« Les navigateurs sont finis. »
L’excellent John Gruber a déniché cet article de Dave Winer, bloggeur et père du format RSS, intitulé sobrement « Mozilla == Osborne?« . Dans cet article, il se demande si Mozilla n’est pas en train d’être victime de l’effet Osborne.
La société Osborne Computer Corp est célèbre pour s’être suicidée en 1983 en annonçant un nouveau produit avant qu’il ne soit prêt à sortir, tuant ainsi leur vache à lait (leur précédent produit), tuant alors leurs revenus, puis eux-mêmes.
J’ai bien peur que Mozilla soit en train de faire ça avec Firefox.
Je suis plutôt d’accord avec lui. Et il continue en enfonçant le clou sur le statut des navigateurs en général.
Le problème pour Mozilla, s’ils choisissent de voir ça comme un problème, c’est que les navigateurs sont finis. Toutes les fonctionnalités sont là. Personne ne peut imaginer quoi que ce soit à ajouter qui intéresse quelqu’un, parce qu’il n’y a plus de fonctionnalités à ajouter. Malheureusement, cela arrive à des tas de catégories de produits. C’est arrivé avec les logiciels de traitements de texte il y a 20 ans. Les feuilles de calcul, a peu près au même moment. Windows était fini quand XP est sorti. Mac OS, c’est fini aussi. Je n’ai pas utilisé la moindre des nouvelles fonctionnalités. Et par « nouveau » je veux parler de fonctionnalités introduites ces 8 dernières années environ.
Les logiciels ont des cycles de vie. Ils arrivent à un point où tout ce dont ils ont besoin c’est de la maintenance. S’assurer qu’ils tournent sur de nouvelles machines. Corriger les problèmes de sécurité remontés. Optimiser. (Firefox en aurait bien besoin !) Des toutes petites modifications presque imperceptibles.
Là, je suis plus partagé. D’un côté, mon travail d’intégrateur me rends partial, et j’ai hâte de pouvoir utiliser Canvas, des animations CSS3, des formulaires HTML5 sur de vrais projets clients, grâce à des navigateurs modernes. Mais d’un autre côté, en tant que simple internaute, ça ne m’apportera (presque) rien de nouveau. Je peux déjà jouer à des mini-jeux, voir des animations, ou vérifier les champs de mes formulaires avec des technologies vieilles de 10 ans. La facilité que HTML5 m’apporte en tant que développeur ne m’apporte (presque) rien en tant qu’utilisateur.