L’imbécile regarde le doigt
Récemment, j’ai grincé des dents en tombant sur une maquette avec des boutons contenant des flèches pointant vers l’extérieur. Ça n’est pas nouveau, et il suffit d’aller sur Awwwards (le « prestige » du web design) pour se rendre compte que cette pratique est répandue comme la peste au quatorzième siècle.
C’est l’une des premières choses abordées dans l’excellent livre sur l’ergonomie et l’utilisabilité de Steve Krug, « Don’t make me think » (horriblement traduit dans une première édition par « Je ne veux pas chercher« ).
Un de mes exemples préférés est la boîte de recherche sur drkoop.com (le site de santé de C. Everett Koop).
A chaque fois que je l’utilise, je dois réfléchir, parce que le bouton qui exécute la recherche ne ressemble pas à un bouton. Pourtant celui-ci présente deux excellents indices visuels : il contient le mot « Rechercher », qui est l’un des deux labels parfaits pour un bouton de recherche, et c’est la seule chose qui se trouve à proximité du champs de recherche.
Il y a même une petite icône triangulaire, qui est l’une des conventions sur le web pour inciter à « cliquer ici ». Mais la flèche pointe à l’opposé du texte, comme si elle pointait vers quelque chose d’autre, alors que la convention voudrait qu’elle pointe vers le texte cliquable.
Bouger la flèche vers la gauche suffirait pour éliminer le point d’interrogation au-dessus de ma tête.
Cela me fait penser à ce proverbe chinois et ce passage dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain :
Monsieur, quand le doigt montre le ciel, l’imbécile regarde le doigt !
Vos utilisateurs ne sont pas des imbéciles. Évitez de les forcer à se comporter comme tels.