Véronique Marino – Compréhension de l’autisme
La conférence de Véronique Marino à Paris Web la semaine dernière, Comprendre l’autisme pour améliorer les projets transmédias, était pour moi une très bonne surprise. Certes, ce n’était pas une grande conférence ni du grand spectacle, comme ont pu l’être les conférences de Mike Monteiro ou Jake Archibald. Mais c’était une conférence avec un sujet important, le genre de sujet qu’on garde bien dans un petit coin de sa tête et qui mûrit en nous tout doucement.
La conférence tournait beaucoup autour de la description de l’autisme et les effets du handicap, mais aussi sur les solutions pour accompagner les autistes. Les exemples n’étaient pas nombreux, mais pourtant bien marquants.
Par exemple, les autistes comprennent difficilement le langage imagé. Donc si vous dîtes à un autiste que vous allez « manger un buffet froid », il comprendra plutôt que vous allez manger le meuble de votre grand-mère sans le réchauffer. Et ça, ça pose évidemment des problèmes dans la vie quotidienne, notamment face à des pictos.
Alors qu’ils sont d’usage courant, un autiste ne comprendra pas les pictogrammes de toilettes avec un homme ou une femme. Pour lui, c’est juste un homme ou une femme. Rien n’indique qu’il s’agit de toilettes dans le pictogramme en lui-même. Ça laisse à réfléchir sur les pictogrammes qu’on utilise sur nos sites (et ça rejoint l’autre excellente conférence de Sébastien Desbenoit sur l’utilisation des pictos).
L’autisme est un sujet que je connais peu, mais qui m’attire beaucoup. En début d’année, j’étais tombé sur cet article intitulé « Attention to Detail » qui m’avait particulièrement marqué (et il se base sur des exemples de Toy Story et Plants vs Zombies, donc allez le lire, vraiment).
Il y a une société appelée Specialist People Foundation qui traite abondamment des problèmes dans ce domaine. Elle emploie des personnes atteintes d’autismes et autres troubles similaires, et s’appuie sur la différente nature de perception de ses employés pour s’attaquer à une variété de problèmes. J’aime beaucoup de chose à propos de cette organisation, mais je pense que le plus impressionnant est comment ils ont efficacement créé une force de quelque chose qui est perçue comme une faiblesse.
« Nos consultants ont une passion pour le détail sans égal, et apportent des compétences uniques à des tâches pour lesquelles les employés de la plupart des sociétés ont moins de motivation à réaliser, laissant ainsi plus de places à des erreurs. Les caractéristiques uniques de l’autisme font que nos consultants apprécient vraiment des tâches que la plupart des employés trouvent ennuyeuses, répétitives ou difficiles dues au niveau de détail et de concentration requis.«
En attendant la vidéo de Paris Web, vous pouvez consulter ses slides, ou regarder la vidéo de sa conférence donnée l’année dernière à Web-In à Montréal.