Le design pour les développeurs

Johan Ronsse est un graphiste belge, et il a récemment donné une conférence intitulée « Design for developers« . Comme son nom l’indique, la conférence s’adresse aux développeurs, dans l’espoir de les sensibiliser au design et d’arriver à leur faire faire des applications propres, sans l’aide d’un graphiste. Seuls les slides de sa conférence sont en ligne, mais Johan a eu la bonne idée de les annoter afin de retranscrire son discours oral.

Le design pour les développeurs

Le résultat est tout simplement formidable, et j’encourage fortement n’importe quel développeur/intégrateur/ »pseudo webdesigner qui vient du print » à prendre le temps de lire les 183 slides de sa présentation.

A travers sa présentation, il aborde les points suivants :

  • La typographie
  • L’alignement
  • L’ombre et la lumière
  • Les couleurs
  • Les icônes
  • La réutilisation du design

Johan a également réussi à mettre le doigt sur quelque qui traînait dans mon esprit depuis un moment. Il commence sa présentation par se présenter, en différenciant très nettement son métier, le design d’interface, du graphisme purement visuel (ce que j’appelle du design publicitaire).

Le design d'interface vs l'effet waow

 

Je pense que c’est l’erreur la plus courante que je rencontre chez les graphistes. Le design d’interface n’est pas du design publicitaire. Et croire que parce que l’on maîtrise l’un, on saura faire l’autre est une erreur. Le problème est que sur le web, la limite est souvent difficile à cerner, ou alors on donne tout à faire au même designer par simplicité.
Si votre site offre un service à l’internaute (la vente d’un produit, un formulaire de contact, une application web, …), alors c’est du design d’interface. La compréhension et la maîtrise des contraintes du web est alors indispensable.

« Flash is not supported »

Signe des temps, Flash n’est pas supporté par les applications HTML5 de Spotify.

Flash is not supported

Chrome n’est pas le nouvel IE6

Michael Muchmore chez PCMag il y a 2 semaines (et la traduction française chez Framasoft) :

Le nouveau navigateur à la mode s’appelle Google Chrome, qui, d’après StatCounter, vient juste de dépasser l’ex-favori indépendant Firefox en part de marché globale. Chrome peut faire des choses dont les autres navigateurs sont incapables, et Google ne connaît plus que Chrome, ce qui signifie que certains des sites de Google ne fonctionnent intégralement que dans Chrome. Même aujourd’hui, vous pouvez lire sur le blog de Google qu’il existe de nouveaux niveaux d’Angry Birds qui ne fonctionnent que dans Chrome.

Il y a un immense traumatisme dans le monde du web face à IE6. Je ne suis pas sûr qu’insinuer que Chrome soit le nouvel IE6 soit très intelligent. Si IE6 était Hitler, alors cette comparaison serait le point godwin. De mon point de vue d’intégrateur, voilà ce qu’est IE6 :

  • Un navigateur dominant 95% du marché à sa sortie. Encore aujourd’hui, IE reste le navigateur le plus utilisé au monde, et IE6 parfois le plus utilisé comme par exemple en Chine. Chrome a réussi à atteindre 30% de parts de marché en seulement 3 ans. Mais je ne pense pas que la situation de monopole qu’a connu IE soit aujourd’hui réalisable.
  • Un navigateur buggé. IE6 contient énormément de bugs basiques extrêmement rageant. Tous les navigateurs contiennent des bugs. Mais ce problème a été rendu particulièrement grave par Microsoft à cause du point suivant.
  • Un navigateur jamais mis à jour. En 7 ans de support officiel, IE6 a été mis à jour 3 fois. Aucune de ces mises à jour n’a corrigé les problèmes de rendu du navigateur. Chrome est mis à jour toutes les 6 semaines, et corrige aussi bien des problèmes de sécurité que des problèmes de rendu.
  • Un navigateur fermé. IE6 est la propriété de Microsoft, et c’est tout. Chrome (et Firefox, Safari, Opera) sont des navigateurs basés sur des technologies open-source.
La politique de Google avec Chrome a ses défauts. Google encourage certaines mauvaises pratiques, que ce soit dans l’écriture du code ou dans la compatibilité de son site à des fins marketing (cf l’exemple d’Angry Birds). Je reste également prudent sur toutes les données que Google collecte avec Chrome.
Mais on est vraiment loin, très loin, d’IE6.

Louis C.K. : Live at the Beacon Theater

Je suis un gros fan de Louis C.K., et il vient de faire quelque chose d’extraordinaire plus ou moins lié au web. Depuis hier, vous pouvez acheter et télécharger sur son site son dernier spectacle d’un peu plus d’une heure, Louis C.K. : Live at the Beacon Theater. Pour 5$, vous pouvez soit le regarder en streaming, soit télécharger un fichier d’un peu plus d’1 Go.  Et c’est tout. Pas de DRM. Pas de restriction par pays. Pas de plate-forme de téléchargement imposée.

Le plus touchant dans tout ça, c’est que Louis C.K. a tout payé de sa poche. Il explique de manière assez singulière pourquoi il a fait ça sur son site, et pourquoi il ne faut pas pirater cette vidéo :

Pour ceux qui souhaiteraient télécharger par Torrent cette vidéo : écoutez, je ne comprends pas totalement ce truc de « torrent ». Je ne m’y connais pas assez pour le juger dans un sens ou dans l’autre. Mais j’aimerais que vous preniez ça en considération : j’ai rendu cette vidéo extrêmement facile à utiliser contre des conseils bien avisés. On m’a expliqué qu’il serait plus facile de pirater le fichier la façon dont je l’ai fait, mais j’ai choisis de le faire comme ça quand même, parce que je voulais que ce soit facile pour les gens de regarder et d’apprécier cette vidéo de n’importe quelle façon sans restrictions « corporate ».

Veuillez garder à l’esprit que je ne suis ni une société ni un syndicat. Je suis juste un type. J’ai payé pour la production et j’ai posté la vidéo avec mon propre argent. J’aimerais pouvoir diffuser plus de contenus aux fans de cette manière, ce qui le rends moins cher pour l’acheteur et plus agréable pour moi. Donc s’il vous plaît, aidez-moi à garder ça comme étant une bonne idée. Je ne peux pas vous empêcher de le pirater; tout ce que je peux faire c’est vous demander poliment de payer vos 5 petits dollars, d’apprécier la vidéo, et laisser d’autres gens la découvrir de la même manière.

Sincèrement,
Louis C.K.

Au cas où vous ne seriez pas encore convaincu, les 2 pages de son site sont extrêmement bien faites et très drôles. Voici les textes qu’on peut trouver autour du seul formulaire d’achat :

Voilà ce qui va se passer maintenant. Vous allez entrer votre e-mail. Ensuite vous allez aller sur Paypal. Après Paypal, vous allez être redirigé ici où vous pourrez immédiatement regarder le film ou le télécharger.

Et juste pour être clair, vous n’avez pas besoin de rejoindre Paypal pour faire ça. Vous pouvez faire ça une seule fois et c’est tout.

Et les textes des traditionnels champs d’inscription à la newsletter :

Je vais offrir d’autres trucs avec ce site. Est-ce que vous voulez en entendre parler ?
– Oui, j’aimerais recevoir les prochains e-mails concernant les trucs de Louis C.K.
– Non, laisse moi tout seul pour toujours, espèce de gros idiot.

Omar et Fred lancent le JT du web

La vidéo fait le tour du web depuis hier soir : Omar et Fred vont lancer dans quelques jours « World Wide Web : Le JT du web d’Omar et Fred ». J’aime bien le SAV des émissions, alors ça pourrait être une bonne nouvelle. Sauf que lors du visionnage de la vidéo (pas drôle) de teasing, mon petit coeur d’intégrateur n’a fait qu’un bond à la vue du logo d’Internet Explorer parsemé partout.

Omar et Fred lancent le JT du web

Je n’ai trouvé nulle part la moindre indication que cette mini-série serait sponsorisée par Microsoft, mais ça doit certainement être le cas. Ça, ou alors les gens qui ont pondus ça sont profondément incultes.

MAJ : C’est bien Microsoft qui possède le nom de domaine leworldwideweb.fr. Si vous aimez la publicité, vous aimerez le JT du web.

Le phénomène de Baader Meinhof et la synchronicité

La semaine dernière, en allant sur le site de ma salle de sport préférée pour réserver un horaire, je suis tombé sur le message suivant.

BUGS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J’aurais pu m’arrêter sur l’utilisation de WordArt pour le titre « Actualité », sur la disposition aléatoire de pictos déformés, ou encore sur l’utilisation abusive de points d’exclamation. Mais en tant qu’intégrateur, j’ai surtout souri face à l’amalgame entre moteur de recherche et navigateur (« Firefox », avec les guillemets).

J’aurais pu en rester là. Mais hier midi, en lisant mon quotidien préféré, je suis tombé sur le titre suivant.

Chrome dope les moteurs de recherche

Bizarre. Je ne comprends pas trop le rapport entre le succès du navigateur Google Chrome, et un quelconque impact sur les moteurs de recherche. En lisant le reste de l’article, je confirme mon doute.

Chrome est opensource, tout le monde peut voir comment il est construit. A force de compétition, il a dopé tous les moteurs de recherche.

Oh, bien sûr. L’auteur a très certainement mal retranscrit les propos, et a traduit « browser engine » par moteur de recherche.

Il n’en a pas fallu plus a mon cerveau pour croire qu’une grande conspiration était en place à mon encontre, en essayant de me faire croire que plus personne ne faisait la différence entre un navigateur et un moteur de recherche.

Et c’est la même chose quand j’apprends un nouveau mot, et que je le retrouve dans pleins d’articles ou de livres quelques jours après. Ou quand je découvre un vieil artiste qui m’étais encore inconnu. J’en avais jamais entendu parler, et d’un coup, je le vois partout.

Et bien je viens enfin de mettre un nom sur ce phénomène : le phénomène de Baader-Meinhof, ou la synchronicité.

La synchronicité est l’occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit.
Wikipedia

Comment le phénomène est arrivé à être connu sous le nom de « Baader-Meinhof » est incertain. Il est probable que quelqu’un ait appris l’existence de ce groupe historique de guerilla urbaine allemande, et puis l’ait entendu à nouveau peu de temps après. Ce courageux inventeur de mots pourrait alors avoir nommé le phénomène d’après le propre sujet qui l’a déclenché. […]

Mais si vous n’avez jamais entendu parlé de ce phénomène auparavant, faites attention à lui ces prochains jours… La stimulation cérébrale c’est chouette.
DamnInteresting

Les statistiques de Google+ en novembre 2011

On est déjà début décembre, et c’est l’heure de faire un petit point sur mon suivi du succès fou de Google+. Sans grande surprise, les statistiques de NetMarketShare relevant les liens référants des plus gros sites affichent une baisse supplémentaire pour Google+.

Statistiques de Google+ en novembre 2011

A noter que sur la même période, les liens référants de Facebook ont augmenté.

Bien sûr, il ne s’agit que d’un indicateur sur le succès douteux de Google+, et je suis sûr que le redesign de Google et de Youtube lancés ce mois-ci vont changer tout ça. Ou pas.

Microsoft lance une démo en ligne de Windows Phone

A l’instar d’Ubuntu le mois dernier,  Microsoft a mis en ligne cette semaine une démo de Windows Phone réalisée en HTML5. L’intérêt, c’est que vous pouvez du coup essayez l’interface directement depuis votre smartphone Android ou iOS.

La démo en elle même est très fluide, et permets vraiment d’avoir un bon rendu des animations, des scrolls, et des principes de navigation de l’interface.

Par contre, comme dans le cas d’Ubuntu, la démo est très limitée, et on ne peut que se contenter de suivre un chemin prédéfini en cliquant sur certains éléments. On se retrouve donc avec la sensation désagréable d’essayer une interface qui ne fonctionne pas ou qui ne sert à rien.

Néanmoins, une version interactive comme celle-ci est un bien meilleur moyen de présenter des principes d’ergonomie et de navigation. Bien bien meilleur que des maquettes en JPG, par exemple.

Flash et la position d’Adobe

Cette semaine, Michael Chaize, consultant avant-vente chez Adobe France, répond aux questions du Journal du Net sur l’arrêt de Flash Mobile.

Pourquoi avoir arrêté le Flash sur mobile ?
[…] Nous avons pris cette décision pour deux raisons. En premier lieu, parce qu’Apple a toujours refusé d’exécuter du Flash en natif sur iOS. Ensuite, parce que Microsoft a annoncé qu’il n’accepterai aucun plugin au sein de l’interface Windows 8 Metro.

En mars dernier, Michael Chaize répondait au journal Le Monde suite au lancement de Flash 10.1 sur mobile.

Les critiques de Flash par Apple ont-elles eu un impact négatif ?
La réaction d’Apple à notre égard a motivé tous les autres acteurs du monde du mobile, des tablettes, mais aussi des télévisions interactives à venir travailler avec nous. Flash est devenu un argument de vente.

C’est un peu comme si vous organisiez une grande fête, et que vous mettiez tout le monde à la porte parce que vos 2 principaux invités ne sont pas venus.

Je ne connaissais pas Michael Chaize, mais il a l’air très sympathique. Dans cette même interview au monde, il déclarait :

Parmi la liste de critiques [de Steve Jobs], l’une des principales était la partie consommation des ressources par Flash, spécialement sur environnement mobile : les téléphones portables sont beaucoup moins puissants que les PC. A l’époque où Apple a sorti l’iPhone, c’était une remarque totalement justifiée. Flash player 9 n’était pas du tout conçu pour tourner sur ces environnements-là. […] Avec Flash 10.1, on réduit considérablement la consommation du processeur et celle de la mémoire.

Et maintenant, regardez le un an plus tôt faire la démo de Flash 10.1 sur Android sur son blog. En 7 minutes de démo de Flash, le téléphone a perdu 10% de sa batterie

Le jeu du jeudi #004 : Z-Type

Z-Type

On est jeudi, le jour du jeu du jeudi ! Cette semaine : Z-Type, un jeu où vous devez taper les mots qui apparaissent à l’écran. Ok, ça paraît ennuyeux dit comme ça, mais le jeu s’inspire des vieux shooters, et le résultat est plutôt joli à regarder. Tout comme Bionic Labs, le jeu a été créé sous Impact JS.

Le prochain Steve Jobs sera une femme

J’adore les humoristes américains, et s’il y en a un que j’aime par dessus tout ces dernières années, c’est Louis CK. Je me fais pipi dessus devant ses spectacles, et sa série Louie est un bijou d’écriture et de jeu d’acteur. Aujourd’hui, dans un article chez Fast Company, il revient sur son côté féministe et pourquoi il pense que « le prochain Steve Jobs sera une femme ».

Je pense que c’est une bonne époque pour avoir une fille au 21ème siècle parce que les temps changent, avec plus d’opportunités pour les femmes. Mais les filles sont toujours les outsiders, ce qui signifie qu’elles vont travailler plus dur, et tout le monde aime un outsider. Le prochain Steve Jobs sera totalement une femme, parce que les filles sont N°2, et les N°2 gagnent toujours en Amérique. Apple était la société N°2 pendant des années, et Apple incarne de nombreux traits féminins : un accent sur le design intuitif, l’intellect, un bon sens de la créativité, et l’ambition de toujours faire la meilleure version de quelque chose. Traditionnellement, les hommes sont plus comme Microsoft, où ils feront une fausse version de ce que la fille a fait, puis ils lui foutront une raclée et ils essaieront d’intimider tout le monde pour utiliser leurs produits.

Sérieusement, si vous ne connaissez pas Louis CK, allez passer le reste de votre soirée sur Youtube (« Being white », « Suck a bag of dicks », ou son passage chez Conan sont un bon début).

C’est une époque extraordinaire pour être un développeur

La semaine dernière, j’ai regardé la vidéo d’une conférence de l’excellent John Gruber, « The think of it versus the thought of it » (30 minutes, plus des questions réponses). S’adressant à des développeurs Apple, il explique comment la prédominance d’Apple (en termes de revenus) sur le marché du mobile et de l’informatique en général influence l’ensemble de l’industrie. L’attention d’Apple pour le design et l’expérience utilisateur se retrouvent alors chez tous les concurrents, et c’est une très bonne chose pour l’ensemble des développeurs sur les plates-formes Apple.

Lors de la présentation la semaine dernière, Tim Cook a déclaré : « C’est une époque extraordinaire pour être chez Apple ». Il a certainement raison. Mais à vous, je dirais : c’est une époque extraordinaire pour être un développeur Apple. C’est le bon moment et le bon endroit, une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans une carrière. C’est comme être musicien dans un groupe de rock’n’roll à la fin des années ’60. C’est comme être un réalisateur de films dans les années ’70, après Scorsese, Coppola, Steven Spielberg ou George Lucas quand il était encore sain d’esprit.

Il a certainement raison. Mais je dirais même plus globalement : c’est une époque extraordinaire pour être un développeur. Que ce soit sur Mac, sur Windows, sur iPhone, sur Android, ou sur le web.

Il y a cinq ans, il fallait avoir des épaules sacrément solides pour être développeur indépendant et produire et distribuer soit même ses applications. Avec l’App Store et l’iPhone, Apple a révolutionné la façon de vendre et distribuer des logiciels. Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile de produire une application et la distribuer à une large audience. J’ai presque l’impression de voir des développeurs indépendants partout (amis, collègues, sur Twitter, etc…).

Ces dernières semaines, je suis aussi tombé sur pleins d’articles qui allaient dans ce sens. Par exemple, dans « Vous êtes un développeur, alors pourquoi vous travaillez pour quelqu’un d’autre ? », Mikey P. explique :

En tant que développeur, vous êtes assis sur une mine d’or. Est-ce que vous vous en rendez-compte ? Non, sérieusement, sur une @#$% de mine d’or !

J’amais dans l’histoire moderne a-t-il été aussi facile de créer quelque de zéro, avec peu ou pas de capital and un modèle de marketing limité uniquement par votre imagination.

Pensez aux plus gros sites que vous visitez ou utilisez tous les jours : Facebook, Twitter, Flickr, Foursquare, ou même Google — tous ont été créés par des développeurs qui ont créé quelque chose à partir de rien de plus qu’une idée dans leur tête.

Oh, et puis il y avait aussi cette vidéo chez TED de Thomas Suarez, un développeur iOS en culotte courte :

Les vrais gens n’utilisent pas Android

Hier, lors du Google Music Event, Google a annoncé qu’il y avait en moyenne 550 000 activations de mobiles par jour, et au total plus de 200 millions d’appareils sous Android dans le monde. Ce chiffre a doublé depuis mai dernier. Ce chiffre est impressionnant.

Les vrais gens n'utilisent pas Android

A titre de comparaison, Apple annonçait le mois dernier avoir vendu 250 millions d’appareils sous iOS (iPhone, iPad, iPod touch).

En tant qu’intégrateur, ça fait un moment que je prends en compte iOS dans mes projets en essayant de penser aux petits détails qui font la différence (favicon spécifiques, media queries, contrôles tactiles, etc…). Cependant, j’ai toujours négligé Android en me disant que peu de gens utilisaient vraiment cet OS. Malgré les chiffres impressionnants annoncés par Google, je ne pense pas devoir prendre en compte Android encore pour un bon moment.

Le nombre d’appareils sous Android a doublé entre mai dernier et aujourd’hui. On pourrait donc légitimement supposer que le nombre de visiteurs sous Android sur le web ait suivi cette croissance de manière significative. Mais si on regarde les statistiques d’utilisation des navigateurs mobiles, on réalise vite qu’on est loin du compte.

Les statistiques d'Android et iOS en mai et octobre 2011

D’après NetMarketShare, Android n’aurait gagné que 3% de part de marché de surf mobile, contre presque 12% pour iOS. Constat quasi identique chez StatCounter, où Android serait passé de 17% à 22% entre mai et octobre, avec par contre une stagnation d’iOS entre 22% et 23%. Et en regardant les stats des sites de mes clients sous Google Analytics, j’en arrive à la même conclusion : en 6 mois, alors que le nombre d’appareils sous Android a doublé, le nombre d’internautes sous Android a à peine augmenté. Même Google en arrive à la même conclusion : il y a 2 mois, ils annonçaient devant un tribunal qu’iOS représentait 2/3 de leurs recherches mobiles.

J’en arrive alors à la conclusion suivante : les vrais gens n’utilisent pas Android.

Quand je parle d’utilisation, je parle uniquement d’utilisation web. Les appareils Android (smartphones, tablettes) sont vendus comme des appareils permettant d’accéder à la totalité du web (et même « à des millions de pages en Flash »). Pourtant, il semblerait que la part d’utilisateurs qui en font vraiment l’usage est totalement disproportionnée.

Et quand je parle de vrais gens, ça n’a rien de péjoratif. Je veux juste parler de monsieur et madame tout le monde. Ceux qui se sont vus refourguer un téléphone Android lors de leur renouvellement de contrat chez SFR, Orange ou Bouygues. Ceux qui ont vus les publicités pour l’iPad à la télé, mais qui ont penché pour une tablette moins chère en magasin, sans savoir réellement ce qu’ils achetaient. Si vous avez encore un doute sur ma définition de « vrais gens », celle tirée de Reservoir Dogs s’applique parfaitement.

Le jeu du jeudi #003 : Biolab Disaster

Biolab Disaster

On est jeudi, le jour du jeu du jeudi ! Cette semaine, place à la plate-forme en 2D avec Biolab Disaster. Avec son style rétro, le jeu bénéficie d’une ambiance graphique et sonore soignée. Grâce à HTML5, le jeu est aussi totalement optimisé pour être jouable sur iPhone.

Si vous voulez en savoir plus sur le jeu, leurs auteurs avaient posté un petit post-mortem, comparant notamment les performances du jeu sur les différents navigateurs. Le moteur Javascript utilisé pour le jeu a également été rendu disponible par la suite sous le nom d’Impact JS.

Mes #CSSFight préférés

Mercredi dernier, Raphaël Goetter (d’Alsacréation(s)) a lancé sur Twitter le hash #CSSFight. Le principe : représenter en code HTML ou CSS un truc rigolo (film, personnalité, proverbe, etc…). C’est évidemment techniquement sans intérêt, mais c’est par contre très rigolo, et ça colle donc parfaitement à mon humour d’intégrateur. Voici une petite sélection personnelle de ceux qui m’ont le plus plu.

#bar:before:visited {display:table; position:fixed}
#bar:after:visited {display:table; position:relative;}
// Par @walterstephanie

#dieu { z-index: 999; }
#chucknorris { z-index:1000; }
// Par @nicooprat

<div id= »abitbol » class= »americaine »>
// Par @cyrilmarion

#marine { right : 100% ; }
// Par @synapse_studio

.delarue { display: inline; }
// Par @yvestan

#arthur table {border-radius:100%; }
// Par @goetter

.malcolm {vertical-align:middle; }
// Par @leonidsakharov

#michaeljackson:before { color:#000; }
#michaeljackson:after { color:#fff; }
// Par @hhamon

Le jeu du jeudi #002 : OLO

OLO

On est jeudi, le jour du jeu du jeudi ! Pour cette deuxième édition, j’ai sélectionné OLO, un jeu d’adresse jouable à 2 dédié aux interfaces tactiles. Le but du jeu est de placer le plus de baballes dans le camps de l’adversaire (en dégommant au passage ses baballes). Gros point noir : OLO ne fonctionne pas sur ordinateur. Mais si vous avez un iPhone, iPad ou iPod Touch, essayez-le car il est très bien réalisé et très fun à deux.

Adobe arrête Flash sur TV aussi

Un porte-parole d’Adobe déclarait hier :

Adobe va continuer à supporter les licences existantes qui prévoient de supporter Flash Player pour naviguer sur des appareils domestiques et utilisant le Flash Player Porting Kit. Par contre, nous croyons que la bonne approche pour diffuser du contenu sur télévisions est via des applications, pas un navigateur web, and nous continuerons à encourager les appareils et la communauté de publication dans cette voie.

Je me sens mal pour Google ou pour Free.

Adobe arrête Flash sur mobiles

ZDnet a balancé aujourd’hui l’info qui bouleverse le web : Adobe arrête le développement de Flash sur mobiles.

Nos futurs projets avec Flash sur mobiles seront concentrés sur la possibilité pour les développeurs de distribuer des applications natives avec Adobe AIR pour tous les principaux App Stores. Nous n’adapterons plus Flash Player sur mobiles pour de nouveaux navigateurs, de nouvelles versions d’OS ou de nouvelles configurations.

Cette nouvelle est gigantesque. Cette nouvelle change tout. Et c’est une excellente nouvelle. Comme le résume très bien John Gruber, « tout le monde a gagné ».

Apple n’a pas gagné. Tout le monde a gagné. Flash n’a pas été supplanté sur mobile par une quelconque technologie d’Apple. Il a été remplacé par une véritable technologie web ouverte. Lâcher Flash va rendre Android meilleur, ça va rendre Blackberry meilleur, et ça rendra le web tout entier meilleur.

Seulement 17 mois après le lancement de Flash 10 sur Android, Adobe abandonne tout. Depuis le premier jour, tous les constructeurs d’appareils Android ont très largement joué sur cet avantage face à iOS, prônant « l’ouverture » d’Android. Ces publicités deviennent quelque peu embarrassantes…

Accéder à des millions de pages web en Flash ?

Il y a à peine 2 jours, je supputais que Flash Player avait encore 10 bonnes années devant lui, et que HTML5 ne tuerait jamais Flash Player. Je pense que c’est toujours vrai : HTML5 ne tuera pas Flash. Adobe tuera Flash. Adobe n’est pas en super santé. Avec l’annonce de l’arrêt de Flash sur Mobile, Adobe a annoncé le licenciement de 750 salariés (soit environ 7% de ses effectifs). Cela s’ajoute aux 680 licenciements de 2009, et aux 600 licenciements de 2008. Adobe a arrêté Flash sur mobile parce que le coût d’investissement est incomparablement élevé par rapport à ce que ça leur rapporte. La même chose est vraie pour Flash sur ordinateur de bureau. Adobe ne gagne de l’argent avec Flash que sur les ventes de Flash et de la Creative Suite. Mais contrairement à ses autres logiciels, Flash demande à Adobe un travail énorme de maintenance de sécurité, de normalisation, d’API, etc… Si les revenus d’Adobe continuent de chuter, Flash Player sera la prochaine bouée à abandonner pour éviter que le bateau coule.

Je jubile.

Flash vs. HTML5

Depuis que Steve Jobs a publié ses « pensées sur Flash » en avril 2010, beaucoup de technophiles prédisent régulièrement la mort de Flash. J’abuse moi-même volontiers du hash #flashisdead quand je poste des sites ou démos particulièrement impressionnants en HTML5 sur Twitter.

Mais j’ai beau détester Flash de manière quasi-viscérale, que ce soit en tant que développeur web ou simple utilisateur, je sais bien que Flash n’est pas prêt de mourir. Des gens continueront à faire des sites en Flash, à diffuser des vidéos en Flash et à faire des animations en Flash pendant au moins les 10 prochaines années. Ça ne signifie pas pour autant que Flash va rester techniquement pertinent. Aujourd’hui encore, des gens continuent de faire des sites en tableaux, en frameset, avec des Gifs animés partout. Ce n’est certainement pas parce que c’est un choix techniquement pertinent.

Certaines personnes refusent d’opposer techniquement Flash à HTML5, en affirmant que les 2 sont complémentaires et doivent être utilisés conjointement à bon escient. C’est vrai aujourd’hui, avec le marché actuel des navigateurs et leur prise en charge de toutes les nouveautés de HTML5. Mais si on se projette 3 ans en avant, au rythme actuel, nous serons sur IE12, Chrome 41 et Firefox 34. En étant optimiste, toutes les fonctionnalités de HTML5 et CSS3 seront déjà largement intégrées et parfaitement fonctionnelles dans ces navigateurs. Quand vous devrez faire des animations, vous aurez donc le choix d’utiliser des outils libres (Canvas, SVG, etc…) ou alors Flash. Le choix ne sera plus un choix technique, mais un choix philosophique.

Lire la suite de « Flash vs. HTML5 »

Le design et la philosophie derrière Firefox

En mars dernier, Alex Faaborg (designer principal de Firefox chez Mozilla), a donné une conférence intitulée « Designing Firefox » quelques jours avant le lancement de Firefox 4. Cette semaine, Alex a annoncé son départ de chez Mozilla. Il en a profité pour poster la vidéo de sa conférence qui s’avère être une mine d’informations. Si vous êtes intéressés par la philosophie derrière Firefox, ou par la réflexion derrière le design d’applications, je vous recommande vivement de regarder cette conférence qui dure 30 minutes (plus 10 minutes de questions/réponses).

Designing Firefox - Alex Faaborg

Du point de vue du design, j’aime beaucoup sa façon d’expliquer que tout n’est qu’une question de balance et de compromis (ce que je me tuais à expliquer dans les commentaires d’un précédent article). Ainsi, en opposant la possibilité de découverte au minimalisme, l’uniformité à la nouveauté, on se rend compte à quel point les choix de design de Firefox et Chrome sont opposés. Les deux sont pertinents et réfléchis, mais donnent un produit totalement différent.

Firefox vs. Chrome

Plus surprenant, Alex Faaborg explique comment depuis Firefox 2, ses choix de design ont toujours été inspirés par Internet Explorer. En effet, afin de convaincre de nouveaux utilisateurs, Firefox devait proposer une interface suffisamment proche de celle d’IE afin d’éviter un rejet souvent très rapide. Ainsi, il était alors plus facile pour un utilisateur de passer d’IE6 à Firefox 2, que de passer d’IE6 à IE7.

De IE à Firefox

Ce qui me surprend vraiment, c’est de rapprocher cette logique de design avec les derniers prototypes d’interfaces de Firefox présentés en août dernier, très largement inspirés par Chrome. Je comprends que Firefox s’inspire d’Internet Explorer pour aider les internautes à changer de navigateur. Mais si Firefox s’inspire de Chrome, alors ça signifie selon moi que Mozilla ne cherche plus à s’attaquer aux parts de marché d’IE, mais bien à celles de Chrome.

Ça confirmerait l’impression que j’ai de Firefox depuis 2 ans. En étant le deuxième navigateur le plus utilisé, Firefox doit continuer à grappiller les utilisateurs du numéro 1 (IE), mais aussi surveiller ses arrières avec le numéro 3 (Chrome). Au risque d’avoir une vision un peu alarmiste, la stagnation de Firefox dans les statistiques globales ces 3 dernières années ne présage à mon avis rien de bon pour le navigateur, qui pourrait rapidement se retrouver à la troisième place.