En 2017, j’ai fait ça.

L’année 2017 se termine. J’avais bien aimé me prêter à l’exercice de la rétrospective l’an dernier. Alors rebelotte. En 2017, j’ai fait ça.

2 articles

Même si j’ai partagé une dizaine de notes et de liens, je n’ai publié aucun article  à proprement parler sur ce présent blog. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. J’ai pas mal de brouillons en attente. Mais faute de temps et d’envie, je me suis surtout consacré à d’autres articles sur (prenez un air surpris) l’intégration d’e-mails.

Cette année, j’ai donc publié uniquement deux articles sur mon blog dédié à l’intégration d’e-mails :

Avec le recul, je réalise à quel point c’est dommage d’avoir écrit si peu en français. Parce que j’ai quand même pas mal écrit à côté de ça en anglais.

7 articles en anglais

J’ai publié sept articles en anglais sur mon blog dédié à l’intégration d’e-mails (en anglais) :

L’article d’aide au support du responsive dans Gmail est de loin le plus lu, avec 12 800 vues (selon Medium). Les autres articles oscillent entre 500 et 3000 vues.

3 conférences

Cette année, j’ai eu la chance d’assister à Sud Web en tant que spectateur. Et comme à chaque fois, Sud Web, c’est bien.

Et puis j’ai aussi participé à trois conférences et un lightning talk en tant qu’orateur :

Mon lightning talk sur l’Email Camera est de loin la présentation que j’ai pris le plus de plaisir à préparer et à donner. J’étais tout content de voir la vidéo après coup, jusqu’à ce que je réalise que mon accent anglais accouplé au stress nuisait beaucoup au tout.

2 formations

J’ai donné deux formations cette année (en juin et en novembre), toujours sur l’intégration d’e-mails. Je prends toujours autant de plaisir à donner des formations, même si c’est épuisant. J’espère pouvoir continuer encore en 2018.

Et aussi…

Dans un registre plus personnel, cette année aussi :

  • Je me suis marié.
  • J’ai eu un deuxième enfant.
  • J’ai joué plus de cent heures à The Legend of Zelda : Breath of the Wild sur Switch. C’est assez exceptionnel sachant que je me lasse de la plupart des jeux avant d’y passer dix heures. (Ce qui est le cas de Super Mario Odyssey, par exemple.)
  • J’ai relancé 24 jours de web. Je m’en veux énormément car j’ai complètement lâché l’affaire une fois arrivé le deuxième point cité plus haut. Mais fort heureusement, plein de gentils et gentilles gens ont pris la relève pour que tout tourne. Je reviendrais plus longuement prochainement sur tout ça. Mais merci à celles et à ceux qui ont rendu possible cette nouvelle édition.

Ce que je n’ai pas fait

Sans surprise, mais avec un peu de tristesse, je peux reprendre les mêmes points que l’an dernier. À savoir :

  • Écrire un livre sur l’intégration d’e-mails.
  • Faire une chaîne Youtube pour parler du Web.
  • Mettre à jour le site de ma boîte.

La bonne nouvelle, c’est que je commence à avancer sur ces points (surtout le dernier). J’espère que j’arriverais enfin à trouver le temps de lancer ces projets en 2018.

Bonne année à tous !

Google Clips

À propos de Google Clips, la caméra « intelligente » de Google qu’on pose dans un coin et qui prend des photos toute seule :

Il m’a fallu un moment bien comprendre ce qu’est Google Clips. J’ai eu du mal jusqu’à ce qu’Eva Snee, la responsable en chef de l’expérience utilisateur de l’appareil photo, me raconte une histoire à propos d’une photo qu’elle regardait. Pour moi, c’étaient juste une photo d’enfants. Pour Snee, c’était quelque chose de différent.

« C’est l’une de mes photos préférées », raconte Snee. « Voici mon fils, et mon neveu. On était en vacances en famille, et ils se sont faufilés dehors pour commencer à lire un livre ensemble. Je suis sortie avec mon téléphone et ils se sont arrêtés. » Alors elle posa son Google Clips en face d’eux et s’en alla. « Je suis retournée à l’intérieure avec les adultes, et j’ai obtenu toutes ces photos géniales de ces petits moments entre eux. Des choses que je n’aurais jamais pu avoir. Et pourtant j’ai essayé. »

Google a tellement dépassé la limite du glauque que ses employés trouvent que c’est une bonne chose de violer la vie privée de ses propres enfants.

Les outils de débogage de The Legend of Zelda : Breath of the Wild

Sur Twitter, ce fil traduit quelques détails liés au développement de The Legend of Zelda : Breath of the Wild, rapportés initialement par le site 4gamer (suite à des conférences des développeurs du jeu au salon CEDEC 2017). J’ai particulièrement aimé ces extraits de la session intitulée « Introduction d’outils de débogage qui maximisent l’amusement de jeu » (traduction Google).

Les développeurs ont géré toutes leurs taches en intégrant leurs outils de gestion directement dans le jeu afin d’éviter que plusieurs personnes ne fassent le même travail en double.

Capture d'écran du jeu avec plusieurs bulles de taches affichées

Une tache pouvait être créée en ajoutant un panneau dans le monde, et ensuite toutes les spécifications et compte-rendu de réunions en rapport y étaient directement liés.

Capture d'écran du jeu avec une tacheCapture d'écran d'un outil de gestion utilisé par le jeu

À ma grande surprise, j’ai passé plus d’une centaine d’heures sur Breath of the Wild (alors que je lâche la plupart des jeux au bout d’une à dix heures). J’adore découvrir ce genre de détails sur la réalisation d’un jeu de cette envergure.

Grace Hopper chez Letterman

Via Twitter, je découvre cette vidéo du passage de Grace Hopper chez David Letterman, en 1986.

Grace Hopper on Letterman

Elle est drôle, humble et pédagogue. Et son illustration (apparemment célèbre) des nanosecondes est formidable pour expliquer « pourquoi c’est si long d’envoyer un message par satellite ».

The Splendid Firefox

Je suis complètement fan de cette illustration de Firefox par Sean Martell.

(Il y a même un petit détail rigolo sur le bras droit. Et une vue de la progression de l’illustration ici.)

Design is Capitalism

Je suis tombé sur cette conférence de Jennifer Daniel via un tweet de Mike Monteiro que j’avais en favori depuis 2015. Et j’ai beaucoup aimé. Elle est drôle, brute mais avec un message nécessaire que j’ai rarement entendu. Elle commence en commentant une vidéo d’Invision qui présente le métier de designer (à 4:00).

Je ne suis pas choquée par ces gens. Je suis choquée par la façon dont ils parlent. Ils ou elles parlent au nom de sociétés riches, bien installées. Ils parlent de design comme si c’était intrinsèquement une bonne chose. Le design n’est pas bon en soi. En fait, le design est neutre.

Donc quand vous parlez de design… Le design n’est pas une philosophie. Le design n’est pas une révolution. Le design n’est pas une cause. Le design est neutre.

Donc quand des designers parlent au nom de sociétés influentes et qu’ils ou elles prophétisent le design comme une solution aux problèmes du monde, il est important de reconnaître que lorsqu’ils disent « design », ce qu’ils veulent vraiment dire c’est « argent ». Ils parlent d’argent. Ils ne parlent pas de design. […]

Cela ne veut pas dire que le design ne peut pas améliorer les choses. Il n’y a aucun mal à avoir des aspirations à faire la différence. Mon problème c’est à quel point les designers sonnent faux ces derniers temps. Et je n’arrive pas à comprendre comment on est devenu aussi vaniteux.

Sa citation à 9:40 en est une parfaite illustration. Elle poursuit (à 11:40) :

Les designers sont devenus une parodie d’eux-même sans le savoir. Ce n’est pas en faisant un panneau en lettrage à la main pour un sans-abri que vous aiderez des gens dans le désespoir.

Un panneau pour sans-abri designé en lettering

Personne n’aura jamais autant besoin de se moquer des designers plus efficacement que des designers. Parce qu’il nous manque la capacité de comprendre à quel point nous nous comportons de manière hilarante.

 

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Left to our own devices.

Ethan Marcotte, dans un article sur l’importance d’un device lab au cours du développement et pas seulement en phase de recettage :

Votre site web est seulement aussi fort que le plus faible des appareils sur lesquels vous testez.

Je n’avais jamais réussi à formuler ça comme ça, mais c’est vraiment exactement ça aussi dans le monde de l’intégration d’e-mails. Quoi que vous fassiez, il y aura toujours quelque chose qui ne fonctionnera pas quelque part. Rien ne fonctionne partout. Tout n’est qu’un jeu de construction à base de dégradation gracieuse et d’amélioration progressive.

It’s What You Make, Not How You Make It.

Vu sur Twitter, cet article intéressant qui évoque l’éducation de l’importance de HTML et CSS. L’auteur y importe son point de vue intéressant, et son expérience où il estime inefficace de décrier telle ou telle technologie.

Pour moi, peu importe que vous écriviez votre HTML et vos CSS à la main ou que vous utilisiez du JavaScript pour les générer à votre place. Ce qui compte, c’est le résultat, comment c’est structuré, et comment c’est servi au client. Quand on permet à nos outils de primer sur la qualité de notre résultat, le Web entier en souffre. Les sites sont susceptibles d’être peu accessibles, peu performants, et de souffrir d’une sémantique pauvre.

The Mother of Internet

Yahoo! Japan a mis en ligne en mars dernier une page qui retrace l’histoire du Web. C’est bourré de centaines de références à plein de sociétés et technologies. C’est absolument gigantesque (la page fait plus de 30 Mo). Pour archivage, j’en ai fait une version statique : 23 Mo en 1920px de large, 4 Mo en 640px de large.

OK Go : How to find a wonderful idea

Je suis généralement enchanté par les clips d’OK Go (comme celui avec les chiens ou celui en apesanteur). Et ce TED Talk où ils expliquent comment ils trouvent toutes ces idées est vraiment bien, tant sur le fond que la forme.

J’aime particulièrement ce passage (à 7:24) :

Avec ces vidéos, on cherche ce sentiment qu’est l’émerveillement. Il y a toujours une part de surprise à l’émerveillement. Donc on ne cherche pas seulement de bonnes idées, on cherche de bonnes idées qui nous surprennent d’une manière ou une autre. Et cela pose un problème, car le processus qu’on utilise tous pour faire des trucs a une grosse tendance à être contre les idées surprenantes.

Le processus dont je parle est celui que vous connaissez tous, on le fait tout le temps. Vous pensez à une idée. Vous réfléchissez à votre brillante idée et vous parvenez à un plan pour que cette idée se réalise. Et quand vous avez ce plan en tête, vous revenez et revérifiez votre idée de base et peut-être vous la modifiez. Et vous faites des aller-retours come ça entre l’idée et le plan, le plan et l’idée, jusqu’à ce que finalement vous arriviez à un plan vraiment bon. Et une fois que vous avez ça, et seulement là, vous pouvez sortir et mettre en marche l’exécution. C’est un système infaillible pour maximiser vos ressources parce que c’est peu coûteux. Réfléchir coûte en général très peu. Mais exécuter coûte très cher la plupart du temps. Donc le temps que vous y arriviez, vous devez vous assurer que vous êtes bien préparé et que vous pouvez tirer profit au maximum de ce que vous avez.

En comparaison, c’est assez pertinent pour un projet Web.

Uppercase & lowercase

Vu sur Twitter, cette image qui rappelle les origines des mots « Uppercase » et « Lowercase ».

Les origines des mots Uppercase et Lowercase

J’ai du mal à trouver une expression plus skeuomorphique que ça.

Refonte de Smashing Magazine par Sara Soueidan

Sara Soueidan a publié une étude de cas très intéressante sur le design l’intégration de la refonte (bientôt en ligne) de Smashing Magazine.

J’adore ce genre de détail :

Vitaly voulait pousser le caractère enjoué du chat encore plus loin. Et il a suggéré d’ajouter une sorte de jeu responsive dans le footer, où l’illustration change selon la taille du viewport. Ça commence avec l’oiseau qui chante joyeusement dans sa cage, et ça finit par le chat qui le mange. Ou vraiment ? Vous devrez le découvrir par vous-même !

Le footer de Smashing Magazine, version grands écrans Le footer de Smashing Magazine, version moyens écrans Le footer de Smashing Magazine, version petits écrans

J’ai hâte de voir ce que ça donne.

Kentuckiana Andy and The Last Download

Vu sur Reddit :

Et vu sur Twitter avec une légende différente :

Je pense qu’il est temps de commencer à utiliser une bibliothèque de modèles.

On perd une partie de la référence à Indiana Jones, mais ça m’a fait rire quand même.

Les Grandes Grandes Vacances

En ce début d’année, j’ai découvert via un tweet la série animée française « Les Grandes Grandes Vacances », diffusée en 2015 sur France 3.

Été 1939, Ernest, 11 ans, et Colette, 6 ans, deux petits parisiens, passent un weekend en Normandie chez leurs grands-parents. La France entre en guerre et décision est prise de les tenir éloignés de Paris, le temps de «voir venir». Ce séjour qui devait durer quelques semaines s’étendra sur les cinq années de la guerre, se transformant en «grandes grandes vacances»…

J’ai dévoré cette série, et j’ai vraiment adoré. C’est loin d’être cucul la praline. C’est parfois cru, parfois cruel. Ça donne une vision non manichéenne de la Guerre. J’ai aussi ressenti une véritable tension dans certains passages, avec une narration vraiment bien ficelée, et un véritable attachement pour certains personnages.

Sur la page officielle de la série, Delphine Maury, à l’initiative du projet, résume bien une partie de ce qui m’a plu :

J’ai découvert la place magnifique des femmes et des filles durant cette période, leur courage et la manière dont elles prenaient leur vie en main, ainsi que des récits bien plus nuancés que dans les livres d’histoire sur les relations avec l’occupant, entre les gens. Je me suis alors demandé comment rendre compte, le plus positivement possible, de ces témoignages.

Je recommande chaudement. C’est disponible sur Netflix (mais pas en France), sur iTunes, ou en DVD sur Amazon.

41 élections

En novembre dernier, je suis tombé sur cet historique des unes du New York Times après chacune des quarante et une élections américaines, de 1852 à 2012.

Parmi les choses qui m’ont marqué :

  • La première une avec autre chose que juste du texte date de 1896.
  • La première une avec une photographie date de 1932.
  • La première une avec une photographie en couleur date de 2000.

Ce dernier point m’a particulièrement marqué. Je n’avais vraiment pensé à l’arrivée de la couleur dans la presse papier, ayant toujours connu de ma vie d’adulte la presse en couleur. Et même si le New York Times a vu apparaître la couleur petit à petit dès 1993, ça reste incroyablement récent (pour un journal qui vit depuis plus de 150 ans).

Ça m’a fait pensé au Web. Je lis régulièrement des commentaires se plaignant que le Web n’a pas telle ou telle fonctionnalité nativement. L’idée du Web a été proposée en 1989. La balise <img> a été proposée en 1993. La balise <video> a été proposée en 2007. Alors oui, en 2017, il n’y a toujours pas de standard pour styler tous les éléments de formulaires. Mais le Web reste un bébé, et on n’en est qu’au début.

#nowwwel 2016

Noël, c’est terminé. Et #nowwwel aussi. Pour mon plus grand plaisir, l’appel lancé en novembre dernier pour palier à 24 jours de web a vraiment bien fonctionné. J’ai recensé 46 articles publiés pour l’occasion. C’est une belle preuve, s’il en fallait une, que la communauté francophone des gens qui travaillent dans le Web se porte bien.

Alors merci à toutes et à tous pour vos articles, commentaires, partages.

Voici la liste des articles de #nowwwel 2016. N’hésitez pas à me le signaler si j’en ai oublié.

En 2016, j’ai fait ça.

L’année 2016 se termine. Et en voyant d’autres rétrospectives, j’avais envie de faire la mienne. Alors en 2016, j’ai fait ça.

9 articles

J’ai écrit et publié trois articles sur ce blog ici présent :

Et six articles sur mon blog dédié à l’intégration d’e-mails :

Je suis assez content d’avoir pu partagé plus d’articles liés à mes recherches sur l’intégration d’e-mails, et moins d’articles subjectifs et polémiques. Je préfère me battre pour des sujets qui peuvent enrichir tout le monde plutôt que débattre sur des sujets où personne n’a rien à gagner.

10 articles en anglais

En 2016, j’ai commencé à traduire certains articles en anglais. J’ai commencé par une traduction de mon article sur Super Mail Forward, un e-mail transférable évolutif que j’ai fait en 2015, en me disant que ça pourrait amuser deux ou trois personnes. Et ça a cartonné. L’article s’est retrouvé en une de Hacker News et /r/webdev. À ce jour, il comptabilise 61 000 vues (pour 28 000 lectures selon Medium). Autant dire que ça a été un excellent moteur pour me motiver à traduire des articles tout au long de l’année.

J’ai choisi de publier mes articles en anglais sur Medium. C’est un peu par curiosité, mais surtout par satiété de gérer moi-même mon propre blog. Je préfère consacrer mon temps sur le fond (écrire des articles) plutôt que sur la forme (écrire et maintenir un thème WordPress). Alors autant dire que je déteste Medium. Je trouve son éditeur insupportable (surtout quand on veut mettre en forme du code), et je suis constamment frustré de ne pas pouvoir donner la mise en forme que je souhaite à mes articles. Pour autant, ces inconvénients ne surpassent pas la contrainte du temps nécessaire à la gestion de son propre blog sur son propre hébergement. Et donc pour l’instant ça me convient très bien comme ça. J’ai quand même fait en sorte d’avoir mon propre domaine associé à Medium, histoire de ne pas perdre mon référencement si je décide de partir.

L’article sur la technique des Fab Four a connu aussi un grand succès avec 61 000 vues (pour 20 000 lectures selon Medium). Mais surtout il a été partagé par Smashing Magazine, CSS Tricks, Sara Soueidan, Mike Riethmuller, et plein d’autres gens que j’admire et apprécie. Le contenu de mon article a même été repris dans des conférences, par exemple par Vitaly Friedman, un mec en Ukraine ou Kevin Mandeville à dotCSS. Et cet été, j’avais justement été contacté par ce dernier.

3 conférences

Je m’étais promis de mettre un peu le holà sur les conférences cette année. Et j’ai presque réussi jusqu’à ce que Kevin Mandeville m’invite à participer à l’Email Design Conference organisée par Litmus. C’est le genre d’invitation qui ne se refuse pas. Et si j’aurais rêvé de pouvoir voyager jusqu’aux conférences de Boston ou San Francisco, pour des raisons pratiques et logistiques, j’ai été sage et j’ai participé uniquement à celle de Londres.

C’était vraiment un chouette évènement, et c’était agréable de ne connaître (presque) personne. Les discussions et les rencontres n’en ont été que plus riches. Pour la première fois, je m’étais aussi entraîné un peu plus sérieusement en faisant une première présentation à CSS Paris sur ce qui devait être juste une partie de ma présentation à Londres. Ça m’a notamment permis de réaliser que je tenais trente minutes sur ce qui ne devait pas m’en prendre plus de quinze, et donc d’ajuster ma présentation en conséquence. J’ai eu le plaisir de redonner la même présentation à Lille en fin d’année.

4 formations

Cette année, je me suis aussi lancé dans la formation (toujours sur l’intégration d’e-mails), notamment via Alsacréations et Clever Institut. Si la première s’est faite un peu dans la douleur, je suis vraiment content du programme et des exercices que je propose maintenant. C’est vraiment intéressant de travailler sur une formation, de l’ajuster et l’enrichir en fonction des retours de chaque participant. C’est aussi intéressant de pouvoir y introduire des notions d’accessibilité à un public de professionnels parfois pas du tout averti.

Ce que je n’ai pas fait

Même si j’ai fait pas mal de choses en 2016, il y a aussi plein de choses que je n’ai pas faites. Par exemple :

  • Écrire un livre sur l’intégration d’e-mails.
  • Faire une chaîne Youtube pour parler du Web.
  • 24 jours de web. Même si je suis très content de la tournure qu’a pris #nowwwel, j’ai quand même un petit pincement au coeur de ne pas avoir réussi à mettre en place une nouvelle édition cette année.
  • Mettre à jour le site de ma boîte. Un site non responsive qui date de 2008 avec du texte en taille 11, ça fait tâche.

J’espère avoir un peu de temps pour démarrer ces projets en 2017. Bonne année à tous !

« La chose la plus méconnue à propos de mon travail »

La chose la plus méconnue à propos de mon travail, c’est que je travaille avec des gens, plein de gens, tout le temps. J’avais vraiment l’idée préconçue qu’un développeur c’était quelqu’un qui était anti-social, ce qui est clairement pas le cas.

Annie-Claude Côté, développeuse de logiciels principale chez Shopify, dans une vidéo de présentation de son métier « pour encourager les jeunes filles à aller dans le domaine des tech ».

Laissez mon sexe tranquille

Depuis un peu plus d’un an, je suis papa. Pendant la grossesse, on avait décidé avec madame de ne pas connaître le sexe du bébé. C’est un choix pas si courant qui nous convenait bien. Mais je me suis rendu compte à quel point la question du sexe d’un futur enfant semblait importante pour tout le monde. « C’est une fille ou un garçon ? » était la deuxième question que j’entendais le plus souvent, juste après « C’est prévu pour quand ? » et juste avant « Non mais vous êtes stupides pourquoi vous ne voulez pas savoir ? ». Souvent, les gens souhaitaient savoir pour offrir un cadeau, ou juste par curiosité. Je me suis rendu compte à quel point, avant même notre naissance, notre sexe était déterminant. Et c’est parfois le cas dans les interfaces que l’on conçoit ou que l’on utilise.

Le mois dernier, j’ai assisté à une conférence marketing où il était présenté fièrement une application de suivi de grossesse permettant de personnaliser la couleur de l’interface.

[Parmi les facteurs clés de succès de notre application], il y a tout d’abord une qualification progressive. On demande un minimum de renseignements à l’inscription. Et à chaque fois qu’on demande un renseignement à la maman, c’est avec la création de valeurs. Par exemple, dire « est-ce que c’est une fille ou un garçon » pour configurer l’appli dans un mode rose ou bleu.

J’ai failli tomber de ma chaise en entendant ce cliché. Je suis vraiment mal à l’aise avec le fait d’associer une couleur au sexe d’un individu.

Je crois que la meilleure illustration à ce sujet est celle de Cy Chase (refaite plus tard par Kristen Myers, sans attribution, ce qui a causé toute une histoire comme je les aime).

How to tell if a toy is for boys or girls. A guide. Do you operate the toy with your genitals ? No -> It is for either boys or girls.

Comment dire si un jouet est pour les garçons ou pour les filles. Un guide.
Est-ce que le jouet s’utilise avec vos parties génitales ?
Oui : Ce n’est pas pour les enfants.
Non : C’est aussi bien pour les garçons que les filles.

Est-ce qu’une couleur a un rapport avec vos parties génitales ?
Oui : Vous devriez aller voir un docteur.
Non : C’est aussi bien pour les garçons que les filles.

La personnalisation de la couleur d’une application est une option intéressante. Mais elle ne devrait pas se faire de manière automatique en fonction du sexe déclaré par l’utilisateur. Une meilleure option serait de laisser à l’utilisateur le choix de la couleur, indépendamment de tout le reste.

En clair, on ne suppose pas quelque chose en fonction du sexe de quelqu’un.

Je rencontre parfois des suppositions de ce genre dans certaines newsletters ciblées homme ou femme. En m’étant inscrit à une newsletter et en ayant précisé ma civilité, on m’attribue automatiquement une newsletter avec des vêtements masculins. Mais je pourrais très bien avoir voulu m’inscrire à cette newsletter en étant intéressé par les vêtements féminins. Juste parce que je suis un homme ne signifie pas que je suis intéressé uniquement par vos produits pour homme. La marque Zara gère ça plutôt bien sur sa page d’inscription à la newsletter en demandant clairement les sections qui m’intéressent.

Le formulaire d'inscription à la newsletter de Zara demande les sections qui m'intéressent.

En 2013, un an avant la présentation de la première Apple Watch, de nombreuses rumeurs suggéraient qu’Apple sortirait deux modèles avec deux tailles d’écrans : « 1,7 pouces pour les hommes et 1,3 pouces pour les femmes ». En septembre 2014, Apple a bien annoncé deux modèles d’Apple Watch dans deux tailles différentes. Mais jamais ils n’ont attribué ces tailles à un sexe.

Capture d'écran du site d'Apple et du choix d'une Apple Watch

Le site d’Apple propose le choix entre un boîtier 38 mm ou 42 mm. À aucun moment n’est associée la taille d’un boîtier et un sexe (même sur la page « Quelle taille de boîtier vous convient le mieux ? »).

Est-ce qu’une montre s’utilise avec vos parties génitales ?
Oui : Rappelez moi de ne jamais vous demander l’heure.
Non : C’est aussi bien pour les garçons que les filles.

Depuis Pokémon Cristal (sorti en 2001 en France), les jeux Pokémon demandent au joueur :

Ceci étant dit… Es-tu un garçon ou une fille ?

Capture d’écran du jeu Pokémon X (sorti en 2013)

Es-tu un garçon ou une fille ?

Le choix influe alors le personnage interprété par le joueur ou la joueuse tout au long du jeu. La phrase est devenue célèbre et a donné lieu à de nombreuses moqueries. Dans Pokémon Soleil et Pokémon Lune, sortis le mois dernier, le jeu a adopté une approche un peu différente.

Finie la demande de sexe, on a désormais droit à une série de photos avec comme question « C’est laquelle ta photo, déjà ? ». Je trouve cette approche beaucoup plus inclusive.

Si l’on ne suppose pas quelque chose en fonction du sexe de quelqu’un, l’inverse est aussi vrai. On ne suppose pas le sexe de quelqu’un en fonction de quelque chose. En août dernier, j’avais retweeté le tweet suivant de Mike Riethmuller :

J’ai rencontré quelqu’un de nouveau dans le développement web qui a appris ce qu’est flexbox avant un clearfix. Juste au cas où vous n’auriez pas réalisé que le web a changé.

Plusieurs réponses à ce tweet supposaient que ce « quelqu’un de nouveau dans le développement web » était un homme (comme ici ou ). Sans aucune animosité, l’auteur du tweet initial prenait le temps de répondre pour préciser qu’il n’avait jamais dit que c’était un homme.

De la même manière, je suis tombé suite à mon dernier article sur ce commentaire de Jenn Schiffer répondant à un de ses articles satiriques.

Brian : J’espère vraiment que quelqu’un de nouveau dans le développement ne tombe pas là-dessus et fasse de lui quelqu’un d’inemployable dans la plupart des sociétés pour vouloir penser un peu trop loin dans le futur.

Jenn : Ou d’elle !

J’aime l’idée que ces genres de petits détails participent à rendre le web (et les milieux tech en général) plus inclusifs. Il y a des hommes qui portent du rose. Il y a des femmes qui portent du bleu. Il y a des hommes aux cheveux longs. Il y a des femmes aux cheveux courts. Il y a des hommes qui se reconnaissent plus comme des femmes. Il y a des femmes qui se reconnaissent plus comme des hommes. Que vous trouviez ça étrange ou que vous soyez à l’aise avec ça ne change rien au fait que cette diversité existe, et que le mieux que l’on puisse essayer de faire est d’en tenir compte.

« No one expects the lady code troll »

Entre deux expériences en ligne bizarres, Jenn Schiffer est l’auteure de CSS Perverts, un blog satirique sur le développement Web. Dans cette conférence (vue sur Twitter), elle partage son retour de l’écriture d’articles techniques satiriques, et surtout les retours parfois violent qu’elle reçoit. C’est vraiment drôle, tant sur le fond que la forme, et ça donne à réfléchir.

Jenn Schiffer, Engineer/Artist - XOXO Festival (2016)

Elle revient notamment sur un tweet de Jeffrey Zeldman dénonçant son article (pris au premier degré) qui déclencha une vague de retours.

À cette époque, peu de gens passaient du temps à se moquer d’à quel point notre industrie est ridicule quand il s’agit de se prendre au sérieux. Ou des ramifications quand vous oubliez que vous avez des centaines de milliers de followers et que peut-être que lorsque vous publiez quelque chose comme ça, les gens vont s’amonceler et en rajouter encore davantage. Beaucoup de gens avec un auditoire, parfois moi-même, restent étrangement inconscients de ce pouvoir.

J’avais déjà raconté une anecdote m’étant arrivée à ce sujet. J’essaie d’appliquer au jour le jour la maxime « Arrêtez de rendre des gens stupides célèbres ». Si je vois un article que je trouve stupide (comme récemment un article présentant comme la bonne façon de faire du responsive en créant des dizaines de points de rupture par appareils, et non par le contenu comme on le rabâche depuis cinq ans), je ne le partage pas. Non pas parce que j’ai la prétention de croire que tout est à jeter, il y a souvent quelque chose d’intelligent même dans l’article le plus naïf, mais parce que je crains la réaction d’autres.

Le reste de sa conférence est vraiment tout aussi bien, sur l’inclusivité dans notre industrie et comment ne pas réagir comme un idiot aux contenus créés par d’autres en ligne.