La relation de Mozilla et Google

Il y a 2 mois, je voyais mal Google continuer à payer Mozilla des sommes astronomiques pour rester le moteur de recherche par défaut. J’avais tort. Google et Mozilla ont renouvelé la semaine dernière leurs accords avec un contrat astronomique : 300 millions de dollars par an pendant au minimum 3 ans. C’est trois fois plus que le précédent montant signé en 2008. Evidemment, c’est la fête chez Mozilla. Mais une question me taraude : pourquoi Google paierait près d’un milliard de dollars un concurrent ?

MG Siegler s’est posé la même question :

La première raison qui me vient à l’esprit est simple : une guerre des enchères. Quand il a été rapporté initialement que l’accord entre Google et Mozilla avait expiré, certaines personnes se sont demandé si Microsoft s’avancerait pour sauver Mozilla avec un accord pour Bing pour Firefox. Il se trouve que ce n’était pas si bête que ça. Il semble que Microsoft était candidat pour faire de Bing le moteur de recherche par défaut de Firefox. Tout comme Yahoo (qui, bizarrement, est alimenté par Bing). […]

David Ulevitch [fondateur d’OpenDNS] affirme que plus que les revenus provenant de la recherche via Firefox ou les potentielles parts de marché perdues pour Bing, Google veut se protéger des chiens de garde du droit de la concurrence alors que Chrome continue de grandir.

Vues les enquêtes d’anti-concurrence que Google subit actuellement, cette théorie est loin d’être folle. En fait, si ce n’est pas une raison pour Google de passer cet accord avec Mozilla, ça devrait peut-être l’être.

C’est un des arguments qui me fait penser que Chrome ne sera jamais le nouvel IE6 en termes de part de marché.

Mais Peter Kasting, développeur dans l’équipe de Chrome, a essayé de rectifier le tir en apportant sa vision des choses sur Google+.

Les gens semblent ne jamais comprendre pourquoi nous construisons Chrome, peu importe le nombre de fois que j’essaie de le leur faire rentrer dans le crâne. C’est très simple : le but premier de Chrome est de faire avancer le web autant et aussi rapidement que possible. C’est tout. Peu importe que Chrome gagne des tonnes d’utilisateurs, ou que le web avance parce que les autres fabricants de navigateurs intensifient leur jeu et produisent des navigateurs bien meilleurs. Dans les deux cas le web devient meilleur. Travail terminé. Fin. […]

Alors bien sûr, Google peut tirer profit directement des utilisateurs de Firefox qui recherchent sur Google par défaut. Je ne contredis pas ça. Mais l’angle qui dit « Vous financez un concurrent!!! » est malavisé. Google finance un partenaire. Mozilla et nous travaillons ensemble pour rendre le web génial.

Forcément, MG Siegler a répondu à son tour, et je ne peux qu’approuver.

Si Google et Mozilla sont de si bons partenaires, pourquoi est-ce que Google a du renouveler leur précédent accord à un montant 3x supérieur ? Et pourquoi Mozilla était en négociation avec Microsoft et Yahoo ?

Parce que c’est l’argent, et pas le web ouvert, qui fait tourner le Monde.

[…] Au final, Mozilla est une fondation à but non lucratif. Google est une société à but lucratif. Les partenariats entre les deux sont au mieux précaires. L’équipe de Chrome est peut être en accord avec le but de Mozilla. Mais Google ne pourra jamais totalement l’être. Il n’y a rien de forcément mal à ça, c’est juste la réalité de la situation.

Mot de passe et sécurité

UX UI a écrit un chouette article relatant son expérience d’utilisateur et la pseudo sécurité imposée sur certains sites :

Chez Verspieren, le mot de passe doit impérativement être… une suite de 4 chiffres. Je table cette fois sur un (très) grand nombre de dates de naissance et de codes de carte bleue. […]

Verspieren est une mutuelle (entre autre). On trouve ainsi sur le site différentes données plus ou moins intéressantes : le nom du client, son adresse, son numéro de téléphone, son e-mail, son numéro de sécurité sociale, ses coordonnées bancaires, ses remboursements, etc.

Quatre chiffres pour protéger ce genre de choses ? 10000 possibilités, est-ce vraiment sérieux ?

Je me suis fait le même genre de remarque cette semaine en m’inscrivant sur MailChimp. Une fois mon inscription validée, la première chose sur laquelle je tombe, c’est cet écran m’invitant à choisir une question de sécurité, et à indiquer sa réponse.

La sécurité chez MailChimp

Ça part d’un bon sentiment, mais les questions sont en général tellement bateau qu’il y a de fortes chances pour que je ne sois pas le seul à en connaître la réponse. Ça m’inquiète surtout parce que c’est une technique de sécurité qu’il me semble aujourd’hui très facile à détourner. Il y a 10 ans déjà, alors que j’étais encore adolescent et que j’avais un compte MSN, on s’amusait à se piquer les comptes les uns des autres simplement en répondant à cette question. Une simple recherche sur Google permets d’en apprendre tout autant sur ce genre de détournements.

Ces questions de sécurité me font toujours penser à cette BD de XKCD datant d’il y a quelques mois.

Après 20 ans d’effort, nous avons brillamment réussi à entraîner tout le monde à utiliser des mots de passe qui sont difficiles à retenir pour les humains, mais faciles à deviner pour des ordinateurs.

XKCD Password Strength

 

Pourquoi j’utilise iOS

Dave Winer, journaliste technophile, essaie de convaincre son ami Joe Hewitt dans un article intitulé « Pourquoi j’utilise Android » :

Actuellement c’est le seul OS mobile open source qui a une change contre iOS. S’il n’y a pas d’alternative à iOS alors Apple aura le contrôle exclusif de ce qui sera diffusé sur le marché. C’est un futur dans lequel aucun de nous ne devrait vouloir vivre.

C’est une raison tout à fait louable, mais John Gruber réponds à ça avec son bon sens habituel :

Le point de vue de Winer c’est qu’Apple est une plus grande menace. Une différente perspective serait de dire que Google est la plus grande menace, et qu’utiliser des produits Apple est un moyen de mieux protéger notre vie privée et nos informations personnelles.

La Peur d’Apple concerne la perte du contrôle sur les logiciels sur nos ordinateurs. La Peur de Google concerne la perte de contrôle de notre vie privée.

Moi, j’utilise un iPhone simplement parce que je pense que c’est mieux. Mais ça suit aussi avec la société qui m’inquiète le plus.

Je plussoie.

« Le design c’est du crottin de cheval ! »

Extrait de yongfook et son article « Design is horseshit ! » en réaction au site The Designer Fund.

Ce discours désignant les designers comme les nouveaux rois des startups devient de plus en plus exagéré. Vous n’êtes pas un beau flocon de neige merveilleux et unique. Le design est simplement la porte d’entrée pour que votre produit ne se perde pas dans la première soupe de startups. C’est simplement votre ticket pour une place à la table des prétendants éventuels.

Concentrez-vous sur la création de valeur. Le design augmente la valeur, il ne la créé pas. Arrêtez de créer des startups de merde qui ont l’air fantastique. Un produit ou un service qui est indispensablement utile mais ressemble à de la merde a infiniment plus de chance d’avoir du succès qu’un produit qui ne résout aucun problème mais ressemble à une oeuvre d’art. Arrêtez ce cycle où vous créez des oeuvres magnifiques, savourez votre quart d’heure de célébrité, puis disparaissez. Créez de la valeur.

 

Flash Player 11.1 arrive sur Android Ice Cream Sandwich

PCWorld rapporte le lancement de la dernière version de Flash Player (11.1) sur la dernière version d’Android (Ice Cream Sandwich ou ICS) :

La dernière version du Flash Player sous Android rencontre par contre quelques problèmes. L’API StageVideo utilisant On2 et Sorenson ne fonctionne pas sous les appareils sous ICS, et la recherche dans une vidéo pendant qu’elle est en pause ne mettra pas à jour l’image sur un appareil sous ICS. Aussi, l’OS ne priorise pas les appels entrants, donc le son continue d’être joué avant et après qu’un appel soit reçu, et la touche entrée ne fonctionne pas dans un champs texte de plusieurs lignes.

Flash était un des principaux arguments de vente d’Android ces 2 dernières années. J’ai hâte de voir quel sera le prochain argument de vente mis en avant pour Android.

« Omar, Fred, heaven et Microsoft »

Sophie Noel, directrice générale de l’agence Heaven, dans le communiqué de presse officiel de Microsoft annonçant le lancement de leur websérie publicitaire avec Omar et Fred :

Avec « Le World Wide Web », nous avons choisi de marquer les esprits avec une double association : tout d’abord en associant le navigateur le plus populaire, avec deux des stars les plus populaires auprès des Français. Ensuite en soulignant l’association naturelle d’Internet Explorer et son fameux logo bleu à lnternet en général.

Note à moi même : « marquer les esprits » en langage marketing est donc synonyme de « semer la confusion ».

Le jeu du jeudi #005 : Bastion

Bastion

On est jeudi, le jour du jeu du jeudi ! Cette semaine, c’est presque Noël le développeur indépendant Supergiant Games a porté le jeu Bastion sous Chrome. Oui, vous avez bien lu. Bastion, le jeu d’action/RPG indépendant sorti en juillet dernier sur PC est jouable intégralement sous Chrome (que ce soit sur PC, Mac ou Linux). Vous pouvez jouer gratuitement à la démo, et ensuite acheter le jeu pour 15$ sur le Chrome Web Store.

Il vous faudra quand même une config correcte pour y jouer (processeur dual core 1,7Ghz, 2 Go de ram, carte graphique de 512Mo). Et surtout, il faudra activer Native Client dans Chrome. Pour ça, il suffit d’aller sur la page chrome://flags/ dans Chrome, de répérer « Client natif » et de cliquer sur « Activer ». Native Client est un projet Open Source de Google qui permet de faire tourner du code natif x86 au sein du navigateur. Il n’y a donc ici pas la moindre trace de HTML5, mais ça reste une belle prouesse technique, et surtout une des premières fois qu’on peut retrouver un vrai gros jeu complet au sein d’un navigateur.

Le design pour les développeurs

Johan Ronsse est un graphiste belge, et il a récemment donné une conférence intitulée « Design for developers« . Comme son nom l’indique, la conférence s’adresse aux développeurs, dans l’espoir de les sensibiliser au design et d’arriver à leur faire faire des applications propres, sans l’aide d’un graphiste. Seuls les slides de sa conférence sont en ligne, mais Johan a eu la bonne idée de les annoter afin de retranscrire son discours oral.

Le design pour les développeurs

Le résultat est tout simplement formidable, et j’encourage fortement n’importe quel développeur/intégrateur/ »pseudo webdesigner qui vient du print » à prendre le temps de lire les 183 slides de sa présentation.

A travers sa présentation, il aborde les points suivants :

  • La typographie
  • L’alignement
  • L’ombre et la lumière
  • Les couleurs
  • Les icônes
  • La réutilisation du design

Johan a également réussi à mettre le doigt sur quelque qui traînait dans mon esprit depuis un moment. Il commence sa présentation par se présenter, en différenciant très nettement son métier, le design d’interface, du graphisme purement visuel (ce que j’appelle du design publicitaire).

Le design d'interface vs l'effet waow

 

Je pense que c’est l’erreur la plus courante que je rencontre chez les graphistes. Le design d’interface n’est pas du design publicitaire. Et croire que parce que l’on maîtrise l’un, on saura faire l’autre est une erreur. Le problème est que sur le web, la limite est souvent difficile à cerner, ou alors on donne tout à faire au même designer par simplicité.
Si votre site offre un service à l’internaute (la vente d’un produit, un formulaire de contact, une application web, …), alors c’est du design d’interface. La compréhension et la maîtrise des contraintes du web est alors indispensable.

« Flash is not supported »

Signe des temps, Flash n’est pas supporté par les applications HTML5 de Spotify.

Flash is not supported

Chrome n’est pas le nouvel IE6

Michael Muchmore chez PCMag il y a 2 semaines (et la traduction française chez Framasoft) :

Le nouveau navigateur à la mode s’appelle Google Chrome, qui, d’après StatCounter, vient juste de dépasser l’ex-favori indépendant Firefox en part de marché globale. Chrome peut faire des choses dont les autres navigateurs sont incapables, et Google ne connaît plus que Chrome, ce qui signifie que certains des sites de Google ne fonctionnent intégralement que dans Chrome. Même aujourd’hui, vous pouvez lire sur le blog de Google qu’il existe de nouveaux niveaux d’Angry Birds qui ne fonctionnent que dans Chrome.

Il y a un immense traumatisme dans le monde du web face à IE6. Je ne suis pas sûr qu’insinuer que Chrome soit le nouvel IE6 soit très intelligent. Si IE6 était Hitler, alors cette comparaison serait le point godwin. De mon point de vue d’intégrateur, voilà ce qu’est IE6 :

  • Un navigateur dominant 95% du marché à sa sortie. Encore aujourd’hui, IE reste le navigateur le plus utilisé au monde, et IE6 parfois le plus utilisé comme par exemple en Chine. Chrome a réussi à atteindre 30% de parts de marché en seulement 3 ans. Mais je ne pense pas que la situation de monopole qu’a connu IE soit aujourd’hui réalisable.
  • Un navigateur buggé. IE6 contient énormément de bugs basiques extrêmement rageant. Tous les navigateurs contiennent des bugs. Mais ce problème a été rendu particulièrement grave par Microsoft à cause du point suivant.
  • Un navigateur jamais mis à jour. En 7 ans de support officiel, IE6 a été mis à jour 3 fois. Aucune de ces mises à jour n’a corrigé les problèmes de rendu du navigateur. Chrome est mis à jour toutes les 6 semaines, et corrige aussi bien des problèmes de sécurité que des problèmes de rendu.
  • Un navigateur fermé. IE6 est la propriété de Microsoft, et c’est tout. Chrome (et Firefox, Safari, Opera) sont des navigateurs basés sur des technologies open-source.
La politique de Google avec Chrome a ses défauts. Google encourage certaines mauvaises pratiques, que ce soit dans l’écriture du code ou dans la compatibilité de son site à des fins marketing (cf l’exemple d’Angry Birds). Je reste également prudent sur toutes les données que Google collecte avec Chrome.
Mais on est vraiment loin, très loin, d’IE6.

Louis C.K. : Live at the Beacon Theater

Je suis un gros fan de Louis C.K., et il vient de faire quelque chose d’extraordinaire plus ou moins lié au web. Depuis hier, vous pouvez acheter et télécharger sur son site son dernier spectacle d’un peu plus d’une heure, Louis C.K. : Live at the Beacon Theater. Pour 5$, vous pouvez soit le regarder en streaming, soit télécharger un fichier d’un peu plus d’1 Go.  Et c’est tout. Pas de DRM. Pas de restriction par pays. Pas de plate-forme de téléchargement imposée.

Le plus touchant dans tout ça, c’est que Louis C.K. a tout payé de sa poche. Il explique de manière assez singulière pourquoi il a fait ça sur son site, et pourquoi il ne faut pas pirater cette vidéo :

Pour ceux qui souhaiteraient télécharger par Torrent cette vidéo : écoutez, je ne comprends pas totalement ce truc de « torrent ». Je ne m’y connais pas assez pour le juger dans un sens ou dans l’autre. Mais j’aimerais que vous preniez ça en considération : j’ai rendu cette vidéo extrêmement facile à utiliser contre des conseils bien avisés. On m’a expliqué qu’il serait plus facile de pirater le fichier la façon dont je l’ai fait, mais j’ai choisis de le faire comme ça quand même, parce que je voulais que ce soit facile pour les gens de regarder et d’apprécier cette vidéo de n’importe quelle façon sans restrictions « corporate ».

Veuillez garder à l’esprit que je ne suis ni une société ni un syndicat. Je suis juste un type. J’ai payé pour la production et j’ai posté la vidéo avec mon propre argent. J’aimerais pouvoir diffuser plus de contenus aux fans de cette manière, ce qui le rends moins cher pour l’acheteur et plus agréable pour moi. Donc s’il vous plaît, aidez-moi à garder ça comme étant une bonne idée. Je ne peux pas vous empêcher de le pirater; tout ce que je peux faire c’est vous demander poliment de payer vos 5 petits dollars, d’apprécier la vidéo, et laisser d’autres gens la découvrir de la même manière.

Sincèrement,
Louis C.K.

Au cas où vous ne seriez pas encore convaincu, les 2 pages de son site sont extrêmement bien faites et très drôles. Voici les textes qu’on peut trouver autour du seul formulaire d’achat :

Voilà ce qui va se passer maintenant. Vous allez entrer votre e-mail. Ensuite vous allez aller sur Paypal. Après Paypal, vous allez être redirigé ici où vous pourrez immédiatement regarder le film ou le télécharger.

Et juste pour être clair, vous n’avez pas besoin de rejoindre Paypal pour faire ça. Vous pouvez faire ça une seule fois et c’est tout.

Et les textes des traditionnels champs d’inscription à la newsletter :

Je vais offrir d’autres trucs avec ce site. Est-ce que vous voulez en entendre parler ?
– Oui, j’aimerais recevoir les prochains e-mails concernant les trucs de Louis C.K.
– Non, laisse moi tout seul pour toujours, espèce de gros idiot.

Omar et Fred lancent le JT du web

La vidéo fait le tour du web depuis hier soir : Omar et Fred vont lancer dans quelques jours « World Wide Web : Le JT du web d’Omar et Fred ». J’aime bien le SAV des émissions, alors ça pourrait être une bonne nouvelle. Sauf que lors du visionnage de la vidéo (pas drôle) de teasing, mon petit coeur d’intégrateur n’a fait qu’un bond à la vue du logo d’Internet Explorer parsemé partout.

Omar et Fred lancent le JT du web

Je n’ai trouvé nulle part la moindre indication que cette mini-série serait sponsorisée par Microsoft, mais ça doit certainement être le cas. Ça, ou alors les gens qui ont pondus ça sont profondément incultes.

MAJ : C’est bien Microsoft qui possède le nom de domaine leworldwideweb.fr. Si vous aimez la publicité, vous aimerez le JT du web.

Le phénomène de Baader Meinhof et la synchronicité

La semaine dernière, en allant sur le site de ma salle de sport préférée pour réserver un horaire, je suis tombé sur le message suivant.

BUGS!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

J’aurais pu m’arrêter sur l’utilisation de WordArt pour le titre « Actualité », sur la disposition aléatoire de pictos déformés, ou encore sur l’utilisation abusive de points d’exclamation. Mais en tant qu’intégrateur, j’ai surtout souri face à l’amalgame entre moteur de recherche et navigateur (« Firefox », avec les guillemets).

J’aurais pu en rester là. Mais hier midi, en lisant mon quotidien préféré, je suis tombé sur le titre suivant.

Chrome dope les moteurs de recherche

Bizarre. Je ne comprends pas trop le rapport entre le succès du navigateur Google Chrome, et un quelconque impact sur les moteurs de recherche. En lisant le reste de l’article, je confirme mon doute.

Chrome est opensource, tout le monde peut voir comment il est construit. A force de compétition, il a dopé tous les moteurs de recherche.

Oh, bien sûr. L’auteur a très certainement mal retranscrit les propos, et a traduit « browser engine » par moteur de recherche.

Il n’en a pas fallu plus a mon cerveau pour croire qu’une grande conspiration était en place à mon encontre, en essayant de me faire croire que plus personne ne faisait la différence entre un navigateur et un moteur de recherche.

Et c’est la même chose quand j’apprends un nouveau mot, et que je le retrouve dans pleins d’articles ou de livres quelques jours après. Ou quand je découvre un vieil artiste qui m’étais encore inconnu. J’en avais jamais entendu parler, et d’un coup, je le vois partout.

Et bien je viens enfin de mettre un nom sur ce phénomène : le phénomène de Baader-Meinhof, ou la synchronicité.

La synchronicité est l’occurrence simultanée d’au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité mais dont l’association prend un sens pour la personne qui les perçoit.
Wikipedia

Comment le phénomène est arrivé à être connu sous le nom de « Baader-Meinhof » est incertain. Il est probable que quelqu’un ait appris l’existence de ce groupe historique de guerilla urbaine allemande, et puis l’ait entendu à nouveau peu de temps après. Ce courageux inventeur de mots pourrait alors avoir nommé le phénomène d’après le propre sujet qui l’a déclenché. […]

Mais si vous n’avez jamais entendu parlé de ce phénomène auparavant, faites attention à lui ces prochains jours… La stimulation cérébrale c’est chouette.
DamnInteresting

Les statistiques de Google+ en novembre 2011

On est déjà début décembre, et c’est l’heure de faire un petit point sur mon suivi du succès fou de Google+. Sans grande surprise, les statistiques de NetMarketShare relevant les liens référants des plus gros sites affichent une baisse supplémentaire pour Google+.

Statistiques de Google+ en novembre 2011

A noter que sur la même période, les liens référants de Facebook ont augmenté.

Bien sûr, il ne s’agit que d’un indicateur sur le succès douteux de Google+, et je suis sûr que le redesign de Google et de Youtube lancés ce mois-ci vont changer tout ça. Ou pas.

Microsoft lance une démo en ligne de Windows Phone

A l’instar d’Ubuntu le mois dernier,  Microsoft a mis en ligne cette semaine une démo de Windows Phone réalisée en HTML5. L’intérêt, c’est que vous pouvez du coup essayez l’interface directement depuis votre smartphone Android ou iOS.

La démo en elle même est très fluide, et permets vraiment d’avoir un bon rendu des animations, des scrolls, et des principes de navigation de l’interface.

Par contre, comme dans le cas d’Ubuntu, la démo est très limitée, et on ne peut que se contenter de suivre un chemin prédéfini en cliquant sur certains éléments. On se retrouve donc avec la sensation désagréable d’essayer une interface qui ne fonctionne pas ou qui ne sert à rien.

Néanmoins, une version interactive comme celle-ci est un bien meilleur moyen de présenter des principes d’ergonomie et de navigation. Bien bien meilleur que des maquettes en JPG, par exemple.

Flash et la position d’Adobe

Cette semaine, Michael Chaize, consultant avant-vente chez Adobe France, répond aux questions du Journal du Net sur l’arrêt de Flash Mobile.

Pourquoi avoir arrêté le Flash sur mobile ?
[…] Nous avons pris cette décision pour deux raisons. En premier lieu, parce qu’Apple a toujours refusé d’exécuter du Flash en natif sur iOS. Ensuite, parce que Microsoft a annoncé qu’il n’accepterai aucun plugin au sein de l’interface Windows 8 Metro.

En mars dernier, Michael Chaize répondait au journal Le Monde suite au lancement de Flash 10.1 sur mobile.

Les critiques de Flash par Apple ont-elles eu un impact négatif ?
La réaction d’Apple à notre égard a motivé tous les autres acteurs du monde du mobile, des tablettes, mais aussi des télévisions interactives à venir travailler avec nous. Flash est devenu un argument de vente.

C’est un peu comme si vous organisiez une grande fête, et que vous mettiez tout le monde à la porte parce que vos 2 principaux invités ne sont pas venus.

Je ne connaissais pas Michael Chaize, mais il a l’air très sympathique. Dans cette même interview au monde, il déclarait :

Parmi la liste de critiques [de Steve Jobs], l’une des principales était la partie consommation des ressources par Flash, spécialement sur environnement mobile : les téléphones portables sont beaucoup moins puissants que les PC. A l’époque où Apple a sorti l’iPhone, c’était une remarque totalement justifiée. Flash player 9 n’était pas du tout conçu pour tourner sur ces environnements-là. […] Avec Flash 10.1, on réduit considérablement la consommation du processeur et celle de la mémoire.

Et maintenant, regardez le un an plus tôt faire la démo de Flash 10.1 sur Android sur son blog. En 7 minutes de démo de Flash, le téléphone a perdu 10% de sa batterie

Le jeu du jeudi #004 : Z-Type

Z-Type

On est jeudi, le jour du jeu du jeudi ! Cette semaine : Z-Type, un jeu où vous devez taper les mots qui apparaissent à l’écran. Ok, ça paraît ennuyeux dit comme ça, mais le jeu s’inspire des vieux shooters, et le résultat est plutôt joli à regarder. Tout comme Bionic Labs, le jeu a été créé sous Impact JS.

Le prochain Steve Jobs sera une femme

J’adore les humoristes américains, et s’il y en a un que j’aime par dessus tout ces dernières années, c’est Louis CK. Je me fais pipi dessus devant ses spectacles, et sa série Louie est un bijou d’écriture et de jeu d’acteur. Aujourd’hui, dans un article chez Fast Company, il revient sur son côté féministe et pourquoi il pense que « le prochain Steve Jobs sera une femme ».

Je pense que c’est une bonne époque pour avoir une fille au 21ème siècle parce que les temps changent, avec plus d’opportunités pour les femmes. Mais les filles sont toujours les outsiders, ce qui signifie qu’elles vont travailler plus dur, et tout le monde aime un outsider. Le prochain Steve Jobs sera totalement une femme, parce que les filles sont N°2, et les N°2 gagnent toujours en Amérique. Apple était la société N°2 pendant des années, et Apple incarne de nombreux traits féminins : un accent sur le design intuitif, l’intellect, un bon sens de la créativité, et l’ambition de toujours faire la meilleure version de quelque chose. Traditionnellement, les hommes sont plus comme Microsoft, où ils feront une fausse version de ce que la fille a fait, puis ils lui foutront une raclée et ils essaieront d’intimider tout le monde pour utiliser leurs produits.

Sérieusement, si vous ne connaissez pas Louis CK, allez passer le reste de votre soirée sur Youtube (« Being white », « Suck a bag of dicks », ou son passage chez Conan sont un bon début).

C’est une époque extraordinaire pour être un développeur

La semaine dernière, j’ai regardé la vidéo d’une conférence de l’excellent John Gruber, « The think of it versus the thought of it » (30 minutes, plus des questions réponses). S’adressant à des développeurs Apple, il explique comment la prédominance d’Apple (en termes de revenus) sur le marché du mobile et de l’informatique en général influence l’ensemble de l’industrie. L’attention d’Apple pour le design et l’expérience utilisateur se retrouvent alors chez tous les concurrents, et c’est une très bonne chose pour l’ensemble des développeurs sur les plates-formes Apple.

Lors de la présentation la semaine dernière, Tim Cook a déclaré : « C’est une époque extraordinaire pour être chez Apple ». Il a certainement raison. Mais à vous, je dirais : c’est une époque extraordinaire pour être un développeur Apple. C’est le bon moment et le bon endroit, une opportunité qui n’arrive qu’une fois dans une carrière. C’est comme être musicien dans un groupe de rock’n’roll à la fin des années ’60. C’est comme être un réalisateur de films dans les années ’70, après Scorsese, Coppola, Steven Spielberg ou George Lucas quand il était encore sain d’esprit.

Il a certainement raison. Mais je dirais même plus globalement : c’est une époque extraordinaire pour être un développeur. Que ce soit sur Mac, sur Windows, sur iPhone, sur Android, ou sur le web.

Il y a cinq ans, il fallait avoir des épaules sacrément solides pour être développeur indépendant et produire et distribuer soit même ses applications. Avec l’App Store et l’iPhone, Apple a révolutionné la façon de vendre et distribuer des logiciels. Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile de produire une application et la distribuer à une large audience. J’ai presque l’impression de voir des développeurs indépendants partout (amis, collègues, sur Twitter, etc…).

Ces dernières semaines, je suis aussi tombé sur pleins d’articles qui allaient dans ce sens. Par exemple, dans « Vous êtes un développeur, alors pourquoi vous travaillez pour quelqu’un d’autre ? », Mikey P. explique :

En tant que développeur, vous êtes assis sur une mine d’or. Est-ce que vous vous en rendez-compte ? Non, sérieusement, sur une @#$% de mine d’or !

J’amais dans l’histoire moderne a-t-il été aussi facile de créer quelque de zéro, avec peu ou pas de capital and un modèle de marketing limité uniquement par votre imagination.

Pensez aux plus gros sites que vous visitez ou utilisez tous les jours : Facebook, Twitter, Flickr, Foursquare, ou même Google — tous ont été créés par des développeurs qui ont créé quelque chose à partir de rien de plus qu’une idée dans leur tête.

Oh, et puis il y avait aussi cette vidéo chez TED de Thomas Suarez, un développeur iOS en culotte courte :

Les vrais gens n’utilisent pas Android

Hier, lors du Google Music Event, Google a annoncé qu’il y avait en moyenne 550 000 activations de mobiles par jour, et au total plus de 200 millions d’appareils sous Android dans le monde. Ce chiffre a doublé depuis mai dernier. Ce chiffre est impressionnant.

Les vrais gens n'utilisent pas Android

A titre de comparaison, Apple annonçait le mois dernier avoir vendu 250 millions d’appareils sous iOS (iPhone, iPad, iPod touch).

En tant qu’intégrateur, ça fait un moment que je prends en compte iOS dans mes projets en essayant de penser aux petits détails qui font la différence (favicon spécifiques, media queries, contrôles tactiles, etc…). Cependant, j’ai toujours négligé Android en me disant que peu de gens utilisaient vraiment cet OS. Malgré les chiffres impressionnants annoncés par Google, je ne pense pas devoir prendre en compte Android encore pour un bon moment.

Le nombre d’appareils sous Android a doublé entre mai dernier et aujourd’hui. On pourrait donc légitimement supposer que le nombre de visiteurs sous Android sur le web ait suivi cette croissance de manière significative. Mais si on regarde les statistiques d’utilisation des navigateurs mobiles, on réalise vite qu’on est loin du compte.

Les statistiques d'Android et iOS en mai et octobre 2011

D’après NetMarketShare, Android n’aurait gagné que 3% de part de marché de surf mobile, contre presque 12% pour iOS. Constat quasi identique chez StatCounter, où Android serait passé de 17% à 22% entre mai et octobre, avec par contre une stagnation d’iOS entre 22% et 23%. Et en regardant les stats des sites de mes clients sous Google Analytics, j’en arrive à la même conclusion : en 6 mois, alors que le nombre d’appareils sous Android a doublé, le nombre d’internautes sous Android a à peine augmenté. Même Google en arrive à la même conclusion : il y a 2 mois, ils annonçaient devant un tribunal qu’iOS représentait 2/3 de leurs recherches mobiles.

J’en arrive alors à la conclusion suivante : les vrais gens n’utilisent pas Android.

Quand je parle d’utilisation, je parle uniquement d’utilisation web. Les appareils Android (smartphones, tablettes) sont vendus comme des appareils permettant d’accéder à la totalité du web (et même « à des millions de pages en Flash »). Pourtant, il semblerait que la part d’utilisateurs qui en font vraiment l’usage est totalement disproportionnée.

Et quand je parle de vrais gens, ça n’a rien de péjoratif. Je veux juste parler de monsieur et madame tout le monde. Ceux qui se sont vus refourguer un téléphone Android lors de leur renouvellement de contrat chez SFR, Orange ou Bouygues. Ceux qui ont vus les publicités pour l’iPad à la télé, mais qui ont penché pour une tablette moins chère en magasin, sans savoir réellement ce qu’ils achetaient. Si vous avez encore un doute sur ma définition de « vrais gens », celle tirée de Reservoir Dogs s’applique parfaitement.