Le prototype vs. la réalité
Hier j’ai découvert chez UXUI la nouvelle interface numérique et tactile des Cadillac. Si j’ai des doutes sur la praticité d’une interface tactile à utiliser en pleine conduite, j’ai été bluffé par la qualité de l’interface et des animations proposées par Cadillac. Voici la vidéo officielle de présentation du concept diffusée par Cadillac.
J’ai particulièrement adoré l’animation d’apparition du tableau de bord, très dynamique et très détaillée (de 0:18 à 0:22 dans la vidéo ci-dessus). Cependant, il s’agit clairement ici d’une vidéo d’un prototype à destination marketing. Il est courant dans des vidéos publicitaires de raccourcir les temps de chargement, ou d’avoir un résultat plus fluide que dans la réalité. J’ai alors cherché une vidéo d’une démonstration réelle de l’interface (de 4:32 à 4:36). J’ai mis bout à bout les deux animations, et voici le résultat ci-dessous.
En regardant rapidement, on pourrait presque croire qu’il s’agit de la même animation, et que le prototype a été fidèlement retranscrit. Pourtant, mon ressenti face à cette animation a été totalement différent. Et là où le prototype m’avait bluffé, ici j’ai ressenti un dur retour à la réalité, la bête d’impression d’être en face d’une machine. Voici les étapes de l’animation du prototype :
- L’apparition des 3 sphères
- L’apparition du contenu des 3 sphères, une par une, de gauche à droite
- L’apparition, en partant du bas à gauche et à droite, d’informations textuelles
- L’apparition des aiguilles des compteurs, qui font un petit tour au passage
Voici les étapes de l’animation en réalité :
- L’apparition des 3 sphères
- L’apparition du contenu des 3 sphères, en fondu, en même temps
On pourrait rejeter la faute à l’ingénieur qui a conçu l’interface finale, et qui n’a pas respecté le prototype. Mais il est aussi probable que le designer qui a conçu le prototype à la base ne se soit jamais posé de question sur la faisabilité de son animation, et sur les enjeux techniques derrière cette animation.
Dans tous les cas, le résultat est là : le produit qui est présenté au consommateur n’est pas le produit final. Vous n’aurez aucun mal à faire le lien avec le web. Il n’est pas rare de constater des différences entre le prototype (un fichier PSD) et la réalité (une page HTML). La différence entre le web et l’industrie automobile, c’est qu’il n’y a rien qui empêche un designer de travailler directement sur le produit réel (en HTML). C’est juste une question de savoir faire.