Le prototype vs. la réalité

Hier j’ai découvert chez UXUI la nouvelle interface numérique et tactile des Cadillac. Si j’ai des doutes sur la praticité d’une interface tactile à utiliser en pleine conduite, j’ai été bluffé par la qualité de l’interface et des animations proposées par Cadillac. Voici la vidéo officielle de présentation du concept diffusée par Cadillac.

Cadillac CUE Official Walk Though

J’ai particulièrement adoré l’animation d’apparition du tableau de bord, très dynamique et très détaillée (de 0:18 à 0:22 dans la vidéo ci-dessus). Cependant, il s’agit clairement ici d’une vidéo d’un prototype à destination marketing. Il est courant dans des vidéos publicitaires de raccourcir les temps de chargement, ou d’avoir un résultat plus fluide que dans la réalité. J’ai alors cherché une vidéo d’une démonstration réelle de l’interface (de 4:32 à 4:36). J’ai mis bout à bout les deux animations, et voici le résultat ci-dessous.

Cadillac CUE : Le prototype vs. la réalité

En regardant rapidement, on pourrait presque croire qu’il s’agit de la même animation, et que le prototype a été fidèlement retranscrit. Pourtant, mon ressenti face à cette animation a été totalement différent. Et là où le prototype m’avait bluffé, ici j’ai ressenti un dur retour à la réalité, la bête d’impression d’être en face d’une machine. Voici les étapes de l’animation du prototype :

  1. L’apparition des 3 sphères
  2. L’apparition du contenu des 3 sphères, une par une, de gauche à droite
  3. L’apparition, en partant du bas à gauche et à droite, d’informations textuelles
  4. L’apparition des aiguilles des compteurs, qui font un petit tour au passage

Voici les étapes de l’animation en réalité :

  1. L’apparition des 3 sphères
  2. L’apparition du contenu des 3 sphères, en fondu, en même temps

On pourrait rejeter la faute à l’ingénieur qui a conçu l’interface finale, et qui n’a pas respecté le prototype. Mais il est aussi probable que le designer qui a conçu le prototype à la base ne se soit jamais posé de question sur la faisabilité de son animation, et sur les enjeux techniques derrière cette animation.

Dans tous les cas, le résultat est là : le produit qui est présenté au consommateur n’est pas le produit final. Vous n’aurez aucun mal à faire le lien avec le web. Il n’est pas rare de constater des différences entre le prototype (un fichier PSD) et la réalité (une page HTML). La différence entre le web et l’industrie automobile, c’est qu’il n’y a rien qui empêche un designer de travailler directement sur le produit réel (en HTML). C’est juste une question de savoir faire.

Recruter un intégrateur, étape 1 : la petite annonce

J’ai créé ma boîte en 2008 avec deux collègues développeurs. Nous sommes une petite agence de la région Lilloise spécialisée dans le développement web. L’année dernière, on a décidé de se lancer dans le recrutement d’un tout premier intégrateur. J’avais déjà eu l’occasion de faire passer des entretiens dans ma précédente boîte, mais c’est la première fois que j’ai eu à m’occuper de toute la chaîne de recrutement, de la rédaction de la petite annonce aux entretiens jusqu’à la décision finale. Voici le premier article d’une petite série vous faisant part de mon retour d’expérience.

La première étape d’un recrutement consiste donc à rédiger une petite annonce. Etant une toute petite entreprise, nous recherchions avant tout quelqu’un qui collerait bien à l’équipe et à notre ambiance de travail. Je tenais alors vraiment à ce que l’esprit recherché soit bien retranscrit dans notre annonce. A ma grande surprise, le ton des annonces de recrutement pour des postes de développeur/intégrateur est souvent ennuyeux, voire maladroit. Je peux comprendre que de très grands groupes et grosses SSII optent pour un ton informel et solennel, mais je trouve ça ridicule lorsqu’il s’agit d’une TPE ou d’une PME. Par contre, il faut veiller à ne pas tomber dans l’excès inverse, à savoir un côté trop personnel et trop direct. Je viens de faire un tour sur RemixJobs, et voici quelques perles parmi les dernières annonces postées. A chaque fois il s’agit de la toute premières phrase de l’annonce.

D’abord, il y a les annonces qui en font des tonnes :

Vous voulez vibrer dans un univers digne de la Silicon Valley en plein Paris, alors cette annonce est faite pour vous !

Vraiment ? Il y a en plein Paris « un univers » de 400 Km² employant plus de 200 000 personnes dans les hautes technologies dans des sociétés mondialement reconnues comme Microsoft, Apple,  Facebook, eBay, etc. ? Et la suite de l’annonce est tout aussi humble (les fautes sont d’origine) :

Composé d’une équipe jeune et passionné par le web , notre ambition est de devenir un acteur majeur du web européen dans les mois à venir.

J’aime beaucoup « dans les mois à venir ». On n’est pas sûr d’être un acteur majeur européen en février, mais en mars ça devrait être bon.

Et puis il y a aussi les annonces qui veulent se la jouer cool en utilisant l’expression « startup » comme dans les années 2000.

[Nom de la boîte], dernière-née des startup françaises, recrute !

Il y a aussi les annonces rédigées par un cinquantenaire qui n’a pas la moindre idée du poste qu’il propose mais qui pense que le tutoiement rends sa boîte beaucoup plus cool.

Tu es qui ? Toi, on compte clairement sur toi pour nous dire ce que tu fais, pour nous, ça relève de la magie (d’HTML, de PHP et javascript aussi il parait).

Et puis, il y a les annonce douteuses :

Cherche developpeur/developpeuse maitrisant Symfony pour supporter une jeune startup innovante, et plus si affinités.

La personne qui a écrit ça est consciente que l’expression « et plus si affinités » sous-entend des pratiques sexuelles ?

Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais je vous laisse faire le test par vous même sur des sites de petites annonces. J’avais fait la même pige l’année dernière, et j’étais déjà tombé sur le même genre d’annonces. J’en avais alors tiré les conclusions suivantes sur le ton à donner dans la petite annonce :

  • Evitez le ton d’un télégramme (« Entreprise cherche intégrateur »). Je préfère mille fois lire une belle annonce bien rédigée, que des phrases courtes sans saveur et sans humanité.
  • De la même manière, évitez les listes à point (oui, je fais une liste à points pour vous dire ça). Dans une annonce de recrutement, une liste à points donne l’impression que vous avez jeté vos idées en vrac dans Word et que vous avez publié le tout tel quel.
  • Utilisez le vouvoiement (sauf si vous cherchez à recruter des enfants).
  • Soyez modeste. Il y a des chances pour que vos parts de marché, vos récompenses, ou vos ambitions n’intéressent pas vos salariés autant que vous.
  • Soyez sérieux, mais pas solennel. Evitez de vouloir être trop original en cherchant des métaphores pour chaque phrase. Soyez précis, soyez concret, mais sans pour autant prendre un ton pompeux et solennel.

En plus de ça, je m’étais dit que ce serait rigolo de glisser quelques détournements des phrases toutes faites habituelles. Maintenant que le ton est donné, il ne reste plus qu’à écrire le contenu. Le contenu d’une annonce doit aborder les 3 sujets suivants :

  1. La présentation de l’entreprise : qui vous êtes, ce que vous faites, et pourquoi vous recrutez.
  2. Le poste proposé : quelles seront les tâches à réaliser au quotidien et le type de projets sur lesquels le candidat sera susceptible de travailler (maintenance de sites, intégration de newsletters, de back-office, d’opérations commerciales, etc. ?)
  3. Le profil recherché : quelles sont les qualités attendues, quelles sont les compétences techniques et le niveau d’expérience requis

Concernant ce dernier point, j’ai remarqué une mauvaise pratique courante dans les annonces que j’ai pu lire : les « plus ». « La maîtrise de [insérez ici un logiciel ou un langage] est un plus ». « Des connaissances en [x] et en [y] sont des plus non négligeables ». Okay, dites moi mesdames et messieurs les responsables du recrutement : vous avez déjà viré un candidat parce qu’il avait des connaissances non désirables ? J’imagine déjà les annonces : « Des connaissances en [z] seront fortement préjudiciables ». Et à quoi correspondent ces plus, au juste ? Est-ce qu’il s’agit d’outils/langages indispensables au sein de votre entreprise ? Ou est-ce que c’est juste une liste de mots-clés à la mode que vous avez repéré pour filtrer un peu les candidats ? Restons sérieux, et évitons ça. Sois vous avez une demande indispensable au poste, soit vous êtes juste en train de polluer votre annonce.

Une dernière bonne pratique dans la rédaction d’une annonce de recrutement est de tendre des perches. Une annonce est une invitation à la réponse d’un candidat. Si vous vous débrouillez bien, vous aurez beaucoup de réponses. Un bon moyen de filtrer ces réponses est de voir comment le candidat répond à ces perches (et ainsi mettre à la poubelle tous ceux qui envoient les mêmes CV en copie cachée par e-mail à toutes les entreprises en même temps). Il ne doit en aucun cas s’agir de pièges, mais plus d’ouvertures à la discussion.

Une fois l’annonce rédigée, je l’ai publiée uniquement sur 2 sites : RemixJobs et Alsacréations. J’ai reçu une petite dizaine de candidatures en provenance de chaque site. Par contre, j’ai eu le sentiment que les candidatures en provenance de RemixJobs étaient plus qualitatives que celles d’Alsacréations. Il y a un an, RemixJobs nécessitait une inscription pour pouvoir répondre à une annonce. Même si cela peut paraître plus contraignant, ça créé une première barrière virtuelle repoussant les plus fainéants. Du coup, les réponses reçues de RemixJobs m’ont semblé mieux ciblées et plus travaillées que celles d’Alsacréations. Sur Alsacréations, n’importe qui peut consulter une annonce, et j’ai donc reçu bien plus de réponses pas adaptées (de freelances, de webdesigners, ou de stagiaires). Aussi, la gestion de son annonce (pour la modifier, supprimer) est bien plus pratique chez RemixJobs que chez Alsacréations.

Voici donc sans plus attendre, et dans son intégralité, l’annonce que j’ai publié en février 2011 :

Tilt Studio est une petite agence web spécialisée dans le développement web créée en 2008. Nous sommes 3 associés (3 développeurs web) et nous mettons notre amour du code bien fait au service de petits entrepreneurs (sites institutionnels, e-commerce) mais aussi au service de grandes marques internationales (e-commerce, newsletters, jeux concours). Afin de développer notre activité et poursuivre nos plans de domination mondiale, nous recherchons un intégrateur web pour (pardonnez-moi pour le jeu de mot) intégrer notre équipe.

Au sein de notre équipe, vous êtes en charge des différentes intégrations pour nos clients. De newsletters à des sites web complets, vous écrivez du joli code et vous assurez la compatibilité entre navigateurs et l’optimisation de vos intégrations. Vous travaillez également sur des projets internes où vous pourrez expérimenter de nouvelles technologies.

Intégrateur débutant ou confirmé, homme ou femme, vous connaissez les langages HTML5, CSS3 et Javascript (Mootools, jQuery). Vous êtes curieux(se), intéressé(e) et surtout passionné(e) du web. Vous avez envie de découvrir, mais aussi nous faire découvrir, de nouvelles pratiques d’intégration. Vous êtes rigoureux(se) et attentif(ve) aux moindres détails, jusqu’au plus petit pixel qui dépasse. Des connaissances en SF4, L4D2 ou WOW sont des plus non négligeables.

N’utilisez plus Youtube, utilisez Dailymotion

Aujourd’hui dans Le Nouvel Observateur, Xavier Niel revient sur les lenteurs constatées sur Youtube chez Free :

En dehors du mobile, les abonnés Free sont victimes de ralentissements récurrents lors de leur connexion à YouTube. Qu’en est-il ?

Effectivement, il y a un problème. Les tuyaux entre Google et nous sont pleins à certaines heures, et chacun se repoussent la responsabilité de rajouter des tuyaux. C’est un problème classique qui arrive partout, mais plus souvent avec Google. En comparaison, le trafic avec Dailymotion -avec qui tout se passe bien- ne pose pas de problème. Donc j’invite les gens qui ont des problèmes avec YouTube de s’apercevoir que sur Dailymotion souvent il y a les mêmes vidéos. J’espère que la solution arrivera sous peu.

Traduction : « N’utilisez plus Youtube, utilisez Dailymotion ».

Xavier Niel, mardi dernier, lors de la conférence de lancement de Free Mobile :

On pense que l’internet, c’est plus large que le mail et le web. On a choisi de vous proposer du vrai internet.

« Par contre si vous pouviez éviter d’aller sur Youtube… »

Bientôt chez Free :

N’utilisez plus Facebook, utilisez Myspace.
N’utilisez plus Google, utilisez Yahoo.
N’utilisez plus Internet, utilisez votre minitel.

« Ton travail c’est d’aller mieux. »

Cette semaine, je suis retombé sur cette citation de Gabe Newell, patron de la société Valve (Half-Life, Portal 2, etc.), extraite du livre interactif The Final Hours of Portal 2.

Le docteur réalisa qu’Erik était mal en point. Il s’est avéré qu’il avait perdu plus de la moitié de son sang et qu’il lui fallait une transfusion immédiate pour stabiliser son corps, abattu par son brutal départ en guerre contre une colite ulcéreuse. Il passa Noël 2004 à l’hôpital. Dès qu’il commença à regagner un peu de forces, il dit à Chet qu’il n’avait plus le choix. Il fallait qu’il aille voir Gabe et qu’il quitte Valve.

Dans la plupart des entreprises, l’histoire s’arrêterait là. Erik n’aurait jamais écrit Portal, et encore moins Portal 2. Mais quand Erik essaya de poser sa démission, Gabe ne voulait rien entendre. « Ton travail », a dit Gabe, « c’est d’aller mieux. Voilà la description de ton poste chez Valve. Donc rentre chez toi auprès de ta femme, et reviens quand tu iras mieux. »

En sortant du rendez-vous, Erik se tourna vers Chet et dit tout haut l’évidence. « Bien, je suppose qu’on sait où est-ce qu’on va travailler pour le restant de nos vies. »

 

La tête des concurrents de Free

L’année dernière, M6 avait diffusé dans Capital un reportage sur le succès de Free et son patron Xavier Niel. Fait rare, on y voyait la réaction en direct du PDG d’AOL France découvrant les premières offres Triple Play de Free à 29,99€.

Free à 29,99 € : en 2002, AOL France apprend sa mort devant une caméra

Ce matin, Free devrait annoncer ses premières offres mobiles avec un tarif très attractif. Il y a des chances que les concurrents fassent la même tête que dans la vidéo ci-dessus.

Il y a 5 ans

Il y a 5 ans, jour pour jour, Steve Jobs présentait l’iPhone. Je me souviens avoir suivi cette conférence en direct. Je me souviens avoir été époustouflé lorsque j’ai vu Steve Jobs glisser son doigt pour déverrouiller l’iPhone pour la toute première fois. C’est parfois déconcertant de voir à quel point ce geste est devenu si anodin aujourd’hui.

Lors de cette conférence, Steve Jobs déclarait :

Les logiciels sur téléphones mobiles sont comme des bébés logiciels. Ils ne sont pas puissants. Aujourd’hui, nous allons vous présenter une percée dans le monde du logiciel. Un logiciel qui a au moins 5 ans d’avance sur n’importe quel autre téléphone.

A l’époque, je prenais ça pour de l’arrogance. L’anecdote raconte que chez RIM, alors leader du marché avec ses Blackberry, on pensait que la présentation de Steve Jobs était truquée et qu’un appareil comme l’iPhone était impossible. Mais les faits sont là : l’iPhone est bien réel, et en 2011, l’iPhone 4 et l’iPhone 3GS étaient les téléphones les plus vendus aux États-Unis.

De mon point de vue, Steve Jobs avait totalement raison. Cinq ans plus tard, aucun constructeur n’a réussi à supplanter Apple. Bien sûr, certains téléphones ont un meilleur écran, d’autres une meilleure autonomie, et la plupart des prix bien plus attractifs. Mais pas un seul constructeur n’a réussi à trouver le bon équilibre (pas même Samsung et sa gamme de de 134 téléphones actuellement en vente). Pourtant, ça pourrait bien commencer à changer car pour la première fois depuis 5 ans, les critiques d’Android Ice Cream Sandwich ou du Lumia 800 sous Windows Phone sont plutôt positives.

http://www.youtube.com/watch?v=6uW-E496FXg

Si vous ne l’avez jamais vue dans son intégralité, je vous recommande vivement de regarder cette première keynote de l’iPhone en 2007. C’est une très bonne leçon de mise en scène marketing.

 

Foxy Darko

J’aime bien la nouvelle homepage de Firefox, mais la nouvelle mascotte me fait sérieusement flipper. La première fois que je l’ai vue, j’ai tout de suite pensé à Frank dans Donnie Darko.

Donnie Darko + Firefox

Free est le fournisseur français le plus lent

D’après Google Public Data (vu chez TOMHTML), Free est le fournisseur d’accès à Internet le plus lent en France.

Free est le fournisseur le plus lent en France

Le constat est encore plus flagrant quand je compare mon débit chez Free sur Youtube. Alors que je suis normalement plutôt bien desservi, j’ai un débit plus de 2x inférieur au débit observé localement en moyenne chez les autres opérateurs, et 1,6x inférieur au débit moyen français.

Youtube est lent chez Free

J’ai été client pendant quasiment 6 ans chez Free. J’ai toujours rencontré des problèmes pour téléphoner ou pour regarder la télévision, mais le débit et les tarifs de Free suffisaient pour me satisfaire. Depuis, les tarifs de Free ont augmenté, et le débit a considérablement baissé. Je suis chez Orange désormais. Orange a des milliards de défaut : une livebox TV archaïque, des services basiques en option à tout va (j’ai découvert récemment qu’il fallait payer 2€/mois pour activer sa boîte mail Orange en IMAP), … Mais Orange ont un bon débit. Quand je souscris à un abonnement Internet, j’estime que cela doit être la priorité de l’opérateur.

Je comprends l’emballement qui entoure l’arrivée de Free dans la téléphonie mobile, mais j’ai un peu du mal à être enthousiaste. Quand je souscris à un abonnement téléphonique aujourd’hui, j’ai en priorité besoin d’une connexion 3G rapide. Personne ne sait aujourd’hui ce qu’il en sera sur le réseau de Free, mais j’ai comme l’impression que ce ne sera pas leur priorité…

Les bugs du temps

Chaque année, j’ai l’impression que c’est la même chose. A chaque passage à la nouvelle année, ou à chaque changement d’heure d’hiver/d’été, on entends parler d’un logiciel ou d’un appareil qui plante lamentablement. Cette année, les iPhone encore sous iOS4 ont rencontré des bugs avec l’application Horloge. En 2008, plus aucun Zune ne démarrait.

J’avais beau réfléchir, je voyais mal pourquoi autant de grands constructeurs rencontraient régulièrement des problèmes avec la gestion du temps et des fuseaux horaires. Après un peu de recherche et un petit tour sur Reddit, j’ai compris pourquoi.

Voici la règle générale pour gérer la date et l’heure partout dans le monde.

  • Une année dure 365 jours, une journée dure 24 heures, une heure dure 60 minutes et une minute dure 60 secondes.

Et maintenant, voici les exceptions.

Bon courage si un jour vous devez développer un système de gestion d’horaires.

L’article décrivant le bug du Zune de 2008 résume à mon avis bien la situation :

Quand un gros bug comme celui-ci est découvert, c’est tentant d’en faire des tonnes et de se moquer des développeurs qui ont sorti ce code défectueux. Et je pense que c’est une erreur qui aurait dû être détecté lors des tests ou d’une revue de code. D’un autre côté, j’ai moi même fait tellement d’erreurs depuis des années que je suis réticent à l’idée de me moquer des autres. Et je pense que la principale leçon de cet incident n’est pas le refrain habituel qui dit que Microsoft sont nuls. C’est plutôt l’observation qu’un logiciel c’est compliqué. Des pièges subtils vous attendent même dans ce qui semble le plus simple algorithme.

Les statistiques de Google+ en décembre 2011

Les statistiques de NetMarketShare relevant les liens référants des plus gros sites affichent une baisse gigantesque pour Google+.

Les statistiques de Google+ en décembre 2011

Ce n’est même plus drôle. Je pourrais parier sur la fin de Google+ en 2012, mais ce serait trop facile puisque ce sera la fin du monde tout court.

Pourquoi Safari n’a pas décollé autant que Chrome ?

MG Siegler chez Techcrunch essaie de comprendre pourquoi Safari n’a pas connu le même succès que Chrome :

Ça fait plus de 9 ans que Safari a été présenté pour la première fois sur scène par Steve Jobs au Macworld 2003. Il s’est amélioré et a gagné des parts de marché progressivement, mais la montée de Chrome en la moitié de cette période rends Safari un peu ridicule.

Vous vous souvenez de la keynote de Steve Jobs du WWDC 2007 ? Mais si, celle où Steve Jobs présentait le marché actuel des navigateurs, et sa vision du futur pour Safari.

Steve Jobs parle de Firefox et Safari

Ça ne peut pas non plus marcher à tous les coups.

Toute base est une base 10

Toute base est une base 10.

Vu chez Cowbirds in love (via reddit).

Bienvenue en 2012

Quelle année extraordinaire ! La plupart des gens ne s’en rendent pas compte, même ceux qui travaillent dans le web, mais 2011 fut une année extraordinaire pour le web. Il y a tout juste un an, début janvier 2011, on était sur Internet Explorer 8, Firefox 3.6, Chrome 8, Safari 5. Aujourd’hui, on est sur Internet Explorer 9, Firefox 9, Chrome 16, et Safari 5.1 (trouvez l’intrus). Il y a eu plus de versions majeures de navigateur en 2011 qu’au cours des 5 années précédentes.

En 2011, on a aussi vu du changement dans les parts de marché des navigateurs. Voici une comparaison rapide du marché mondial des navigateurs de bureau entre décembre 2010 et décembre 2011, d’après NetMarketShare.

Les statistiques des navigateurs, 2010-2011

On pourrait s’attrister de voir qu’IE8 reste le navigateur le plus utilisé. Mais regardons les choses autrement. En 2010, à peine 38% des navigateurs les plus utilisés dataient de moins d’un an. En 2011, plus de 50% des navigateurs les plus utilisés ont moins d’un an.

Il y a un an, je supposais que les 3 principaux navigateurs atteindraient plus ou moins 30% d’utilisateurs chacun. D’après StatCounter, on n’y est pas tout à fait. Et même si IE continue de chuter, Firefox commence doucement à décliner au profit de Chrome.

Alors, quid pour 2012 ? Et bien l’année s’annonce toute aussi excellente. Si tout se passe bien, en fin d’année, on sera sur IE10, Firefox 17 et Chrome 24. La bonne nouvelle tombée en fin d’année, c’est que Microsoft va démarrer les mises à jour d’automatique d’Internet Explorer. En 2012, on devrait donc pouvoir dire adieu à IE6, IE7 et IE9.

En 2012, il fait bon être intégrateur. Champagne !

 

La relation de Mozilla et Google

Il y a 2 mois, je voyais mal Google continuer à payer Mozilla des sommes astronomiques pour rester le moteur de recherche par défaut. J’avais tort. Google et Mozilla ont renouvelé la semaine dernière leurs accords avec un contrat astronomique : 300 millions de dollars par an pendant au minimum 3 ans. C’est trois fois plus que le précédent montant signé en 2008. Evidemment, c’est la fête chez Mozilla. Mais une question me taraude : pourquoi Google paierait près d’un milliard de dollars un concurrent ?

MG Siegler s’est posé la même question :

La première raison qui me vient à l’esprit est simple : une guerre des enchères. Quand il a été rapporté initialement que l’accord entre Google et Mozilla avait expiré, certaines personnes se sont demandé si Microsoft s’avancerait pour sauver Mozilla avec un accord pour Bing pour Firefox. Il se trouve que ce n’était pas si bête que ça. Il semble que Microsoft était candidat pour faire de Bing le moteur de recherche par défaut de Firefox. Tout comme Yahoo (qui, bizarrement, est alimenté par Bing). […]

David Ulevitch [fondateur d’OpenDNS] affirme que plus que les revenus provenant de la recherche via Firefox ou les potentielles parts de marché perdues pour Bing, Google veut se protéger des chiens de garde du droit de la concurrence alors que Chrome continue de grandir.

Vues les enquêtes d’anti-concurrence que Google subit actuellement, cette théorie est loin d’être folle. En fait, si ce n’est pas une raison pour Google de passer cet accord avec Mozilla, ça devrait peut-être l’être.

C’est un des arguments qui me fait penser que Chrome ne sera jamais le nouvel IE6 en termes de part de marché.

Mais Peter Kasting, développeur dans l’équipe de Chrome, a essayé de rectifier le tir en apportant sa vision des choses sur Google+.

Les gens semblent ne jamais comprendre pourquoi nous construisons Chrome, peu importe le nombre de fois que j’essaie de le leur faire rentrer dans le crâne. C’est très simple : le but premier de Chrome est de faire avancer le web autant et aussi rapidement que possible. C’est tout. Peu importe que Chrome gagne des tonnes d’utilisateurs, ou que le web avance parce que les autres fabricants de navigateurs intensifient leur jeu et produisent des navigateurs bien meilleurs. Dans les deux cas le web devient meilleur. Travail terminé. Fin. […]

Alors bien sûr, Google peut tirer profit directement des utilisateurs de Firefox qui recherchent sur Google par défaut. Je ne contredis pas ça. Mais l’angle qui dit « Vous financez un concurrent!!! » est malavisé. Google finance un partenaire. Mozilla et nous travaillons ensemble pour rendre le web génial.

Forcément, MG Siegler a répondu à son tour, et je ne peux qu’approuver.

Si Google et Mozilla sont de si bons partenaires, pourquoi est-ce que Google a du renouveler leur précédent accord à un montant 3x supérieur ? Et pourquoi Mozilla était en négociation avec Microsoft et Yahoo ?

Parce que c’est l’argent, et pas le web ouvert, qui fait tourner le Monde.

[…] Au final, Mozilla est une fondation à but non lucratif. Google est une société à but lucratif. Les partenariats entre les deux sont au mieux précaires. L’équipe de Chrome est peut être en accord avec le but de Mozilla. Mais Google ne pourra jamais totalement l’être. Il n’y a rien de forcément mal à ça, c’est juste la réalité de la situation.

Mot de passe et sécurité

UX UI a écrit un chouette article relatant son expérience d’utilisateur et la pseudo sécurité imposée sur certains sites :

Chez Verspieren, le mot de passe doit impérativement être… une suite de 4 chiffres. Je table cette fois sur un (très) grand nombre de dates de naissance et de codes de carte bleue. […]

Verspieren est une mutuelle (entre autre). On trouve ainsi sur le site différentes données plus ou moins intéressantes : le nom du client, son adresse, son numéro de téléphone, son e-mail, son numéro de sécurité sociale, ses coordonnées bancaires, ses remboursements, etc.

Quatre chiffres pour protéger ce genre de choses ? 10000 possibilités, est-ce vraiment sérieux ?

Je me suis fait le même genre de remarque cette semaine en m’inscrivant sur MailChimp. Une fois mon inscription validée, la première chose sur laquelle je tombe, c’est cet écran m’invitant à choisir une question de sécurité, et à indiquer sa réponse.

La sécurité chez MailChimp

Ça part d’un bon sentiment, mais les questions sont en général tellement bateau qu’il y a de fortes chances pour que je ne sois pas le seul à en connaître la réponse. Ça m’inquiète surtout parce que c’est une technique de sécurité qu’il me semble aujourd’hui très facile à détourner. Il y a 10 ans déjà, alors que j’étais encore adolescent et que j’avais un compte MSN, on s’amusait à se piquer les comptes les uns des autres simplement en répondant à cette question. Une simple recherche sur Google permets d’en apprendre tout autant sur ce genre de détournements.

Ces questions de sécurité me font toujours penser à cette BD de XKCD datant d’il y a quelques mois.

Après 20 ans d’effort, nous avons brillamment réussi à entraîner tout le monde à utiliser des mots de passe qui sont difficiles à retenir pour les humains, mais faciles à deviner pour des ordinateurs.

XKCD Password Strength

 

Pourquoi j’utilise iOS

Dave Winer, journaliste technophile, essaie de convaincre son ami Joe Hewitt dans un article intitulé « Pourquoi j’utilise Android » :

Actuellement c’est le seul OS mobile open source qui a une change contre iOS. S’il n’y a pas d’alternative à iOS alors Apple aura le contrôle exclusif de ce qui sera diffusé sur le marché. C’est un futur dans lequel aucun de nous ne devrait vouloir vivre.

C’est une raison tout à fait louable, mais John Gruber réponds à ça avec son bon sens habituel :

Le point de vue de Winer c’est qu’Apple est une plus grande menace. Une différente perspective serait de dire que Google est la plus grande menace, et qu’utiliser des produits Apple est un moyen de mieux protéger notre vie privée et nos informations personnelles.

La Peur d’Apple concerne la perte du contrôle sur les logiciels sur nos ordinateurs. La Peur de Google concerne la perte de contrôle de notre vie privée.

Moi, j’utilise un iPhone simplement parce que je pense que c’est mieux. Mais ça suit aussi avec la société qui m’inquiète le plus.

Je plussoie.

« Le design c’est du crottin de cheval ! »

Extrait de yongfook et son article « Design is horseshit ! » en réaction au site The Designer Fund.

Ce discours désignant les designers comme les nouveaux rois des startups devient de plus en plus exagéré. Vous n’êtes pas un beau flocon de neige merveilleux et unique. Le design est simplement la porte d’entrée pour que votre produit ne se perde pas dans la première soupe de startups. C’est simplement votre ticket pour une place à la table des prétendants éventuels.

Concentrez-vous sur la création de valeur. Le design augmente la valeur, il ne la créé pas. Arrêtez de créer des startups de merde qui ont l’air fantastique. Un produit ou un service qui est indispensablement utile mais ressemble à de la merde a infiniment plus de chance d’avoir du succès qu’un produit qui ne résout aucun problème mais ressemble à une oeuvre d’art. Arrêtez ce cycle où vous créez des oeuvres magnifiques, savourez votre quart d’heure de célébrité, puis disparaissez. Créez de la valeur.

 

Flash Player 11.1 arrive sur Android Ice Cream Sandwich

PCWorld rapporte le lancement de la dernière version de Flash Player (11.1) sur la dernière version d’Android (Ice Cream Sandwich ou ICS) :

La dernière version du Flash Player sous Android rencontre par contre quelques problèmes. L’API StageVideo utilisant On2 et Sorenson ne fonctionne pas sous les appareils sous ICS, et la recherche dans une vidéo pendant qu’elle est en pause ne mettra pas à jour l’image sur un appareil sous ICS. Aussi, l’OS ne priorise pas les appels entrants, donc le son continue d’être joué avant et après qu’un appel soit reçu, et la touche entrée ne fonctionne pas dans un champs texte de plusieurs lignes.

Flash était un des principaux arguments de vente d’Android ces 2 dernières années. J’ai hâte de voir quel sera le prochain argument de vente mis en avant pour Android.

« Omar, Fred, heaven et Microsoft »

Sophie Noel, directrice générale de l’agence Heaven, dans le communiqué de presse officiel de Microsoft annonçant le lancement de leur websérie publicitaire avec Omar et Fred :

Avec « Le World Wide Web », nous avons choisi de marquer les esprits avec une double association : tout d’abord en associant le navigateur le plus populaire, avec deux des stars les plus populaires auprès des Français. Ensuite en soulignant l’association naturelle d’Internet Explorer et son fameux logo bleu à lnternet en général.

Note à moi même : « marquer les esprits » en langage marketing est donc synonyme de « semer la confusion ».

Le jeu du jeudi #005 : Bastion

Bastion

On est jeudi, le jour du jeu du jeudi ! Cette semaine, c’est presque Noël le développeur indépendant Supergiant Games a porté le jeu Bastion sous Chrome. Oui, vous avez bien lu. Bastion, le jeu d’action/RPG indépendant sorti en juillet dernier sur PC est jouable intégralement sous Chrome (que ce soit sur PC, Mac ou Linux). Vous pouvez jouer gratuitement à la démo, et ensuite acheter le jeu pour 15$ sur le Chrome Web Store.

Il vous faudra quand même une config correcte pour y jouer (processeur dual core 1,7Ghz, 2 Go de ram, carte graphique de 512Mo). Et surtout, il faudra activer Native Client dans Chrome. Pour ça, il suffit d’aller sur la page chrome://flags/ dans Chrome, de répérer « Client natif » et de cliquer sur « Activer ». Native Client est un projet Open Source de Google qui permet de faire tourner du code natif x86 au sein du navigateur. Il n’y a donc ici pas la moindre trace de HTML5, mais ça reste une belle prouesse technique, et surtout une des premières fois qu’on peut retrouver un vrai gros jeu complet au sein d’un navigateur.