La qualité d’une intégration
Il est difficile de mesurer la qualité d’une intégration. Certains outils comme le validateur W3C ou des validateurs WCAG permettent de se faire une petite idée, mais ne sont en rien représentatifs de tous les critères concernés par l’intégration d’une page web (graphisme, référencement, développement, etc…).
En y réfléchissant, je pense que la qualité d’une intégration peut se mesurer sur 3 niveaux avec les questions suivantes :
- Est-ce que c’est bien pour l’internaute ?
- Est-ce que c’est bien pour le projet ?
- Est-ce que c’est bien pour moi ?
La première question, « Est-ce que c’est bien pour l’internaute ?« , fait directement écho à mon mantra. En se préoccupant d’abord de l’internaute, on va faire attention aux problématiques qui vont directement le toucher :
- La performance : la vitesse de chargement d’une page web est un des critères les plus importants vis-a-vis de l’internaute. Est-ce que mon code est bien optimisé ? Est-ce que mes images sont bien découpées et bien compressées ? Est-ce que le nombre de requêtes HTTP est bien optimisé ?
- La compatibilité : vu la multitude d’appareils, de navigateurs et de logiciels permettant d’accéder au contenu de votre site, il est indispensable de codez pour les autres. Est-ce que la propriété X fonctionne sur le navigateur Y ? Est-ce que ma page s’affichera bien sur de nouveaux appareils avec des résolutions d’écran 2 fois supérieures ?
- L’accessibilité : toute aussi importante, et pourtant souvent sous-évaluée. Est-ce que le code un peu filou que je suis en train d’écrire sera bien interprété par un navigateur vocal ?
La deuxième question, « Est-ce que c’est bien pour le projet ?« , s’attache aux particularités de votre projet.
- Le type de projet : on n’évalue pas la qualité d’une intégration d’un e-mail, d’une application Facebook et d’un site e-commerce de la même manière. Les bonnes pratiques de l’intégration d’e-mails sont à l’opposé des bonnes pratiques d’un site e-commerce. Différentes problématiques demandent donc différents regards d’évaluation.
- Le graphisme : trop souvent vu comme la finalité d’une page web, il n’en reste pas moins un critère important. Est-ce que votre intégration ressemble bien à la maquette ? Est-ce que vous avez du prendre certaines libertés ? (et si oui, est-ce vraiment parce que c’est mieux pour le projet ?)
- Le référencement : selon le type de projet, il est possible que vous ayez des impératifs forts en référencement. Certaines préconisations vous demanderont peut être d’aller à l’encontre de vos bonnes pratiques habituelles.
- La technologie utilisée : même en livrant une intégration HTML statique, vous n’obtiendrez jamais le même résultat selon le langage (PHP, .NET, Ruby, …) ou le CMS (WordPress, Magento, …) utilisés par votre projet.
La dernière question, « Est-ce que c’est bien pour moi ?« , est le moment de penser à vous, cher intégrateur, mais aussi à vos collègues intégrateurs. C’est le moment de vous posez des questions sur vos pratiques personnelles.
- La compréhension de votre code : est-ce que vous arriverez à comprendre ce que vous venez d’intégrer dans 1 an ? est-ce que vos collègues vont comprendre ce que vous venez de faire ?
- La pertinence de vos choix d’intégration : j’ai intégré toute ma page en « position:absolute ». Est-ce que c’était vraiment la meilleure solution ? Et si jamais on doit changer ça dans 3 mois ?
- Les bonnes pratiques habituelles : si vous travaillez en agence, il est important de respecter les normes d’écriture et les bonnes pratiques habituelles. Si votre agence utilise toujours jQuery, est-ce bien raisonnable d’utiliser Mootools parce que « vous aviez envie d’essayer » ?
Ce ne sont ici que quelques exemples, et les tenants et aboutissants de l’évaluation de la qualité d’une intégration sont évidemment bien plus nombreux. Mais ces quelques critères permettent déjà de prendre un certain recul sur son propre travail, et surtout de relativiser sur son jugement du travail des autres.