent, les gens souhaitaient savoir pour offrir un cadeau, ou juste par curiosité. Je me suis rendu compte à quel point, avant même notre naissance, notre sexe était déterminant. Et c’est parfois le cas dans les interfaces que l’on conçoit ou que l’on utilise.

Le mois dernier, j’ai assisté à une conférence marketing où il était présenté fièrement une application de suivi de grossesse permettant de personnaliser la couleur de l’interface.

[Parmi les facteurs clés de succès de notre application], il y a tout d’abord une qualification progressive. On demande un minimum de renseignements à l’inscription. Et à chaque fois qu’on demande un renseignement à la maman, c’est avec la création de valeurs. Par exemple, dire « est-ce que c’est une fille ou un garçon » pour configurer l’appli dans un mode rose ou bleu.

J’ai failli tomber de ma chaise en entendant ce cliché. Je suis vraiment mal à l’aise avec le fait d’associer une couleur au sexe d’un individu.

Je crois que la meilleure illustration à ce sujet est celle de Cy Chase (refaite plus tard par Kristen Myers, sans attribution, ce qui a causé toute une histoire comme je les aime).

How to tell if a toy is for boys or girls. A guide. Do you operate the toy with your genitals ? No -> It is for either boys or girls.

Comment dire si un jouet est pour les garçons ou pour les filles. Un guide.
Est-ce que le jouet s’utilise avec vos parties génitales ?
Oui : Ce n’est pas pour les enfants.
Non : C’est aussi bien pour les garçons que les filles.

Est-ce qu’une couleur a un rapport avec vos parties génitales ?
Oui : Vous devriez aller voir un docteur.
Non : C’est aussi bien pour les garçons que les filles.

La personnalisation de la couleur d’une application est une option intéressante. Mais elle ne devrait pas se faire de manière automatique en fonction du sexe déclaré par l’utilisateur. Une meilleure option serait de laisser à l’utilisateur le choix de la couleur, indépendamment de tout le reste.

En clair, on ne suppose pas quelque chose en fonction du sexe de quelqu’un.

Je rencontre parfois des suppositions de ce genre dans certaines newsletters ciblées homme ou femme. En m’étant inscrit à une newsletter et en ayant précisé ma civilité, on m’attribue automatiquement une newsletter avec des vêtements masculins. Mais je pourrais très bien avoir voulu m’inscrire à cette newsletter en étant intéressé par les vêtements féminins. Juste parce que je suis un homme ne signifie pas que je suis intéressé uniquement par vos produits pour homme. La marque Zara gère ça plutôt bien sur sa page d’inscription à la newsletter en demandant clairement les sections qui m’intéressent.

Le formulaire d'inscription à la newsletter de Zara demande les sections qui m'intéressent.

En 2013, un an avant la présentation de la première Apple Watch, de nombreuses rumeurs suggéraient qu’Apple sortirait deux modèles avec deux tailles d’écrans : « 1,7 pouces pour les hommes et 1,3 pouces pour les femmes ». En septembre 2014, Apple a bien annoncé deux modèles d’Apple Watch dans deux tailles différentes. Mais jamais ils n’ont attribué ces tailles à un sexe.

Capture d'écran du site d'Apple et du choix d'une Apple Watch

Le site d’Apple propose le choix entre un boîtier 38 mm ou 42 mm. À aucun moment n’est associée la taille d’un boîtier et un sexe (même sur la page « Quelle taille de boîtier vous convient le mieux ? »).

Est-ce qu’une montre s’utilise avec vos parties génitales ?
Oui : Rappelez moi de ne jamais vous demander l’heure.
Non : C’est aussi bien pour les garçons que les filles.

Depuis Pokémon Cristal (sorti en 2001 en France), les jeux Pokémon demandent au joueur :

Ceci étant dit… Es-tu un garçon ou une fille ?

Capture d’écran du jeu Pokémon X (sorti en 2013)

Es-tu un garçon ou une fille ?

Le choix influe alors le personnage interprété par le joueur ou la joueuse tout au long du jeu. La phrase est devenue célèbre et a donné lieu à de nombreuses moqueries. Dans Pokémon Soleil et Pokémon Lune, sortis le mois dernier, le jeu a adopté une approche un peu différente.

Finie la demande de sexe, on a désormais droit à une série de photos avec comme question « C’est laquelle ta photo, déjà ? ». Je trouve cette approche beaucoup plus inclusive.

Si l’on ne suppose pas quelque chose en fonction du sexe de quelqu’un, l’inverse est aussi vrai. On ne suppose pas le sexe de quelqu’un en fonction de quelque chose. En août dernier, j’avais retweeté le tweet suivant de Mike Riethmuller :

J’ai rencontré quelqu’un de nouveau dans le développement web qui a appris ce qu’est flexbox avant un clearfix. Juste au cas où vous n’auriez pas réalisé que le web a changé.

Plusieurs réponses à ce tweet supposaient que ce « quelqu’un de nouveau dans le développement web » était un homme (comme ici ou ). Sans aucune animosité, l’auteur du tweet initial prenait le temps de répondre pour préciser qu’il n’avait jamais dit que c’était un homme.

De la même manière, je suis tombé suite à mon dernier article sur ce commentaire de Jenn Schiffer répondant à un de ses articles satiriques.

Brian : J’espère vraiment que quelqu’un de nouveau dans le développement ne tombe pas là-dessus et fasse de lui quelqu’un d’inemployable dans la plupart des sociétés pour vouloir penser un peu trop loin dans le futur.

Jenn : Ou d’elle !

J’aime l’idée que ces genres de petits détails participent à rendre le web (et les milieux tech en général) plus inclusifs. Il y a des hommes qui portent du rose. Il y a des femmes qui portent du bleu. Il y a des hommes aux cheveux longs. Il y a des femmes aux cheveux courts. Il y a des hommes qui se reconnaissent plus comme des femmes. Il y a des femmes qui se reconnaissent plus comme des hommes. Que vous trouviez ça étrange ou que vous soyez à l’aise avec ça ne change rien au fait que cette diversité existe, et que le mieux que l’on puisse essayer de faire est d’en tenir compte.

« No one expects the lady code troll »

Entre deux expériences en ligne bizarres, Jenn Schiffer est l’auteure de CSS Perverts, un blog satirique sur le développement Web. Dans cette conférence (vue sur Twitter), elle partage son retour de l’écriture d’articles techniques satiriques, et surtout les retours parfois violent qu’elle reçoit. C’est vraiment drôle, tant sur le fond que la forme, et ça donne à réfléchir.

Jenn Schiffer, Engineer/Artist - XOXO Festival (2016)

Elle revient notamment sur un tweet de Jeffrey Zeldman dénonçant son article (pris au premier degré) qui déclencha une vague de retours.

À cette époque, peu de gens passaient du temps à se moquer d’à quel point notre industrie est ridicule quand il s’agit de se prendre au sérieux. Ou des ramifications quand vous oubliez que vous avez des centaines de milliers de followers et que peut-être que lorsque vous publiez quelque chose comme ça, les gens vont s’amonceler et en rajouter encore davantage. Beaucoup de gens avec un auditoire, parfois moi-même, restent étrangement inconscients de ce pouvoir.

J’avais déjà raconté une anecdote m’étant arrivée à ce sujet. J’essaie d’appliquer au jour le jour la maxime « Arrêtez de rendre des gens stupides célèbres ». Si je vois un article que je trouve stupide (comme récemment un article présentant comme la bonne façon de faire du responsive en créant des dizaines de points de rupture par appareils, et non par le contenu comme on le rabâche depuis cinq ans), je ne le partage pas. Non pas parce que j’ai la prétention de croire que tout est à jeter, il y a souvent quelque chose d’intelligent même dans l’article le plus naïf, mais parce que je crains la réaction d’autres.

Le reste de sa conférence est vraiment tout aussi bien, sur l’inclusivité dans notre industrie et comment ne pas réagir comme un idiot aux contenus créés par d’autres en ligne.

Sherlock Holmes

Vue sur Reddit, la page affichée par Google Maps si on n’a pas JavaScript.

"When you have eliminated the JavaScript, whatever remains must be an empty page."

When you have eliminated the JavaScript, whatever remains must be an empty page.

En référence à une citation de Sherlock Holmes :

Une fois qu’on a éliminé l’impossible, ce qui reste […] doit être la vérité.

Ça pourrait être un clin d’oeil rigolo si ce n’était pas un triste état des lieux du Web.

Entre les accolades

Lu chez Jeremy Keith, un très chouette résumé de CSS :

Dans un article intitulé « Side Effects in CSS » écrit il y a quelques temps, Philip Walton parle des différents challenges de l’écriture de CSS :

Il y a deux types de problèmes en CSS : les problèmes cosmétiques, et les problèmes architecturaux.

Les problèmes cosmétiques sont résolus en faisant ressembler quelque chose à ce que vous voulez. Les problèmes architecturaux sont plus plus délicats car ils ont plus des effets sur la maintenabilité sur le long terme, la modularité, l’encapsulation. […]

La plupart du temps, quand j’analyse des CSS et que j’essaye de déterminer si elle sont bien ou pas (et je sais que c’est très subjectif), je suis préoccupé par ce qu’il y a en dehors des accolades.

selector {
    property: value;
}

Le contenu à l’intérieur des accolades (les propriétés et leurs valeurs), c’est là où les problèmes cosmétiques sont résolus. C’est aussi le contenu que vous pouvez facilement rechercher. Je ne retiens certainement pas toutes les propriétés et valeurs possibles en CSS dans ma tête. C’est aussi facile à évaluer : est-ce que ça fait ressembler le truc à ce à quoi vous voulez que ça ressemble ? Oui ? Bien. Ça fonctionne.

Le contenu à l’extérieur des accolades (les sélecteurs), c’est plus difficile à juger. Il faut l’évaluer avec beaucoup de « et si ». Et si cela cible quelque chose que vous n’aviez pas l’intention de cibler ? Et si le balisage change ? Et si quelqu’un d’autre écrit des CSS qui annulent ça ?

En décembre, écrivez et partagez vos articles avec le hashtag #nowwwel

Il n’y aura pas de 24 jours de web cette année. Ce n’est pas une phrase très rigolote à écrire. Mais j’en suis le principal fautif. J’étais plein d’idées pour lancer cette cinquième édition du « calendrier de l’avent des gens qui font le web d’après ». Cet été, j’avais même sollicité mon confrère Christophe pour retravailler la charte du site. Cette année, j’étais aussi accompagné dès le départ de Mylène, Brice et Vincent (qui m’avaient porté secours l’an dernier pour que tout puisse être prêt à temps). On avait plein de bonnes idées sur des personnes qu’on aurait aimé inviter à écrire.

Et puis j’ai tardé à lancer l’appel à auteurs, le 17 octobre seulement (contre le 7 septembre l’an dernier). Le tweet a été aussi bien relayé que l’an dernier (20110 impressions en 2015 contre 20540 impressions en 2016, d’après les statistiques de Twitter). Mais cela n’a pas suffit à réunir suffisamment de propositions d’articles (19 contre 67 l’an dernier). Après avoir annoncé ça sur Twitter, beaucoup de gens se sont proposés pour venir en secours et écrire quelque chose. C’est cool. Ça fait vraiment chaud au coeur de voir que le projet tient à coeur à énormément de monde.

Mais je manque malheureusement de temps. 24 jours de web est un projet qui prend énormément de temps. Les années précédentes, j’y consacrais au minimum une à deux heures par jour entre novembre et décembre. Cette année, pour plein de raisons personnelles, c’est un miracle si j’arrive à me dégager une heure par semaine pour me consacrer à ce projet. Ce n’est même pas suffisant pour déléguer des tâches pour que le projet puisse avancer. Je n’ai pas envie de sortir une nouvelle édition pour dire de sortir une nouvelle édition. Je n’ai pas envie que les auteurs doivent se précipiter à écrire leurs articles parce que je ne leur ai pas laissé assez de temps. Je n’ai pas envie que tout ça se passe dans la douleur, sous la contrainte, sous la pression.

Alors il n’y aura pas de 24 jours de web cette année.

Mais qu’à cela ne tienne !

Profitons de cette pause pour faire les choses autrement. Un des objectifs de 24 jours de web a toujours été de motiver la communauté des concepteurs et conceptrices web francophones à écrire en français. S’il y a pléthore d’articles en anglais, je suis convaincu qu’il n’y aura jamais assez d’articles en français sur nos métiers. J’ai commencé à faire du web adolescent, à une époque où mon niveau anglais ne me permettait certainement pas de comprendre et d’assimiler des articles techniques complexes. Écrire en français, c’est un bon moyen de donner le goût du web aux francophones qui nous entourent au quotidien.

Alors écrivons !

Écrivons sur les sujets autour de la conception Web qui nous tiennent à coeur. Intégration, développement, graphisme, rédaction, gestion de projet, … Peu importe votre coeur de métier, que vous soyez étudiant ou professionnel depuis vingt ans, vous avez surement quelque chose à raconter. Une anecdote sur un projet que vous avez réalisé, un coup de coeur pour quelque chose que vous avez découvert cette année, un coup de gueule contre une tendance qui vous énerve. Ou alors cette idée d’article qui vous trotte depuis beaucoup trop longtemps en tête. Vous avez forcément quelque chose à raconter.

Entre le 1er et le 24 décembre 2016, publiez votre article en ligne. Si vous avez un blog à vous, c’est cool. Sinon vous pouvez en créer un gratuitement sur Medium, WordPress.com, Tumblr ou encore Telegra.phVous pouvez aussi toquer à la porte de sites participatifs comme Alsacréations, OpenWebGroup, Putain de code !, Les IntégristesLa Ferme du Webletrainde13h37, Pompage, Grafikart, Creative Juiz, Webdesigner TrendsZeste de savoirOu alors faites ça sur Github Pages, Mozilla Thimble, ou CodePen. Ce qui compte, c’est de publier.

Afin d’éviter que tout le monde ne publie le même jour, j’ai mis en place un sondage/calendrier sur Framadate. Si vous avez l’intention de participer, indiquez votre nom ou pseudonyme, et choisissez une date à laquelle vous aimeriez publier votre article.

Enfin, partagez votre article sur Twitter avec le hashtag #nowwwel. Et laissons le web faire le reste. En suivant #nowwwel tout le mois de décembre, j’espère sincèrement qu’on aura le plaisir de découvrir des dizaines de nouveaux articles intéressants.

Il ne tient qu’à nous de participer. En ce qui me concerne, j’ai déjà au moins une idée d’article à écrire (pour occuper ma seule heure de libre par semaine).

Et vous ?

Rien n’est nouveau sous le soleil de la technologie

David Pogue, dans une colonne pour Scientific American :

J’ai remarqué qu’en tant que journaliste tech, il est impossible d’écrire à propos d’une «nouvelle fonctionnalité» sans subir les railleries des fanboys et fangirls, qui hurlent rapidement que leur marque préférée avait cette fonctionnalité en premier.

Après mûre réflexion, j’en suis venu à me dire qu’il n’y a qu’une seule façon de plaire à tout le monde : en donnant une généalogie complète de n’importe quelle fonctionnalité introduite dans n’importe quel produit. Ça donnerait quelque chose comme ça.

Apple espère que son nouveau, et énorme, iPad Pro sera suffisamment attirant pour les gens qui utilisent un ordinateur portable. Pour ça, Apple offre un nouvel accessoire à 100 $ appelé l’Apple Pencil. C’est un stylet qui vous permet d’écrire ou dessiner sur l’écran. (L’Apple Pencil n’est pas une idée nouvelle ; sa source d’inspiration évidente est le stylet fourni avec les tablettes Surface Pro de Microsoft [Bien sûr, le stylet électronique de Microsoft n’est que le petit enfant du stylet qui accompagnait les PalmPilot à la fin des années 90. (Et ceux-ci étaient clairement basés sur la KoalaPad de 1984 pour l’Apple II, la première tablette graphique pour ordinateur domestique [qui elle-même était une amélioration de l’Apple Graphics Tablet, une version rebrandée de la BitPad de Summagraphics (une évolution de la tablette Rand Grafacon de 1964 [dont les racines peuvent être tracées jusqu’au Telautograph d’Elisha Gray, le premier appareil électronique à écriture manuscrite, breveté en 1988 (qui s’inspirait clairement d’un crayon [le descendant du fin métallique stylet qui, tel qu’il était connu, était utilisé par les Romains pour écrire sur du Papyrus ou des tablettes de cire])])])]).

Voilà… tout le monde est content ?

All the Slender Ladies

Dans la dernière vidéo de Feminist Frequency, Anita Sarkeesian aborde la représentation du corps des femmes dans les jeux vidéo :

Quand la majorité des femmes qui peuplent les mondes de ces jeux sont conçues à partir du même moule étroit, le problème n’est pas juste ce qu’on voit dans ces jeux. C’est ce qu’on ne voit pas. Le fait que des femmes rondes, ou des femmes avec des corps de différentes formes, ne soient jamais présentes dans ces mondes renforce l’idée fausse que ces femmes ont moins de valeur, sont moins dignes de reconnaissance, que les femmes dont les corps s’approchent le plus des standards culturels de beauté.

Les exemples utilisés dans la vidéo sont tous édifiants. Mais je crois que celui qui m’a le plus marqué est celui de Street Fighter, probablement parce que je m’étais habitué à voir ça sans me poser de question depuis que je suis tout petit.

street-fighter-femfreq

Weird Browsers

Vu sur Twitter (via Marie) : Niels Leenheer, le créateur de HTML5test.com, donne une conférence sur les navigateurs présents sur des appareils exotiques (télévisions, liseuses, consoles de jeux, appareils photo numériques, micro-ondes, …). J’adore ce sujet (que j’ai pour coutume d’appeler « intégration de l’extrême »). Sa fausse démo de contrôle d’un navigateur à base de gestes (à 17:35) est particulièrement marquante. Sa comparaison des largeurs de viewports sur TV et consoles est aussi très intéressante. Et j’ai aussi appris que, tout comme sur l’Apple TV, il n’y a pas de navigateur par défaut sur Android TV.

HTML, CSS et JavaScript

Je conserve ici ce slide de Heydon Pickering sur HTML, CSS et JavaScript parce qu’il est presque parfait.

CSS - JS - HTML

J’aurais juste laissé CSS au dessus de HTML, et ça aurait été l’illustration parfaite pour répondre à tous ceux qui cherchent à construire des « applications robustes » toutes en JavaScript. À mettre en contraste avec cet autre slide posté en janvier dernier.

La pyramide alimentaire du Web

La différence entre un développeur junior et un développeur senior

Vu sur Twitter, ce tweet de Vicky Harp :

Un utilisateur réclame une fonctionnalité déjà existante dans le produit.
— Le développeur junior : « lol, idiot d’utilisateur »
— Le développeur avancé : « Fermé – Résolu »
— Le développeur senior : Ouvre un bug d’utilisabilité.

C’est tellement bien résumé.

Réinventer la roue

Je suis tombé récemment sur cet article initialement intitulé « Quand ne devrait-on pas utiliser WordPress ? ». J’ai d’abord cru à un article satirique, puis j’ai vite réalisé que l’auteur était sérieux. Parmi les arguments avancés pour justifier une utilisation systématique de WordPress, j’ai sursauté sur le suivant.

  • Il ne sert à rien de réinventer la roue.

Non merci ! Trop occupés

C’est un argument que je n’aime pas trop, mais que j’ai déjà entendu de la part de clients. Pour commencer, je n’aime pas la comparaison avec la roue. Je ne suis pas un travailleur à la chaîne qui assemble des pneus. Je suis intégrateur. Je me vois plus comme un artisan que comme un ouvrier sur une chaîne de montage.

Alors prenons une autre métaphore. Par exemple, la cuisine. Si vous allez dans un supermarché, vous trouverez certainement de quoi vous nourrir jusqu’à la fin de vos jours sans avoir jamais à cuisiner. Plats préparés, surgelés, conserves. Rien de telle qu’une bonne ratatouille surgelée, non ? Non ? Non ?

Mais alors, à quoi bon réinventer la ratatouille ?

Le premier argument qui me vient à l’esprit, c’est bien entendu la qualité. En cuisinant moi même une ratatouille, je connais la qualité de mes ingrédients.

Le second argument, c’est la facilité de personnalisation. Vous n’aimez pas les poivrons ? Aucun problème, je vous fait une ratatouille sans poivron.

Le dernier argument, c’est le plaisir. Découper soi même amoureusement ses aubergines, courgettes et tomates, et les faire revenir langoureusement à la poêle, c’est quand même autre chose que jeter un sachet plastique surgelé dans le micro-onde.

La ratatouille du film ratatouille, cuisinée par… Rémy

Le parallèle avec l’intégration, ou même le développement au sens large, n’est pas bien difficile à faire. Je suis un codeur dans l’âme. J’aime savoir comment fonctionne quelque chose avant de l’utiliser. J’ai besoin de m’assurer de la qualité de ce que j’utilise. J’aime aussi concevoir des pages et interfaces sur mesure, correspondant à un besoin précis. Et j’éprouve beaucoup de plaisir à faire tout ça, même si ça nécessite que j’y passe beaucoup de temps ou que j’y laisse quelques cheveux.

De la même manière que je pourrais me contenter de manger du surgelé tous les soirs, je pourrais me contenter de claquer du WordPress sur tous mes projets. Mais j’y perdrais surement vite goût.

Toute la subtilité de mon métier réside alors mon propre jugement de ma capacité à réinventer la ratatouille. Si on est vendredi à dix-sept heures et qu’il faut impérativement que je livre une page avec un carousel en 3D pour dans trente minutes, il y a des chances pour que je me jette sur la première bibliothèque faisant ça proprement que je trouverais.

Et ça ne signifie pas non plus que je vais systématiquement réessayer de réinventer la roue. J’aurais peu d’intérêts à créer mon propre pré-processeur CSS, mon propre langage de programmation, mon propre système d’exploitation, etc.

Pour citer Carl Sagan (dans un moment de télévision tel qu’on ne ferait plus de nos jours) :

Carl Sagan: If you wish to make an apple pie from scratch, you must first invent the universe.

Si vous souhaitez faire une tarte aux pommes à partir de zéro, vous devez d’abord inventer l’univers.

La semaine dernière, je suis tombé sur cet autre article intitulé « Je sais comment programmer, mais je ne sais pas quoi programmer ». Ce passage m’a apporté un autre argument pour réinventer la roue :

Dans la communauté du logiciel, l’attitude générale est de ne pas réinventer la roue. C’est presque mal perçu si vous réécrivez une bibliothèque quand une option mature et stable existe. Si c’est une bonne règle en général, les débutants ne devraient pas avoir peur de réinventer la roue. Quand c’est fait pour apprendre et pour s’entraîner, c’est très bien de faire une roue. C’est une partie importante de l’apprentissage. Par exemple, écrivez votre propre version de ls, mv, wget ou cowsay. Si vous souhaitez partir sur un jeu, alors faites un clone de Pong, Tetris ou Space Invaders. Vous n’avez pas besoin de reprendre toutes leurs fonctionnalités ou d’en faire une réplique exacte, mais vous démarrez avec votre objectif et une feuille blanche, et vous faites en sorte d’y arriver.

Il s’avère que Jeff Atwood avait écrit sur ce thème en 2009 :

« Ne réinventez pas la roue » devrait être utilisée comme un appel aux armes pour s’enrichir de toutes les solutions existantes, et pas comme une matraque pour affaiblir ceux qui voudraient légitimement construire quelque chose de mieux ou améliorer ce qui existe déjà. De ma propre expérience, malheureusement, c’est plus souvent ce dernier cas que le premier.

Donc, non, vous ne devriez pas réinventer la roue. À moins que vous ne prévoyiez d’en savoir plus sur les roues.

Les métiers du Web nécessitent un constant réapprentissage (« Les bonnes pratiques d’aujourd’hui seront les mauvaises pratiques de demain », disais-je il y a quatre ans). Réinventer la roue, c’est aussi une façon de s’assurer de rester dans la course plutôt que de regarder la roue tourner.

Le nouveau benchmark

Lu le mois dernier : ce commentaire sur Hacker News (via Twitter) en réaction à un test du dernier Macbook.

J’ai trouvé cette affirmation intéressante :

« Les nouvelles spécifications vous offrent une meilleure performance, mais aussi une meilleure durée de vie de la batterie avec, selon Apple, 10 heures de navigation web ou 11 heures de lecture de films iTunes. »

La lecture de films était autrefois considérée comme un test de facto de la rigoureuse autonomie qu’un ordinateur pouvait avoir. Les DVD tournoyant et les disques durs ont été remplacés par des SSD, et le décodage de vidéo avec accélération matérielle a remplacé l’utilisation maximale de votre processeur.

En revanche, la navigation web était autrefois considérée comme une utilisation légère de batterie. Récupérer du contenu réseau en mémoire, analyser du HTML de base, etc. Maintenant, avec JavaScript partout et la complexification grimpante des pages web, la navigation web est devenue l’une des choses les plus coûteuses que vous pouvez faire, en ce qui concerne l’autonomie. À vrai dire, sur mon Macbook Pro, maintenant qu’OS X indique quels processus consomment le plus d’énergie, les navigateurs web comme Safari et Chrome sont les seules choses que je vois apparaître dans les « Applications consommant beaucoup d’énergie ».

Je n’avais jamais vu les choses sous cet angle, mais le web est effectivement devenu un nouveau benchmark de facto.