Le coût grandissant du développement interactif

R Blank, entrepreneur, formateur ActionScript et fondateur de la communauté Flash à Los Angeles, a écrit un article qui m’a fait sortir de mes gonds : « La mode majeure du développement interactif » (ou « Le coût grandissant du développement interactif » dans sa première publication).

D’un point de vue d’entreprise, la clé à retenir de cette période est que, dollar pour dollar, les expériences fourniront moins de fonctionnalités, pour un plus petit pourcentage de visiteurs. Dit autrement, produire la même fonctionnalité, livrée au même pourcentage du marché, coûtera plus cher.

Cette conclusion n’est pas un commentaire sur les valeurs particulières ni de HTML ou de Flash. C’est plutôt le reflet d’un fait sous-jacent : Adobe absorbe une portion non-insignifiante des coûts de production pour nous autres qui utilisons Flash pour livrer des expériences riches dans un navigateur. Adobe s’assure que Flash tourne de la même manière, dans n’importe quel navigateur, sur n’importe quelle plate-forme, et que vous n’avez pas à vous en préoccuper. Ainsi, Flash représente une subvention significative de la part d’Adobe au reste d’Internet.

Il n’y a aucune société investissant de manière similaire et aussi consistante pour HTML5.  Au lieu de ça, HTML5 fonctionne juste comme les précédentes versions de HTML. C’est un standard international, et les différents fabricants de navigateurs l’implémente différemment. Chaque navigateur que  vous souhaitez supporter accroît les coûts et le temps de production, d’abord en augmentant le temps passé en tests d’assurance qualité, puis au temps de développement passé à résoudre des problèmes spécifiques à des navigateurs qui sont inévitablement découverts.

Son point de vue est évidemment biaisé, et il y tellement de choses fausses ou erronées dans cet extrait que je ne sais pas par où commencer. Mais je partage son interrogation : un développement interactif va-t-il coûter plus cher en HTML5 qu’en Flash ?

Il n’y a aucun débat sur le fait qu’aujourd’hui, faire du développement interactif en HTML5 coûte sensiblement plus cher que du développement en Flash. Dit autrement : développer sur une plate-forme jeune de quelques années coûte plus cher que développer sur une plate-forme lancée en 1996. Ce n’est surement pas pour rien que la plupart des démos interactives qui me viennent à l’esprit (20 Things I Learned, RO.ME, Cut The Rope) sont sponsorisées par les navigateurs eux-mêmes.

Mais je suis convaincu que sur le long terme, le coût du développement interactif tendra vers zéro. Le seul coût imputé au client sera à la hauteur de ses demandes spécifiques. Je suis convaincu que de la même manière que ces 10 dernières années ont vu émerger des tonnes de CMS de grande qualité permettant de créer des sites gratuitement, ces 10 prochaines années vont voir fleurir le même genre de solutions pour l’interactivité côté client. J’en reviens exactement à ce que j’expliquais en novembre dernier, dans mon article « Flash vs. HTML5« .

Avec HTML5, un tout nouveau public découvre les joies et les possibilités de l’animation pour le web. HTML5 est un standard ouvert et gratuit. Avec HTML5, vous facturez à vos clients votre création plutôt que la technologie. Avec HTML5, votre code est constamment visible et accessible aux yeux de tous.

La philosophie de Flash est exclusive; elle pousse à la créativité aux dépends de la technique, à la fermeture et à la lucrativité.

La philosophie de HTML5 est inclusive; elle pousse à la créativité en équilibre avec la technique, à l’ouverture et au libre échange.

Mais évidemment, il s’agit ici de mon point de vue biaisé d’intégrateur. Alors voici maintenant quelques considérations factuelles pour l’avenir.

Plus le temps passe, et moins de plate-formes supporteront Flash. En 2011, la vente d’ordinateurs a continué de chuter, au profit quasiment unique de l’iPad.

Kaelig a publié cette semaine une très bonne conclusion pour « sortir du débat Standards vs. pragmatisme » :

Ne cédez pas au buzz du moment, ne sautez pas sur les nouveautés pour l’amour du risque. Ce n’est pas seulement une affaire de professionnels du web, vous pourriez carrément mettre votre client dans le pétrin si vous manquez de vigilance sur la pérénité des choix techniques que vous effectuez.

En choisissant Flash aujourd’hui, vous assurez à vos clients que votre travail ne fonctionnera plus sur une majorité de plate-formes utilisées dans les 2 ans à venir. Qu’on le veuille ou non, Flash Player va disparaître. Ce n’est plus qu’une question de temps. Vous n’avez pas le choix. A mon avis, la vraie question à se poser pour un professionnel n’est pas « combien ça coûte ? », mais « quand dois-je m’y mettre pour rester compétitif ? ».

« Produire, c’est décourager la créativité. »

J’ai récemment lu Bossypants, l’autobiographie de l’excellente Tina Fey, auteur et comédienne découverte dans le Saturday Night Live, désormais à la tête de la série 30 Rock. A travers le livre, elle raconte son expérience et ce qu’elle a appris en travaillant à la télévision. Elle détaille notamment ce qu’elle retient de son producteur, Lorne Michaels. En voici le premier point qui m’a rappelé pas mal de choses.

Produire, c’est décourager la créativité

Une émission de TV comprends de nombreux départements : costumes, accessoires, talent, graphiques, décors, transports. Chaque personne dans chaque département veut montrer ses compétences et contribuer de manière créative à l’émission, ce qui est une bénédiction. C’est gratifiant de travailler avec des gens qui sont talentueux et enthousiastes pour leur travail. Vous pourriez penser qu’en tant que producteur, votre travail consiste à pousser la créativité, mais la plupart du temps votre travail consiste à contrôler l’enthousiasme. Il peut arriver que le script demande un muffin aux céréales sur une assiette blanche et le Département Accessoires débarque avec un cake aux céréales en forme de père noël servi sur un plateau en argent où il est écrit « Bienvenue au Danemark. » « On pensait que ce serait drôle. » Et vous devez trouver une façon polie d’expliquer que le personnage est juif, donc le fait qu’il mange la tête du père noël peut avoir des connotations négatives, et le plateau en argent, bien que magnifique, donne un reflet bizarre à la caméra et partons plutôt sur un muffin aux céréales sur une assiette blanche.

Les statistiques de Google+ en janvier 2012

D’après les statistiques de NetMarketShare relevant le pourcentage de liens référants des plus gros sites, Google+ vient d’atteindre le mois dernier 0,00000%.

Les statistiques de Google+ en janvier 2012

Voilà, mon travail ici est terminé.

La séparation de la structure, de la présentation, et du comportement n’est pas morte

Cette semaine, Bertrand Keller a traduit un article de Kevin Dees publié chez ThinkVitamin sobrement intitulé « La séparation de la structure, de la présentation et du comportement est morte« .

Prenons l’exemple d’un lien avec un effet visuel lors du survol de la souris. Vous avez le choix entre passer par la CSS pour un effet :hover et/ou utiliser une petite pincée de JavaScript pour la gestion d’un comportement plus complexe.

Avec un changement de couleur géré en CSS et un effet (une opacité par exemple) en JavaScript, le comportement du lien est spécifié dans deux couches différentes : c’est ce qu’on appelle la « divergence ». Ce lieu de gestion subtile de l’effet de survol par deux couches différentes.

L’intégration n’est pas la collage grossier de différentes couches mais plutôt l’emboîtement subtile de plusieurs technologies (ce qui définit, à mon avis, le principe de l’artisanat).

Je suis totalement d’accord sur les subtilités de l’intégration et de ces différents langages. Cependant, je pense sincèrement que la séparation de la structure, de la présentation et du comportement sur le web est tout sauf morte. Au contraire, je dirais qu’avec HTML5 et CSS3, elle vient juste de naître.

Prenez par exemple un tutoriel pour faire un joli menu publié chez WebDesignerWall en 2007. Le code HTML est pour l’époque particulièrement propre, mais il mélange cependant la structure et la présentation.
<ul id="menu">
<li><a href="#" class="home">Home <span></span></a></li>
<li><a href="#" class="about">About <span></span></a></li>
<li><a href="#" class="rss">RSS <span></span></a></li>
</ul>

Vous voyez ces <span> vides ? Dégoûtants, hein ? Mais avant CSS3, on était obligé d’ajouter du contenu supplémentaire (souvent vide de contenu et vide de sens) pour parvenir à reproduire une charte graphique avec un code un minimum propre. Si vous vouliez réutiliser du code de présentation, vous étiez obligé d’en reproduire la structure.

Maintenant, faisons un saut juste 2 ans plus tard, avec ce tutoriel pour faire des boutons super géniaux en CSS3 publié chez Zurb en 2009. Ce tutoriel ne contient plus que du code CSS. Plus besoin d’une structure imposée. Reprenez les styles de boutons créés, et appliquez les sur n’importe quel contenu, n’importe quelle balise, n’importe quelle structure.

Les nouveaux langages du web nous donnent donc plus de pouvoir pour plus facilement distinguer HTML, CSS et Javascript. Mais comme le disait Spider-Man (ou Voltaire, au choix) : « De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ».

On peut utiliser CSS et la pseudo classe :hover pour gérer l’affichage d’un sous-menu. Mais est-ce vraiment la bonne méthode ? Ne s’agit-il pas plutôt là d’un comportement ? Comme je le disais il y a 2 semaines : « Juste parce que vous pouvez le faire ne signifie par que vous devez le faire« . C’est notre responsabilité d’auteur du web de faire bon usage des nouvelles fonctionnalités du web. A moins que ce ne soit Halloween, la séparation de la structure, présentation et du comportement devrait être de plus en plus nette.

Monde de merde

Hier, j’ai appris via Nofrag que Michel Hazanavicius, le réalisateur de The Artist était aussi le réalisateur de La Classe Américaine, un de mes films préférés. J’ai aussi appris qu’il est un fervent défenseur de la HADOPI. Monde de merde.

Les ouvriers d’Apple

En parlant d’Apple, le week-end dernier, le New York Times a publié un excellent article sur Apple, et comment les Etats-Unis sont passé à côté de la production de l’iPhone.

Les cadres d’Apple disent qu’à ce stade, aller outre-pacifique est leur seule option. Un ancien cadre décrit comment la société comptait sur une usine chinoise pour réorganiser la fabrication de l’iPhone seulement quelques semaines avant que l’appareil ne sorte. Apple avait reconçu l’écran de l’iPhone à la dernière minute, obligeant un remaniement de la chaîne de production. Les nouveaux écrans ont commencé à arriver à l’usine aux alentours de minuit.

Un chef d’équipe a immédiatement réveillé 8000 ouvriers à l’intérieur des dortoirs de la société, d’après le cadre. Chaque employé s’est vu offrir un biscuit et une tasse de thé, puis a été guidé vers une station de travail, et en moins d’une demi heure commença une garde de douze heures passée à installer des écrans en verre dans des cadres biseautés. En 96 heures, l’usine produisait plus de 10 000 iPhones par jour.

« La vitesse et la flexibilité sont à couper le souffle », déclara le cadre. « Aucune usine Américaine ne peut rivaliser avec ça. »

La semaine dernière, je découvrais également avec stupéfaction à quel point Apple prenait sérieusement son rôle dans son partenariat avec des usines chinoises :

Nous exigeons de nos fournisseurs qu’ils renvoient les travailleurs mineurs à l’école et qu’ils paient pour leurs dépenses scolaires, leurs allocations de vie, et les salaires perdus pendant 6 mois ou jusqu’à ce que le travailleur atteigne l’âge de 16 ans, en prenant la période la plus longue. Nous nous assurons également que les étudiants ont le soutien dont ils ont besoin pour réussir à l’école. Nous aidons les étudiants à contacter leurs familles, à identifier leurs possibilités d’études, et à s’inscrire à l’école – et nous suivons leurs progrès. Si des travailleurs mineurs ont déjà quitté l’usine, nous essayons de les localiser et de leur offrir le même soutien dans leur éducation.

« Apple c’est le mal ».

Les résultats d’Apple pour le premier trimestre 2012

Via le communiqué de presse officiel d’Apple :

Apple® a annoncé ses résultats financiers pour le son premier trimestre fiscal 2012 qui s’est étendu pendant 14 semaines et s’est terminé le 31 décembre 2011. La société a publié un record trimestriel de revenus de 46,33 milliards de dollars et un record de bénéfice trimestriel de 13,06 milliards de dollars.

Et maintenant, quelques chiffres complémentaires :

  1. C’est la première fois qu’Apple dépasse 30 milliards de dollars de chiffres d’affaires en un trimestre (et ils ont dépassé ça de 16 milliards) (source)
  2. Les bénéfices d’Apple (13 milliards de dollars) dépassent le chiffre d’affaire total de Google (10,6 milliards de dollars) (source)
  3. En 2009, Apple a vendu plus d’iPhone qu’en 2007 et 2008 confondus. En 2011, Apple a vendu plus d’iPhones qu’en 2007, 2008 et 2009 confondus. L’année dernière, Apple a vendu 93,1 million d’iPhones, soit un peu plus qu’en 2007, 2008, 2009 et 2010 confondus. (source)
  4. Apple a vendu 62 millions d’appareils sous iOS ce trimestre. C’est plus que tous les modèles de tous les appareils sous Android confondus. (source)
  5. Ce trimestre est le 2ème record historique de bénéfices enregistrés pour une société américaine, juste derrière ExxonMobil en 2008 et ses 14,8 milliards de dollars de bénéfices. (source)

Waow.

Agrandir un onglet sous Photoshop

Le mois dernier, en regardant une vidéo de Ryan Singer de 37Signals en train de faire des maquettes en HTML et sous Photoshop, j’ai découvert un raccourci Photoshop qui a changé ma vie. Ça nous est tous déjà arrivé au moins une fois de devoir agrandir un onglet, ou une forme avec un dégradé et des bordures particulières. Si vous étirez simplement votre sélection sous Photoshop, les coins seront alors déformés. Voici comment utiliser simplement la fonction « Décalage » (ou Nudge en anglais) de Photoshop sur une sélection, et ainsi facilement ou agrandir un onglet.

Agrandir un onglet sous Photoshop

Le raccourci est simple : alt + maj + droite (ou gauche) sur une sélection, sous Windows ou Mac, dans Photoshop. Photoshop va alors dupliquer une bande de 10px de large (et de la hauteur de votre sélection). Si besoin, vous pouvez également faire le même raccourci sans la touche maj pour dupliquer uniquement une bande de 1px de large.

Je me suis senti très bête de ne pas avoir connu ce raccourci auparavant.

Google et Mon entreprise En Ligne

En avril 2011, Google lançait en grande pompe Mon Entreprise En Ligne, une « énième initiative pour inciter les PME à ouvrir un site Web« . Le site a été créé en partenariat avec SFR (pour le support téléphonique), et Oxatis (pour la plate-forme de création de sites). A l’époque, je croyais alors qu’il s’agissait d’un projet bien français, visant à pousser les 70% de PME n’ayant pas de site Internet. Mais récemment, alors que Google s’est fait prendre en pleine escroquerie au Kenya, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une initiative mondiale, plus connue sous le nom de « Getting Business Online ». Australie, Irelande, Angleterre, Inde, Canada, Kenya, mais aussi chaque état Américain (New YorkOhio, Vermont, …). A chaque fois, Google s’est associé avec des entreprises locales pour monter son projet. L’objectif pour Google est de proposer un site gratuit la première année, tout en incitant fortement les entreprises à créer des annonces sur AdWords.

L’initiative est louable, mais bizarrement, la version française est assez différente des autres. En particulier, la qualité des sites français semble particulièrement médiocre. Voici par exemple 3 sites mis en avant dans la rubrique Best-of de Mon Entreprise En Ligne : www.tif-annie.frwww.photoptic.fr et www.canichebleu.fr (mon préféré). Prenez quelques instants pour visiter ces sites, et revenez lire la suite.

Là, normalement, si vous travaillez dans le web, vous avez un peu de vomi qui vient de vous remonter du fond de la gorge. Que dire ? Ces designs, tous similaires. Ce code HTML, parsemé de quelques tableaux de mise en page et de styles en ligne TOUT EN MAJUSCULE. A titre de comparaison, voici quelques exemples de sites réalisés et mis en avant par Google comme des bons exemples dans les autres pays : www.themagherainn.comwww.geronimocoffee.com.au et www.thepurpledoor.eu. Ces sites ont leurs lots de défauts, mais on est clairement un niveau au dessus des sites réalisés en France. La différence ? Dans la plupart des pays, Google a soit proposé directement son outil de création de sites, Google Sites, ou incité à travailler avec des agences web locales. En France, Google a travaillé avec Oxatis et son CMS maison.

Autre spécificité française, le projet a été lancé avec le soutien du Ministère de l’Economie, et surtout par Echangeur PME Paris Île-de-France, une initiative publique liée à la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Paris. Avec autant de partenaires, la force de frappe de Google et le soutien de l’Etat, on peut au moins espérer que de nombreuses sociétés ont profité de ce service. L’objectif affiché était de 50 000 nouveaux sites d’entreprise pour la fin 2011. Curieusement, aucun chiffre officiel n’a été communiqué pour faire le point sur cette initiative. Mais j’avais bien ma petite idée pour connaître le nombre de site créé grâce à Mon Entreprise En Ligne. En effet, chaque site contient une petite phrase « Oxatis – création sites E-Commerce » accompagnée du logo MEEL dans son footer. Avec un petit coup de pouce pour plus de précisions (merci Aurélien !), voici la requête effectuée sur Google pour connaître tous les sites ayant cette mention.

"Oxatis - création sites E-Commerce" inurl:Default.asp -site:oxatis.com

Réponse : « Environ 3 270 résultats ». Et encore, cette requête n’est pas précise à 100% puisqu’elle inclut également les sites réalisés par Oxatis depuis une dizaine d’années en dehors de l’initiative MEEL. En filtrant sur Google les résultats datant de moins d’un an, on arrive alors à « Environ 475 résultats« . Et encore, on n’exclut toujours pas les sites réalisés par Oxatis seul.

Google, SFR, Oxatis, et l’Etat n’ont même pas atteint 1% de leur objectif. Je n’ai aucune idée des montants publics mis en jeu dans ce projet, mais j’ai bien peur vu le résultat que ce ne soit beaucoup trop…

« Pourquoi JavaScript n’est pas un concurrent digne de ce nom »

Avik Chaudhuri, expert en design de langage de programmation chez Adobe, écrit un article trollesque sur son blog intitulé « Le Mythe du V8 : Pourquoi JavaScript n’est pas un concurrent digne de ce nom » :

Les programmes en JavaScript sont non typés, (relativement) petits et sont publiés/chargés comme du code source, puis compilés et exécutés à la volée. En comparaison, les programmes en ActionScript sont typés, (relativement) gros et sont compilés en code binaire, publiés/chargés en code binaire, puis exécutés à la volée.

Il y a quelque chose d’intrinsèquement mauvais dans un débat qui se base sur le fait que JavaScript peut faire tout ce lourd travail après chargement, et aussi bien, si ce n’est mieux, qu’un langage qui a l’opportunité de faire tout ce lourd travail avant le pré-chargement. Ce qui ne va pas dans un tel argument est qu’il repose sur, qu’il dépends de la magie. Malheureusement, tôt ou tard, on apprends tous que le père Noël n’existe pas : la question est, peut-on faire ça plus tôt ?

Basé sur le même argument, alors PHP ne serait pas un langage digne de ce nom en comparaison avec du .NET. Dans son argument, Avik oublie également de mentionner qu’il compare JavaScript, un langage ouvert inclus par défaut dans un navigateur, à ActionScript, un langage propriétaire nécessitant un plugin pour fonctionner. La conclusion de son article m’a fait beaucoup rire.

Alors, arrêtons de nous en faire avec JavaScript, et visons plus haut. Alors qu’on se concentre sur le jeu, les programmes en ActionScript nécessiteront de meilleures optimisations pour la performance. ActionScript a le bon mélange d’ADN pour réussir, et il deviendra le langage du 21ème siècle qu’il aurait toujours pu être.

Et le tout, mesdames et messieurs, via un plugin (Flash Player) qui prends pourtant 100% des ressources de mon processeur dès le moindre affichage de bannière publicitaire. Ça, c’est de la magie.

Juste parce que vous pouvez le faire ne signifie pas que vous devez le faire

« Chaque nouvelle technologie voit arriver son lot de bonnes et mauvaises utilisations, et c’est particulièrement vrai sur le web. » J’écrivais ça il y a 8 mois à propos des media queries. Ces derniers temps, j’ai l’impression que les mauvaises pratiques des nouvelles technologies du web se sont multipliées de manière phénoménale. La plupart du temps, il s’agit de démontrer les nouvelles possibilités de CSS3. Voici quelques exemples apparus ces derniers mois :

Si ces démos sont toutes effectivement très impressionantes, elles sont toutes aussi particulièrement stupides et dangereuses. Comme le disait le docteur Ian Malcolm* :

Vos savants étaient si pressés par ce qu’ils pourraient faire ou non qu’ils ne se sont pas demandé s’ils devaient le faire.

Your scientists were so preoccupied with whether or not they could, they didn't stop to think if they should.

Dans la vraie vie, sur un vrai projet web, aucune personne saine d’esprit n’irait s’amuser à coder entièrement une calculatrice ou un mini-jeu en CSS3. Parce que dans la vraie vie, on doit aussi tenir compte de pleins de contraintes implicites à n’importe quel projet (le temps qu’on peut passer dessus, la facilité qu’on aura à le maintenir dans le futur). Du coup, on n’a aucune raison pour ne pas utiliser des technologies prévues pour ça à la base. Vous voulez dessinez des animaux trop mignons avec du code ? Utilisez SVG. Vous voulez créer un mini-jeu ? Utilisez JavaScript.

Il y a quelques mois, Ubelly écrivait le compte-rendu d’une de leurs conférences intitulée « Améliorations excessives : est-ce que nous prenons bien soin du web ? » :

Les développeurs web sont séduits par les techniques modernes du web au point où ils en oublient parfois les leçons fondamentales qui ont été apprises ces 20 dernières années. Il est de la responsabilité de chaque développeur web, en tant que professionnel, d’utiliser les techniques avant-gardistes de manière responsable et prendre un peu de temps en plus pour s’assurer que nos applications respectent le web.

J’encourage les développeurs web et intégrateurs à découvrir les nouvelles technologies et à faire leur petit bac à sable pour s’amuser. Mais avant de publier le résultat de vos découvertes, réfléchissez bien à leur pertinence.

Juste parce que vous pouvez le faire ne signifie pas que vous devez le faire.


* Les puristes auront reconnu une légère adaptation de ma part de la traduction française du film. La citation d’origine, en anglais, dit : « Your scientists were so preoccupied with whether or not they could, they didn’t stop to think if they should. » La traduction originale française était un peu plus orientée : « Vos savants étaient si pressés par ce qu’ils pourraient faire ou non qu’ils ne se sont pas demandé s’ils en avaient le droit.« 

Le prototype vs. la réalité

Hier j’ai découvert chez UXUI la nouvelle interface numérique et tactile des Cadillac. Si j’ai des doutes sur la praticité d’une interface tactile à utiliser en pleine conduite, j’ai été bluffé par la qualité de l’interface et des animations proposées par Cadillac. Voici la vidéo officielle de présentation du concept diffusée par Cadillac.

Cadillac CUE Official Walk Though

J’ai particulièrement adoré l’animation d’apparition du tableau de bord, très dynamique et très détaillée (de 0:18 à 0:22 dans la vidéo ci-dessus). Cependant, il s’agit clairement ici d’une vidéo d’un prototype à destination marketing. Il est courant dans des vidéos publicitaires de raccourcir les temps de chargement, ou d’avoir un résultat plus fluide que dans la réalité. J’ai alors cherché une vidéo d’une démonstration réelle de l’interface (de 4:32 à 4:36). J’ai mis bout à bout les deux animations, et voici le résultat ci-dessous.

Cadillac CUE : Le prototype vs. la réalité

En regardant rapidement, on pourrait presque croire qu’il s’agit de la même animation, et que le prototype a été fidèlement retranscrit. Pourtant, mon ressenti face à cette animation a été totalement différent. Et là où le prototype m’avait bluffé, ici j’ai ressenti un dur retour à la réalité, la bête d’impression d’être en face d’une machine. Voici les étapes de l’animation du prototype :

  1. L’apparition des 3 sphères
  2. L’apparition du contenu des 3 sphères, une par une, de gauche à droite
  3. L’apparition, en partant du bas à gauche et à droite, d’informations textuelles
  4. L’apparition des aiguilles des compteurs, qui font un petit tour au passage

Voici les étapes de l’animation en réalité :

  1. L’apparition des 3 sphères
  2. L’apparition du contenu des 3 sphères, en fondu, en même temps

On pourrait rejeter la faute à l’ingénieur qui a conçu l’interface finale, et qui n’a pas respecté le prototype. Mais il est aussi probable que le designer qui a conçu le prototype à la base ne se soit jamais posé de question sur la faisabilité de son animation, et sur les enjeux techniques derrière cette animation.

Dans tous les cas, le résultat est là : le produit qui est présenté au consommateur n’est pas le produit final. Vous n’aurez aucun mal à faire le lien avec le web. Il n’est pas rare de constater des différences entre le prototype (un fichier PSD) et la réalité (une page HTML). La différence entre le web et l’industrie automobile, c’est qu’il n’y a rien qui empêche un designer de travailler directement sur le produit réel (en HTML). C’est juste une question de savoir faire.

Recruter un intégrateur, étape 1 : la petite annonce

J’ai créé ma boîte en 2008 avec deux collègues développeurs. Nous sommes une petite agence de la région Lilloise spécialisée dans le développement web. L’année dernière, on a décidé de se lancer dans le recrutement d’un tout premier intégrateur. J’avais déjà eu l’occasion de faire passer des entretiens dans ma précédente boîte, mais c’est la première fois que j’ai eu à m’occuper de toute la chaîne de recrutement, de la rédaction de la petite annonce aux entretiens jusqu’à la décision finale. Voici le premier article d’une petite série vous faisant part de mon retour d’expérience.

La première étape d’un recrutement consiste donc à rédiger une petite annonce. Etant une toute petite entreprise, nous recherchions avant tout quelqu’un qui collerait bien à l’équipe et à notre ambiance de travail. Je tenais alors vraiment à ce que l’esprit recherché soit bien retranscrit dans notre annonce. A ma grande surprise, le ton des annonces de recrutement pour des postes de développeur/intégrateur est souvent ennuyeux, voire maladroit. Je peux comprendre que de très grands groupes et grosses SSII optent pour un ton informel et solennel, mais je trouve ça ridicule lorsqu’il s’agit d’une TPE ou d’une PME. Par contre, il faut veiller à ne pas tomber dans l’excès inverse, à savoir un côté trop personnel et trop direct. Je viens de faire un tour sur RemixJobs, et voici quelques perles parmi les dernières annonces postées. A chaque fois il s’agit de la toute premières phrase de l’annonce.

D’abord, il y a les annonces qui en font des tonnes :

Vous voulez vibrer dans un univers digne de la Silicon Valley en plein Paris, alors cette annonce est faite pour vous !

Vraiment ? Il y a en plein Paris « un univers » de 400 Km² employant plus de 200 000 personnes dans les hautes technologies dans des sociétés mondialement reconnues comme Microsoft, Apple,  Facebook, eBay, etc. ? Et la suite de l’annonce est tout aussi humble (les fautes sont d’origine) :

Composé d’une équipe jeune et passionné par le web , notre ambition est de devenir un acteur majeur du web européen dans les mois à venir.

J’aime beaucoup « dans les mois à venir ». On n’est pas sûr d’être un acteur majeur européen en février, mais en mars ça devrait être bon.

Et puis il y a aussi les annonces qui veulent se la jouer cool en utilisant l’expression « startup » comme dans les années 2000.

[Nom de la boîte], dernière-née des startup françaises, recrute !

Il y a aussi les annonces rédigées par un cinquantenaire qui n’a pas la moindre idée du poste qu’il propose mais qui pense que le tutoiement rends sa boîte beaucoup plus cool.

Tu es qui ? Toi, on compte clairement sur toi pour nous dire ce que tu fais, pour nous, ça relève de la magie (d’HTML, de PHP et javascript aussi il parait).

Et puis, il y a les annonce douteuses :

Cherche developpeur/developpeuse maitrisant Symfony pour supporter une jeune startup innovante, et plus si affinités.

La personne qui a écrit ça est consciente que l’expression « et plus si affinités » sous-entend des pratiques sexuelles ?

Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais je vous laisse faire le test par vous même sur des sites de petites annonces. J’avais fait la même pige l’année dernière, et j’étais déjà tombé sur le même genre d’annonces. J’en avais alors tiré les conclusions suivantes sur le ton à donner dans la petite annonce :

  • Evitez le ton d’un télégramme (« Entreprise cherche intégrateur »). Je préfère mille fois lire une belle annonce bien rédigée, que des phrases courtes sans saveur et sans humanité.
  • De la même manière, évitez les listes à point (oui, je fais une liste à points pour vous dire ça). Dans une annonce de recrutement, une liste à points donne l’impression que vous avez jeté vos idées en vrac dans Word et que vous avez publié le tout tel quel.
  • Utilisez le vouvoiement (sauf si vous cherchez à recruter des enfants).
  • Soyez modeste. Il y a des chances pour que vos parts de marché, vos récompenses, ou vos ambitions n’intéressent pas vos salariés autant que vous.
  • Soyez sérieux, mais pas solennel. Evitez de vouloir être trop original en cherchant des métaphores pour chaque phrase. Soyez précis, soyez concret, mais sans pour autant prendre un ton pompeux et solennel.

En plus de ça, je m’étais dit que ce serait rigolo de glisser quelques détournements des phrases toutes faites habituelles. Maintenant que le ton est donné, il ne reste plus qu’à écrire le contenu. Le contenu d’une annonce doit aborder les 3 sujets suivants :

  1. La présentation de l’entreprise : qui vous êtes, ce que vous faites, et pourquoi vous recrutez.
  2. Le poste proposé : quelles seront les tâches à réaliser au quotidien et le type de projets sur lesquels le candidat sera susceptible de travailler (maintenance de sites, intégration de newsletters, de back-office, d’opérations commerciales, etc. ?)
  3. Le profil recherché : quelles sont les qualités attendues, quelles sont les compétences techniques et le niveau d’expérience requis

Concernant ce dernier point, j’ai remarqué une mauvaise pratique courante dans les annonces que j’ai pu lire : les « plus ». « La maîtrise de [insérez ici un logiciel ou un langage] est un plus ». « Des connaissances en [x] et en [y] sont des plus non négligeables ». Okay, dites moi mesdames et messieurs les responsables du recrutement : vous avez déjà viré un candidat parce qu’il avait des connaissances non désirables ? J’imagine déjà les annonces : « Des connaissances en [z] seront fortement préjudiciables ». Et à quoi correspondent ces plus, au juste ? Est-ce qu’il s’agit d’outils/langages indispensables au sein de votre entreprise ? Ou est-ce que c’est juste une liste de mots-clés à la mode que vous avez repéré pour filtrer un peu les candidats ? Restons sérieux, et évitons ça. Sois vous avez une demande indispensable au poste, soit vous êtes juste en train de polluer votre annonce.

Une dernière bonne pratique dans la rédaction d’une annonce de recrutement est de tendre des perches. Une annonce est une invitation à la réponse d’un candidat. Si vous vous débrouillez bien, vous aurez beaucoup de réponses. Un bon moyen de filtrer ces réponses est de voir comment le candidat répond à ces perches (et ainsi mettre à la poubelle tous ceux qui envoient les mêmes CV en copie cachée par e-mail à toutes les entreprises en même temps). Il ne doit en aucun cas s’agir de pièges, mais plus d’ouvertures à la discussion.

Une fois l’annonce rédigée, je l’ai publiée uniquement sur 2 sites : RemixJobs et Alsacréations. J’ai reçu une petite dizaine de candidatures en provenance de chaque site. Par contre, j’ai eu le sentiment que les candidatures en provenance de RemixJobs étaient plus qualitatives que celles d’Alsacréations. Il y a un an, RemixJobs nécessitait une inscription pour pouvoir répondre à une annonce. Même si cela peut paraître plus contraignant, ça créé une première barrière virtuelle repoussant les plus fainéants. Du coup, les réponses reçues de RemixJobs m’ont semblé mieux ciblées et plus travaillées que celles d’Alsacréations. Sur Alsacréations, n’importe qui peut consulter une annonce, et j’ai donc reçu bien plus de réponses pas adaptées (de freelances, de webdesigners, ou de stagiaires). Aussi, la gestion de son annonce (pour la modifier, supprimer) est bien plus pratique chez RemixJobs que chez Alsacréations.

Voici donc sans plus attendre, et dans son intégralité, l’annonce que j’ai publié en février 2011 :

Tilt Studio est une petite agence web spécialisée dans le développement web créée en 2008. Nous sommes 3 associés (3 développeurs web) et nous mettons notre amour du code bien fait au service de petits entrepreneurs (sites institutionnels, e-commerce) mais aussi au service de grandes marques internationales (e-commerce, newsletters, jeux concours). Afin de développer notre activité et poursuivre nos plans de domination mondiale, nous recherchons un intégrateur web pour (pardonnez-moi pour le jeu de mot) intégrer notre équipe.

Au sein de notre équipe, vous êtes en charge des différentes intégrations pour nos clients. De newsletters à des sites web complets, vous écrivez du joli code et vous assurez la compatibilité entre navigateurs et l’optimisation de vos intégrations. Vous travaillez également sur des projets internes où vous pourrez expérimenter de nouvelles technologies.

Intégrateur débutant ou confirmé, homme ou femme, vous connaissez les langages HTML5, CSS3 et Javascript (Mootools, jQuery). Vous êtes curieux(se), intéressé(e) et surtout passionné(e) du web. Vous avez envie de découvrir, mais aussi nous faire découvrir, de nouvelles pratiques d’intégration. Vous êtes rigoureux(se) et attentif(ve) aux moindres détails, jusqu’au plus petit pixel qui dépasse. Des connaissances en SF4, L4D2 ou WOW sont des plus non négligeables.

N’utilisez plus Youtube, utilisez Dailymotion

Aujourd’hui dans Le Nouvel Observateur, Xavier Niel revient sur les lenteurs constatées sur Youtube chez Free :

En dehors du mobile, les abonnés Free sont victimes de ralentissements récurrents lors de leur connexion à YouTube. Qu’en est-il ?

Effectivement, il y a un problème. Les tuyaux entre Google et nous sont pleins à certaines heures, et chacun se repoussent la responsabilité de rajouter des tuyaux. C’est un problème classique qui arrive partout, mais plus souvent avec Google. En comparaison, le trafic avec Dailymotion -avec qui tout se passe bien- ne pose pas de problème. Donc j’invite les gens qui ont des problèmes avec YouTube de s’apercevoir que sur Dailymotion souvent il y a les mêmes vidéos. J’espère que la solution arrivera sous peu.

Traduction : « N’utilisez plus Youtube, utilisez Dailymotion ».

Xavier Niel, mardi dernier, lors de la conférence de lancement de Free Mobile :

On pense que l’internet, c’est plus large que le mail et le web. On a choisi de vous proposer du vrai internet.

« Par contre si vous pouviez éviter d’aller sur Youtube… »

Bientôt chez Free :

N’utilisez plus Facebook, utilisez Myspace.
N’utilisez plus Google, utilisez Yahoo.
N’utilisez plus Internet, utilisez votre minitel.

« Ton travail c’est d’aller mieux. »

Cette semaine, je suis retombé sur cette citation de Gabe Newell, patron de la société Valve (Half-Life, Portal 2, etc.), extraite du livre interactif The Final Hours of Portal 2.

Le docteur réalisa qu’Erik était mal en point. Il s’est avéré qu’il avait perdu plus de la moitié de son sang et qu’il lui fallait une transfusion immédiate pour stabiliser son corps, abattu par son brutal départ en guerre contre une colite ulcéreuse. Il passa Noël 2004 à l’hôpital. Dès qu’il commença à regagner un peu de forces, il dit à Chet qu’il n’avait plus le choix. Il fallait qu’il aille voir Gabe et qu’il quitte Valve.

Dans la plupart des entreprises, l’histoire s’arrêterait là. Erik n’aurait jamais écrit Portal, et encore moins Portal 2. Mais quand Erik essaya de poser sa démission, Gabe ne voulait rien entendre. « Ton travail », a dit Gabe, « c’est d’aller mieux. Voilà la description de ton poste chez Valve. Donc rentre chez toi auprès de ta femme, et reviens quand tu iras mieux. »

En sortant du rendez-vous, Erik se tourna vers Chet et dit tout haut l’évidence. « Bien, je suppose qu’on sait où est-ce qu’on va travailler pour le restant de nos vies. »

 

La tête des concurrents de Free

L’année dernière, M6 avait diffusé dans Capital un reportage sur le succès de Free et son patron Xavier Niel. Fait rare, on y voyait la réaction en direct du PDG d’AOL France découvrant les premières offres Triple Play de Free à 29,99€.

Free à 29,99 € : en 2002, AOL France apprend sa mort devant une caméra

Ce matin, Free devrait annoncer ses premières offres mobiles avec un tarif très attractif. Il y a des chances que les concurrents fassent la même tête que dans la vidéo ci-dessus.

Il y a 5 ans

Il y a 5 ans, jour pour jour, Steve Jobs présentait l’iPhone. Je me souviens avoir suivi cette conférence en direct. Je me souviens avoir été époustouflé lorsque j’ai vu Steve Jobs glisser son doigt pour déverrouiller l’iPhone pour la toute première fois. C’est parfois déconcertant de voir à quel point ce geste est devenu si anodin aujourd’hui.

Lors de cette conférence, Steve Jobs déclarait :

Les logiciels sur téléphones mobiles sont comme des bébés logiciels. Ils ne sont pas puissants. Aujourd’hui, nous allons vous présenter une percée dans le monde du logiciel. Un logiciel qui a au moins 5 ans d’avance sur n’importe quel autre téléphone.

A l’époque, je prenais ça pour de l’arrogance. L’anecdote raconte que chez RIM, alors leader du marché avec ses Blackberry, on pensait que la présentation de Steve Jobs était truquée et qu’un appareil comme l’iPhone était impossible. Mais les faits sont là : l’iPhone est bien réel, et en 2011, l’iPhone 4 et l’iPhone 3GS étaient les téléphones les plus vendus aux États-Unis.

De mon point de vue, Steve Jobs avait totalement raison. Cinq ans plus tard, aucun constructeur n’a réussi à supplanter Apple. Bien sûr, certains téléphones ont un meilleur écran, d’autres une meilleure autonomie, et la plupart des prix bien plus attractifs. Mais pas un seul constructeur n’a réussi à trouver le bon équilibre (pas même Samsung et sa gamme de de 134 téléphones actuellement en vente). Pourtant, ça pourrait bien commencer à changer car pour la première fois depuis 5 ans, les critiques d’Android Ice Cream Sandwich ou du Lumia 800 sous Windows Phone sont plutôt positives.

http://www.youtube.com/watch?v=6uW-E496FXg

Si vous ne l’avez jamais vue dans son intégralité, je vous recommande vivement de regarder cette première keynote de l’iPhone en 2007. C’est une très bonne leçon de mise en scène marketing.

 

Foxy Darko

J’aime bien la nouvelle homepage de Firefox, mais la nouvelle mascotte me fait sérieusement flipper. La première fois que je l’ai vue, j’ai tout de suite pensé à Frank dans Donnie Darko.

Donnie Darko + Firefox

Free est le fournisseur français le plus lent

D’après Google Public Data (vu chez TOMHTML), Free est le fournisseur d’accès à Internet le plus lent en France.

Free est le fournisseur le plus lent en France

Le constat est encore plus flagrant quand je compare mon débit chez Free sur Youtube. Alors que je suis normalement plutôt bien desservi, j’ai un débit plus de 2x inférieur au débit observé localement en moyenne chez les autres opérateurs, et 1,6x inférieur au débit moyen français.

Youtube est lent chez Free

J’ai été client pendant quasiment 6 ans chez Free. J’ai toujours rencontré des problèmes pour téléphoner ou pour regarder la télévision, mais le débit et les tarifs de Free suffisaient pour me satisfaire. Depuis, les tarifs de Free ont augmenté, et le débit a considérablement baissé. Je suis chez Orange désormais. Orange a des milliards de défaut : une livebox TV archaïque, des services basiques en option à tout va (j’ai découvert récemment qu’il fallait payer 2€/mois pour activer sa boîte mail Orange en IMAP), … Mais Orange ont un bon débit. Quand je souscris à un abonnement Internet, j’estime que cela doit être la priorité de l’opérateur.

Je comprends l’emballement qui entoure l’arrivée de Free dans la téléphonie mobile, mais j’ai un peu du mal à être enthousiaste. Quand je souscris à un abonnement téléphonique aujourd’hui, j’ai en priorité besoin d’une connexion 3G rapide. Personne ne sait aujourd’hui ce qu’il en sera sur le réseau de Free, mais j’ai comme l’impression que ce ne sera pas leur priorité…

Les bugs du temps

Chaque année, j’ai l’impression que c’est la même chose. A chaque passage à la nouvelle année, ou à chaque changement d’heure d’hiver/d’été, on entends parler d’un logiciel ou d’un appareil qui plante lamentablement. Cette année, les iPhone encore sous iOS4 ont rencontré des bugs avec l’application Horloge. En 2008, plus aucun Zune ne démarrait.

J’avais beau réfléchir, je voyais mal pourquoi autant de grands constructeurs rencontraient régulièrement des problèmes avec la gestion du temps et des fuseaux horaires. Après un peu de recherche et un petit tour sur Reddit, j’ai compris pourquoi.

Voici la règle générale pour gérer la date et l’heure partout dans le monde.

  • Une année dure 365 jours, une journée dure 24 heures, une heure dure 60 minutes et une minute dure 60 secondes.

Et maintenant, voici les exceptions.

Bon courage si un jour vous devez développer un système de gestion d’horaires.

L’article décrivant le bug du Zune de 2008 résume à mon avis bien la situation :

Quand un gros bug comme celui-ci est découvert, c’est tentant d’en faire des tonnes et de se moquer des développeurs qui ont sorti ce code défectueux. Et je pense que c’est une erreur qui aurait dû être détecté lors des tests ou d’une revue de code. D’un autre côté, j’ai moi même fait tellement d’erreurs depuis des années que je suis réticent à l’idée de me moquer des autres. Et je pense que la principale leçon de cet incident n’est pas le refrain habituel qui dit que Microsoft sont nuls. C’est plutôt l’observation qu’un logiciel c’est compliqué. Des pièges subtils vous attendent même dans ce qui semble le plus simple algorithme.