Les inconnues inconnues
En préparant ma conférence pour Sud Web 2014, je suis tombé sur une excellente citation de Donald Rumsfeld, ancien Secrétaire à la Défense des États-Unis d’Amérique. Il répondait en 2002 aux reproches de journalistes sur le manque de preuves de possession d’armes de destruction massive par le gouvernement Irakien.
Il y a des connaissances connues; ce sont les choses que nous savons que nous savons. Nous savons aussi qu’il y a des méconnaissances connues; c’est à dire que nous savons qu’il y a des choses que nous ne savons pas. Mais il y a aussi des inconnues inconnues, celles que nous ne savons pas que nous ne savons pas.
Ça lui a valu un Foot in Mouth Award. Mais j’ai trouvé que ça collait parfaitement à la description de mon métier d’intégrateur et la façon dont j’aborde ma veille.
Tout d’abord, il y a les choses que je sais que je sais. Par exemple, je connais les positionnements flottants en CSS, et je sais m’en servir. Ensuite, il y a les choses que je sais que ne sais pas. Par exemple, je sais qu’il existe des polices d’icônes, mais je ne sais pas m’en servir car je n’ai jamais eu l’occasion d’en utiliser sur aucun de mes projets. Enfin, il y a les choses que je ne sais même pas que je ne sais pas. Je ne peux pas vous donner d’exemple, puisque par définition, je ne sais pas ce que je ne sais pas.
Le but pour moi dans ma veille quotidienne est de réduire au maximum cette zone « d’inconnues inconnues ». Le métier d’intégrateur devient de plus en plus complexe et diversifié. Il y a deux ans, déjà, j’écrivais qu’une maîtrise complète de l’intégration n’est plus possible. Du coup, l’objectif pour moi est d’avoir une vision suffisamment large pour qu’à chaque choix que je doive faire lors d’une intégration, j’ai un maximum de cartes en main pour m’assurer de faire le bon choix.